Le Cetia, nouveau laboratoire du recyclage des vêtements et chaussures unique en Europe

L'Estia et le Ceti ont inauguré à Hendaye, ce mercredi 6 septembre, le lieu où ils plancheront avec différentes marques françaises sur les meilleures façons de réutiliser les vêtements et les chaussures à l'aide de procédés industriels.
Le Cetia, à Hendaye, travaille sur l'automatisation du tri et le démantèlement des vêtements et des chaussures.
Le Cetia, à Hendaye, travaille sur l'automatisation du tri et le démantèlement des vêtements et des chaussures. (Crédits : Cetia)

« Le Pays basque, c'est le jambon de Bayonne, le piment de l'Espelette, mais aussi des innovations. Nous sommes fiers d'avoir créé en seulement quatre ans le Cetia, premier hub d'innovation de France et d'Europe qui permettra aux industriels du textile et de la chaussure d'accélérer leur transformation », affirme André Garreta, président du Cetia et de la CCI Bayonne Pays basque. Cette dernière est actionnaire de l'Estia, l'école d'ingénieurs de Bidart (Pyrénées-Atlantiques) qui a cocréé cette unité de recherche avec le centre européen des textiles innovants (Ceti, à Tourcoing, Hauts-de-France), à Hendaye, sur le terrain du fabricant de sièges de bureau Sokoa.

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« Nous travaillons sur deux étapes clés de la préparation au recyclage des matières textiles et cuirs, l'automatisation du tri et le démantèlement des articles. Notre objectif est de transformer ces déchets en gisements de qualité et en grande quantité », explique Chloé Salmon Legagneur, directrice du Cetia, à la tête d'une équipe de bientôt neuf ingénieurs. Selon l'Ademe, chaque Français achète chaque année dix kilos de vêtements, de chaussures et de linge de maison et en jette au moins 3,4 kilos, soit plus de 244.000 tonnes collectés et triés par an.

« Disposer d'une longueur d'avance »

Poussées par le durcissement réglementaire et la demande des consommateurs, mais aussi la hausse des prix des matières premières, les marques redoublent d'efforts pour imaginer des produits plus durables. En mettant en commun leurs moyens financiers et connaissances, les partenaires du Cetia comptent aller plus loin et plus vite. L'Estia reproduit le modèle, à succès, de ses deux autres centres de recherche travaillant main dans la main avec des industriels (Dassault, Safran...) -Compositadour (matériaux composites) et Addimadour (impression 3D) créées en 2010 et 2017 à Bayonne.

« L'idée de CETIA est née lors des travaux de la chaire Bali (Biarritz Life Style Industry), créé en 2016 avec nos partenaires (dont Decathlon, Petit Bateau, Zalando, Eram, Rediv). Les marques qui s'engagent à nos côtés pour trouver des technologies performantes et économiques compétitives auront une longueur d'avance », appuie Gilles Damez, président du Ceti.

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Décomposer les chaussures

« Notre projet le plus abouti concerne la décomposition des chaussures pour lequel nous avons imaginé avec nos partenaires pour ce projet - Decathlon, Eram, Zalando, Revalorem, l'Atelier des matières, un acteur du luxe et Refashion - une ligne permettant de réduire le temps de chauffage des colles pour avoir des produits à recycler de meilleure qualité. Le robot se charge ensuite du décollage des semelles, une opération complexe et pénible, avec souvent une semelle bi-matière et nécessitant une grande force, détaille Chloé Salomon Legagneur. Il n'y aura pas une seule solution de recyclage. Ce sera une combinaison de technologies », ajoute la directrice du Cetia.

Les équipements ont été financés majoritairement par la Région Nouvelle-Aquitaine, qui a injecté la moitié des 2,4 millions d'euros. L'éco-organisme Refashion vient d'annoncer de son côté une enveloppe supplémentaire de 900.000 euros. Le Cetia a réalisé un chiffre d'affaires de 500.000 euros dès sa première année, en proposant une partie de ses équipements à la location ainsi que des formations. « Cette plateforme apportera des solutions technologiques pour diminuer l'empreinte carbone de la filière textile et participe ainsi à l'objectif de faire de la Nouvelle-Aquitaine la première région écoresponsable de France », souligne Maud Cahurel, vice-présidente de la Région, en charge de l'économie circulaire.

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