Antoine Maury ne s'en cache pas : « Tout n'est pas fait ici. Les clients ne sont pas prêts à acheter du Made in France à n'importe quel prix ! Je leur propose donc de choisir en connaissance de cause en proposant aussi quelques références chinoises et en faisant appel à nos partenaires au Portugal et en Tunisie où la confection est moins chère si le délai le permet. Et ce tout en travaillant sur la réduction de nos coûts de production et le renforcement de notre point fort, la personnalisation, pour que de plus en plus de produits puissent être confectionnés ici et de mieux en mieux », explique le fondateur de Zanzibar.

Cette société angloye au nom exotique, qui emploie 17 personnes, imprime, découpe et confectionne des objets en textile en petite série. « Des t-shirts et des drapeaux, même de très grande taille, pour des clubs sportifs, des sous-vêtements avec les cartes d'une centaine de stations de skis sous notre marque Hop&Down, des chaussettes, des doudous sous la licence des Fêtes de Bayonne et bientôt des voiles de bateaux », énumère Antoine Maury, toujours seul aux commandes de l'entreprise dont 60% du chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros est réalisé avec des objets uniques.

Decathlon, Armor Lux et Fullife

Pour pouvoir en proposer davantage, dans un délai court, à des prix toujours plus attractifs tout en réduisant les stocks, Zanzibar vient d'acquérir une machine qui imprime et découpe des tissus à la demande. Un équipement de 150.000 euros, soit la majeure partie de son plan d'investissement global de 250.000 euros. Une somme très conséquente pour la PME, qui a mis l'accent ces dernières années sur la traçabilité de ses commandes et produits, qui a pu cette fois compter sur le soutien de la Communauté d'agglomération Pays Basque. Zanzibar est en effet la première entreprise à bénéficier du contrat « résilience et performance », qui vise à accompagner les entreprises dans leur transition écologique et énergétique, tout comme l'éco-conditionnalité pour les aides à l'immobilier d'entreprise mise en place en juillet 2022.

En plus d'une enveloppe d'environ 77.000 euros, le fabricant textile bénéficiera d'un soutien, durant trois ans, sur différents volets. « Nous travaillons par exemple sur la réparation et le recyclage des drapeaux. Nous continuons aussi à nous diversifier en développant des partenariats avec des industriels pour qui nous fabriquons une partie de leurs produits », esquisse Antoine Maury, en pointant vers des tissus imprimés pour des gants Rostain et des parties d'un collant pour femmes enceintes de la marque Sigvaris.

D'autres initiatives régionales

De quoi élargir encore un portefeuille de clients qui en ferait pâlir d'envie plus d'un : la PME travaille de longue date pour Decathlon, en sous-traitant son service de personnalisation de maillots, mais aussi pour Armor Lux ou encore, depuis peu, pour la marque biarrote de vêtements inspirés des jeux vidéo Fulllife.

Antoine Maury se réjouit de l'enthousiasme suscité par la fabrication française, mais reconnait que la bataille est très loin d'être gagnée. Dans la région, il n'est pas le seul à y croire, comme en témoigne l'ouverture récente par la jeune marque Hopaal de son propre atelier, à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques). L'activité textile du landais FMS, dont la particularité est d'employer majoritairement des personnes en situation de handicap, ne cesse également de croître, tout comme les ventes de Katxi, qui a pour sa part fait le choix de confectionner en Asie, puis de personnaliser ses vêtements à Saint-Jean-de-Luz.

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