RER Métropolitain : une ligne de car vers Blaye pour désengorger l'agglomération bordelaise

Une ligne car express entre Blaye et Bordeaux a été inaugurée ce mardi 9 janvier. Il s'agit de la deuxième liaison de ce type déployée dans le cadre du RER métropolitain pour désengorger le trafic routier dans et autour de l'agglomération bordelaise. Le trajet d'1h35 desservant onze communes doit convaincre 700 voyageurs quotidiens d'abandonner la voiture. Mais certains obstacles restent encore à soulever sur la route du succès.
La nouvelle liaison en car entre Bordeaux et Blaye doit convaincre 700 automobilistes quotidiens de lâcher le volant.
La nouvelle liaison en car entre Bordeaux et Blaye doit convaincre 700 automobilistes quotidiens de lâcher le volant. (Crédits : Sacha Gaudin / LT)

Il y a désormais une alternative pour les automobilistes qui empruntent chaque jour l'autoroute A10 pour rejoindre la métropole bordelaise ! Ce 9 janvier a été inaugurée la nouvelle ligne de car express reliant Bordeaux à Blaye, 50km plus au Nord. Chacun leur tour, Alain Anziani (président de Bordeaux Métropole), Alain Rousset (président de la Région Nouvelle-Aquitaine), Pierre Hurmic (maire de Bordeaux) et Jean Galand (vice-président de la Gironde chargé des mobilités) se sont échangés le micro pour vanter les mérites de cette nouvelle ligne qui est déployée dans le cadre du volet routier du projet de RER métropolitain.

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Car express

De gauche à droite : Alain Rousset, Alain Anziani, Jean Galand et Pierre Hurmic. (crédits : SG / LT).

Le RER métropolitain suit son cours

Ce vaste projet en cours depuis 2018 vise à fluidifier les axes menant à la métropole, mais aussi à apporter des solutions aux habitants de la périphérie girondine. C'est la deuxième ligne de car après la liaison entre Créon et Bordeaux qui, depuis sa mise en place en 2019, récolte « un succès incroyable » se félicite Alain Rousset. 214.000 usagers sont ainsi montés à bord en 2023. Les élus promettent unanimement à celle de Blaye un succès similaire. La nouvelle ligne est financée à 25 % par la Région, 25 % par Bordeaux Métropole et 50 % par le syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine mobilités (NAM) pour un total de 2,5 millions d'euros par an. La ligne s'inscrit d'ailleurs dans le plan de redynamisation du blayais qui doit notamment accueillir le projet Flying Whales de dirigeables géants qui créera 300 emplois sur le territoire nord-girondin.

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Blaye-Bordeaux, mode d'emploi

Pour ce trajet de 48 kilomètres, comptez 1h35 et 21 arrêts dans onze communes (Berson, Saint-André-de-Cubzac, Ambarès-et-Lagrave...). Les bus sont empruntables de 5h15 à 21h15 avec des passages toutes les vingt minutes en heure de pointe, soit 51 allers retours par jour. Pour convaincre les automobilistes de prendre le bus, le prix se veut attractif : 2,30 euros le trajet et 43 euros l'abonnement mensuel. Et plus environnemental avec des véhicules roulant aux biocarburants et biogaz. Selon Pierre Hurmic, « la ligne a tout pour séduire ». Le maire de Bordeaux parie même sur « son succès certain ».

Abaisser le temps de trajet, oui mais

Seulement, ce n'est que la deuxième des six liaisons routières promises au commencement du RER métropolitain. Selon Didier Duchier, directeur des transports de la Région Nouvelle-Aquitaine, la prochaine mise en service sera celle entre Bordeaux et le Bassin d'Arcachon Nord. Une nouvelle qui réjouira surement les habitués des trajets entre les deux points tant les axes routiers deviennent de plus en plus saturés aux heures de pointe.

Pour autant, le car express entre Blaye et Bordeaux est-il suffisamment avantageux pour convaincre les automobilistes ? C'est la vraie interrogation. Au niveau économique et environnemental, il l'emporte haut la main. Certes le projet est séduisant sur le papier, mais qu'en est-il du côté pratique ? 1h35 c'est bien. Mais la voiture fait mieux en passant par l'A10. Autoroute que ne pourra pas emprunter le car avant la mise en service d'une voie réservée. Problème, entre l'État, Vinci et la Région, ça coince. Dans ce ménage à trois, Alain Rousset renvoie la faute aux deux autres protagonistes tandis qu'Alain Anziani manifeste son mécontentement pointant « un grand mal français » que l'État et Vinci soient incapables de faire le nécessaire pour aider les métropoles. « On parle en années... », prévient-il lorsqu'il s'agit d'évoquer un délai.

Pendant ce temps, les temps de parcours depuis et vers l'agglomération bordelaise aux heures de pointe du matin et du soir ne cessent de s'allonger pour les automobilistes. « En 2022, ces durées moyennes atteignent des niveaux inédits à quasiment toutes les heures, que ce soit en période de pointe ou en heures creuses et pour chacun des deux sens de circulation », pointait ainsi récemment l'A'Urba, l'agence d'urbanisme Bordeaux Aquitaine.

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