Le RER métropolitain bordelais inaugure son premier nouveau maillon au Bouscat

L'inauguration de la halte Sainte-Germaine, au Bouscat, ce 1er juin, marque la première pierre taillée sur-mesure pour la mise en place du futur RER métropolitain dans l'agglomération bordelaise. C'est aussi un moment de bonne entente retrouvée entre élus de droite et de gauche. Installée sur un pont ferroviaire cette halte Sainte-Germaine représente un peu plus de six millions d'euros de travaux.
Marlène Dolveck (DG SNCF Gares et Connexions), Alain Anziani (président Bordeaux Métropole), Alain Rousset (président de la Région), Etienne Guyot (préfet de Gironde et Nouvelle-Aquitaine), Matthieu Chabanel (PDG SNCF Réseau) et Patrick Bobet, maire du Bouscat.
Marlène Dolveck (DG SNCF Gares et Connexions), Alain Anziani (président Bordeaux Métropole), Alain Rousset (président de la Région), Etienne Guyot (préfet de Gironde et Nouvelle-Aquitaine), Matthieu Chabanel (PDG SNCF Réseau) et Patrick Bobet, maire du Bouscat. (Crédits : Agence Appa)

L'arrivée ce jeudi matin 1er juin du premier train express régional à la halte Sainte-Germaine, au Bouscat, n'aura pas le même retentissement que « L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat », tourné dans la ville du même nom en 1896 par Louis Lumière, qui reste l'un des tous premiers films jamais réalisés dans le monde. Mais cette première ferroviaire des années 2020 à la bordelaise brille néanmoins d'un véritable éclat historique. Puisque la réalisation de la halte Sainte-Germaine, sur le pont ferroviaire, et du pôle d'échanges multimodal, au niveau de la route du Médoc, constituent le premier maillon à part entière du RER Métropolitain. Même si ce dernier a déjà commencé à exister avec l'ouverture de nouvelles lignes, comme les liaisons directes entre Libourne et Arcachon.

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« En Gironde nous avons un train d'avance »

Un ambitieux projet mis à l'étude et en développement à Bordeaux Métropole depuis plusieurs années, notamment par Vincent Feltesse (PS), ex-président de la Communauté urbaine de Bordeaux. Projet désormais porté par le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziaini (PS). Comme a voulu le souligner ce dernier : « En Gironde nous avons un train d'avance ! » alors que le tramway vient d'être prolongé jusqu'à l'aéroport et qu'un téléphérique pourrait bientôt survoler la Garonne.

Située sur le pont ferroviaire qui coupe la route du Médoc, au Bouscat, avec une ligne de chemin de fer consacrée aux TER reliant Le Verdon (Nord Médoc) à la gare Saint-Jean, à Bordeaux, la halte Sainte-Germaine va donner une nouvelle vie à la ligne ferroviaire de ceinture en participant au déploiement d'une flotte de TER dédiée aux liaisons métropolitaines. Une desserte qui s'accompagne d'une nouvelle montée en puissance de l'intermodalité, avec les lignes de trams, de bus, les vélos en libre-service, etc. Le Bouscat est à la fois frontalier de Bordeaux, Bruges et Eysines...

Halte Sainte-Germaine inauguration arrivée train

En train, Le Bouscat n'est plus qu'à 14 minutes de la gare de Bordeaux-Saint-Jean (Agence Appa).

Patrick Bobet, maire (LR) du Bouscat, s'est félicité de la présence à cette inauguration de la halte Sainte-Germaine de Christine Bost, maire (PS) d'Eysines, et de Christophe Duprat, maire (LR) de Saint-Aubin-du-Médoc, qui est l'ancien « Monsieur Mobilité » de la majorité de droite et du centre à Bordeaux Métropole. Deux acteurs politiques avec lesquels Patrick Bobet a déjà œuvré sur des sujets concernant leur secteur géographique dans l'ancien cadre de la cogestion de la Métropole entre la droite et la gauche, dont il regrette la disparition.

Un an et deux mois de travaux

Les travaux de réalisation de la halte Sainte-Germaine, au Bouscat, ont été lancés le 4 mars 2022. Il se compose de deux opérations complémentaires. Avec tout d'abord la modernisation des voies, la création de deux quais de 144 mètres de long chacun, de deux abris pour les passagers, l'installation de deux ascenseurs et de deux escaliers permettant de relier le pont ferroviaire, où se trouve la halte, avec le sol. Des travaux d'un montant total de 5,49 millions d'euros dont SNCF Gares et Connexions est le maître d'ouvrage. L'autre partie du chantier a consisté à créer un pôle d'échange multimodal au pied du pont ferroviaire, qui se trouve à quelques mètres de l'arrêt Sainte-Germaine de la ligne D du tramway. Avec un parvis végétalisé, l'installation de mobilier, d'un éclairage public et d'un abri vélos sécurisé. A quoi s'est ajouté le réaménagement d'une partie de l'avenue Georges Clémenceau au bénéfice des bus, des modes actifs de déplacement (marche/vélo) et du covoiturage. Un volet à 787.000 euros dont Bordeaux Métropole a été maître d'ouvrage.

Le RER ne pourra pas réussir sans le GPSO

« L'inauguration de cette halte Sainte-Germaine est pour moi le second plus grand événement depuis que je suis devenu maire du Bouscat, en 2001. Le premier plus grand événement ayant bien sûr été l'arrivée du tram dans ma ville en 2019 » a commenté en substance Patrick Bobet.

La prochaine étape structurante sera la réouverture de la gare de Talence Médoquine annoncée pour 2025.

Alain Rousset, le président (PS) de Nouvelle-Aquitaine, a de son côté insisté sur le coût élevé, pour ne pas dire prohibitif, de la régénération des voies ferrées, que paie la collectivité.

« Pour la ligne Bordeaux-Bergerac on est parti sur 45 millions d'euros et on est arrivé à 95 millions d'euros. La SNCF a encore du boulot à faire avec ses devis », a tonné le président de Région, qui a pris soin de rappeler que sur les voies ferrées il n'y a pas de bouchons. « En vitesse de croisière cette ligne du Médoc qui a déjà fait l'objet de trois régénérations en 25 ans, devrait monter à une cadence de 25 à 30 allers-retours entre Bordeaux et Le Verdon ».

Alain Rousset n'a pas manqué de souligner à quel point la réalisation de travaux ferroviaires au sud de Bordeaux, nécessaires au désengorgement du trafic ferroviaire mais aussi à la réalisation de la Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) étaient vitaux, à la fois pour la création du RER métropolitain et du GPSO : l'un n'allant pas sans l'autre. Appuyé par le préfet Etienne Guyot qui a surligné le fait qu'il s'agissait dans les deux cas d'améliorer la vie quotidienne des gens.

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