
Dans un hall lumineux, dominé par une maquette de la station spatiale internationale offerte par le CNES, les 35 élèves ingénieurs de la première promotion bordelaise d'Elisa Aerospace seront diplômés au mois de juin. Depuis janvier 2023, ils étudient dans le campus flambant neuf sorti de terre à Saint-Jean-d'Illac, à l'ouest de la métropole bordelaise.
450 étudiants ingénieurs à terme
Dès septembre, ils seront 300 étudiants dans ces 5.600 m2 répartis sur deux bâtiments pour devenir ingénieur aérospatial (Bac+5) ou technicien expert / assistant ingénieur (Bac+3). « C'est pour répondre aux importants besoins d'emplois de la filière de l'aéronautique, spatial, défense que nous avons créé Elisa Aerospace en 2009 dans les Hauts-de-France puis en 2018 à Bordeaux dans des locaux temporaires », rappelle Chantal de Turckheim, la fondatrice et directrice de cette école du groupe Isae (Supaero, Ensma, Supmeca, Estaca, Ecole de l'Air, Enac).
Car la situation du marché de l'emploi ne s'est pas détendue depuis, bien au contraire. Airbus vise 3.500 embauches en France en 2023, Dassault Aviation en espère un millier tandis que Safran, Thales, et toute la supply chain affichent aussi de gros volumes.
« On estime qu'il faudra plusieurs milliers d'ingénieurs en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie d'ici 2025 pour la filière aérospatiale. Les besoins sont énormes et, concrètement, 100 % de nos étudiants sont embauchés avant leur sortie de l'école. Ils sont prêts à l'emploi, ils ont le choix entre plusieurs entreprises et ils font monter les enchères », témoigne la directrice.
Et face à cette demande, les effectifs peuvent paraître limités avec des promotions qui ne dépasseront pas la centaine d'élèves à terme pour un effectif global de 300 étudiants en septembre 2023 avant de grimper à 450, avec la livraison de l'extension du bâtiment en 2025, puis, in fine, autour de 700. Mais pour Chantal de Turckheim, il y a actuellement deux freins difficilement surmontables pour grandir plus vite : « Les moyens pédagogiques disponibles en interne et au sein des entreprises de la filière dans la région et le niveau des étudiants en science fondamentale qui est, bien évidemment, un pré-requis indispensable. » Pour 2.200 candidats l'an dernier, Elisa Aerospace en a ainsi retenu seulement 75.
Pour l'heure, moyennant un investissement de 17 millions d'euros, dont quatre millions d'euros apportés par la Région Nouvelle-Aquitaine, les étudiants, dont 20 % de femmes, bénéficient de locaux spacieux et lumineux bien que difficilement accessibles autrement qu'en voiture. L'extension d'ores-et-déjà planifiée est prévue pour 2025 et coûtera neuf millions d'euros supplémentaires.
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