L'économie verte ? Difficile à définir, elle irrigue aujourd'hui pèle mêle des domaines très variés d'activités classiques comme l'agriculture, le bâtiment, l'industrie, le commerce, les énergies renouvelables ou encore la gestion des déchets... Le dénominateur commun : que l'entreprise soit inscrite dans la transition et réconcilie innovation et environnement. Dans ce secteur, les lumières sont souvent braquées sur les startups, ces petites pépites qui réinventent la fable du colibri ou chacun doit faire "sa part", en tentant de capter une dimension collective. Ce mouvement de fond est créateur d'emploi. En 2021, la part des offres d'emploi déposées par les employeurs sur les métiers de l'économie verte représentait 17 %.
Les startups vertes sont attractives
La jeune pousse bordelaise Ethic Drinks qui promeut un négoce du vin écoresponsable du raisin au verre avoue ne pas avoir de difficultés pour recevoir des candidats motivés. Avec une particularité : "Ce qui prime, ce n'est pas notre métier mais les valeurs que nous véhiculons. C'est la raison principale pour laquelle les candidats postulent chez nous, le vin passe au second plan", résume Camille Alborghetti, fondatrice de la startup qui compte désormais sept employés.
Même refrain pour la toute jeune startup créée en 2019 We Go GreenR, une plateforme de réservation d'hébergements éco-responsables pour voyageurs qui veulent diminuer leur empreinte environnementale. "Nous recevons un nombre de candidatures spontanées incroyables. Le constat ? Ce sont bien les valeurs écoresponsables sur lesquelles nous communiquons qui attirent la plupart des candidats en quête de sens, avant même le tourisme qui est notre métier. Nous avons dernièrement recruté deux femmes en reconversion professionnelle, dotées d'une expérience forte au sein de grands groupes", résume Marie-Pierre Schaubroeck, co-fondatrice.
Pour ces recrutements, pas de CV classique envoyé, mais tout a commencé spontanément par des échanges sur les réseaux sociaux qui se sont transformés en candidature. "Ce sont leurs compétences acquises et leur volonté qui nous ont séduit. De leur côté, elles avaient des attentes fortes sur le fait de « donner du sens » à leur travail, un meilleur équilibre de vie, ce qui ne signifie pas pour autant une productivité moindre. C'est aussi notre ADN, cela fait parti de nous, de nos valeurs", poursuit la dirigeante.
Guerre des talents : la greentech sort son épingle du jeu
Chez Back Market, la licorne verte spécialiste des objets high tech reconditionnés, qui prévoit d'embaucher 135 personnes à Bordeaux en 2022, les valeurs de l'économie circulaire sont également au cœur des recrutements sur un marché des développeurs informatiques particulièrement concurrentiel dans la région :
"C'est l'argument numéro un pour attirer les talents. Ce modèle vertueux nous aide à décrocher des profils tech qui délaissent de grosses enseignes comme Cdiscount ou Amazon pour renforcer nos équipes. Même si dans le concret, on code ou on fait du marketing, cette mission attire les candidats ! Notre deuxième élément de différenciation, c'est la mise en place un dispositif de bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE) à l'égard de ses salariés. Un choix fort pour fidéliser nos salariés dans leur engagement. Et puis, nous cultivons la culture d'entreprise autour de ces valeurs pour créer des liens et rassembler autour d'un projet commun", détaille Marine Libaud chez Back Market.
Lorsque les valeurs promues ne suffisent pas...
En revanche, si les candidats sont nombreux à postuler dans les startups, lorsqu'ils s'agit de métiers plus traditionnels, les recrutements sont estimés difficiles à pouvoir. Les enseignes Bio c' Bon et So.bio, engagé dans la transition alimentaire ou encore Véolia au cœur de la transformation écologique souffrent d'une pénurie de candidats.
"Sur les postes techniques de maintenance, notre difficulté, c'est l'absence de candidats ! En revanche, lorsque nous en recevons, ce sont des profils de qualité où la quête de valeur apparaît au cours des entretiens. Sur ces profils, nous sommes en concurrence avec des entreprises classiques par exemple de transport routier. La marque employeur fait parti des leviers de séduction pour valoriser nos missions. Mais cela ne suffit pas, nous avons choisi également la promotion de la mixité comme levier pour attirer davantage de femmes", souligne Lucie Bouchon, chargée de développement au sein de Véolia Recyclage et développement des déchets.
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