L'aéroport de Bordeaux redémarre pour les fêtes, le projet Tarmaq sur les rails sans les Verts

L'aéroport de Bordeaux-Mérignac, qui accuse une baisse de trafic de -70 % sur un an, annonce la réouverture de 34 destinations à partir du 15 décembre. Parallèlement, Bordeaux Métropole a validé son adhésion et son soutien financier au projet Tarmaq, dédié à la filière aéronautique-spatial-défense, à l'issue d'un vote réunissant la majorité socialiste et l'opposition de droite. Les écologistes, pourtant membre de la majorité, ayant décidé de s'abstenir.
(Crédits : SA ADBM/Arnaud Bouissou)

A partir du 15 décembre, l'aéroport de Bordeaux Mérignac, qui était à l'arrêt depuis le 30 octobre dernier, relancera un programme de vols pour les fêtes de fin d'année. Un redémarrage qui ne devrait cependant pas permettre de sauver un exercice 2020 catastrophique sur le plan du trafic passager en raison de la pandémie et des deux confinements. A fin novembre, le nombre de voyageurs est ainsi en baisse d'environ -70 % ce qui fait à ce jour 2,1 millions de voyageurs contre 7,1 millions un an plus tôt. Dans le même temps, le chiffre d'affaires de la plateforme aéroportuaire girondine a perdu en 2020 la moitié de son niveau de l'an dernier.

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Néanmoins, l'activité aérienne proposera, dès le 15 décembre, 34 destinations, contre une centaine l'an dernier à la même époque. Cet hiver Bordeaux sera reliée à dix villes françaises, vingt villes européennes et quatre au Maroc et en Tunisie desservies principalement par easyJet, Air France, Volotea, et Ryanair mais aussi Chalair, Luxair, KLM, TUI Fly et TUnisair.

Aéroport de Bordeaux Mérignac

Les 34 destinations proposée au départ de Bordeaux Mérignac à partir du 15 décembre (crédits : Aéroport de Bordeaux-Mérignac).

La Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux

Parallèlement, le projet Tarmaq, constitué notamment d'une Cité des savoirs aéronautiques et spatiaux dans la zone aéroportuaire de Mérignac, a fait l'objet d'un débat et d'un vote en séance plénière de Bordeaux Métropole ce vendredi 27 novembre. Porté depuis 2017 par Bordeaux Métropole, la Région Nouvelle-Aquitaine, la ville de Mérignac, la CCI Bordeaux Gironde, Aerocampus et des industriels de la filière aéronautique (Thales, Dassault, Airbus et Sabena), ce programme doit voir le jour au sein de l'Opération d'intérêt métropolitain Bordeaux Aéroparc et représente 70 millions d'euros d'investissement. Il mêle formation, tourisme industriel, vitrine technologique et patrimoine avec :

  • de la formation initiale et continue, notamment autour des métiers de la déconstruction par le biais de chantiers d'insertion ;
  • un musée dédiée au patrimoine de la filière avec une collection visible par le grand public dans un lieu destiné à la restauration des avions ;
  • des actions de communication auprès du grand public ;
  • des salles de séminaire sont proposées pour des rencontres professionnelles.

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"L'emprise exacte et la surface du projet seront étudiées dans le cadre de l'étude de faisabilité et de programmation à venir. Le projet devra être compact avec un objectif de zéro surface artificialisée supplémentaire par rapport à aujourd'hui. Sur 15 hectares de foncier, le projet se développera sur 4 hectares maximum (correspondant à la partie artificialisée et polluée), soit un quart. Il s'implantera sur les emprises déjà imperméabilisées ou polluées après dépollution du site et garantira ainsi la protection des zones humides et des espèces protégées",  fait valoir Bordeaux Métropole.

Un feu vert sans les Verts

Des garanties qui n'ont pas convaincu les écologistes lors du conseil de Bordeaux Métropole qui a validé, ce 27 novembre, l'adhésion de la Métropole à l'association de préfiguration Tarmaq ainsi qu'une subvention de fonctionnement conséquente de 294.000 euros. Un vote qui a reçu le soutien du groupe socialiste du président Alain Anziani, également maire de Mérignac et fervent partisan du projet, mais qui n'est passé que grâce au soutien de l'opposition du droite et du centre. En effet, au nom du groupe EELV à Bordeaux Métropole, Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles et vice-président de la Métropole en charge des mobilités, a fait part de "l'abstention constructive" de son groupe au sein de la majorité, demandant à ce que le projet soit revu au regard de la nouvelle donne climatique et économique pour la filière aéronautique. "La Métropole doit prendre une position claire vis-à-vis de l'aéroport et d'un aéroport bas carbone à brève échéance", a-t-il ajouté.

Face à ces divergences de vues au sein de la majorité PS-EELV, ce sont donc les voix de la droite et du centre qui sont venues au secours du projet Tarmaq. "Nous ne nous attendions pas à jouer les arbitres de la majorité si tôt dans la mandature", a souligné l'ancien président Patrick Bobet, au nom du groupe (Métropole Commune(s), avant de poursuivre à l'adresse du socialiste Alain Anziani : "Nous avons toujours soutenu ce projet et ses partenaires importants et nous continuerons de le faire. Je note qu'il apparaît très nettement qu'entre tous les groupes de cette assemblée, il y en a au moins deux, le vôtre et le nôtre, entre lesquels il existe un vrai partage d'une vision stratégique, d'une perspective de développement économique et d'une politique d'attractivité métropolitaine dans tous les domaines."

La tradition de la cogestion droite-gauche, à qui la nouvelle majorité a fermé la porte en juillet dernier, revient donc par la fenêtre. Sachant que l'aéronautique et le trafic aérien sont l'un des sujets qui divisent les socialistes d'une part, dont Alain Anziani, Alain Rousset et Stéphane Delpeyrat, et les écologistes de l'autre à l'instar de Pierre Hurmic et Clément Rossignol-Puech

A noter également, que le conseil de Bordeaux Métropole, en séance plénière, a comme prévu adopté le plan de soutien à l'économie de 30 millions d'euros annoncé par le président Alain Anziani il y a quinze jours.

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Commentaire 1
à écrit le 01/12/2020 à 14:21
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Vite Air France nous sommes un pays très civilisé donc à la fin de la pandémie remettre les lignes merignac Orly avec les avions moi je suis seule et je ne peu pas prendre le avion pour voir mon fils et petit car je suis âges et après un anddé...

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