44.000 offres d'emploi ont été enregistrées par Pôle Emploi en Nouvelle-Aquitaine au mois de mars 2022. Tout simplement du jamais vu ! Ce chiffre, en hausse de +48 % par rapport à mars 2021, représente un plus haut historique et traduit autant le dynamisme de l'économie que les difficultés croissantes de recrutement notamment dans l'agriculture, la construction et les métiers de la santé. C'est d'ailleurs au sein du centre de la Tour de Gassies, un établissement de santé situé à Bordeaux Métropole, que Pôle Emploi a présenté, ce jeudi 6 avril, les résultats de la 21e édition de son enquête annuelle sur les besoins de main d'œuvre en Nouvelle-Aquitaine (*).
Et avec 330.600 intentions d'embauche au compteur, le millésime 2022 atteint un niveau inégalé, soit 33.700 postes proposés de plus qu'en 2021. Avec une hausse de 11 % sur un an la Nouvelle-Aquitaine est peu ou prou en ligne avec la tendance observée au niveau national (+12 %). A noter que cette enquête a été réalisée avant le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier.
Plus d'un tiers (34,6 %) des établissements interrogés par Pôle Emploi dans la région envisagent de recruter en 2022, une proportion qui progresse de plus de 6 points en un an. Dans 40 % des cas c'est pour répondre à un surcroît d'activité. La moitié des recrutements prévus le sont dans des TPE tandis que c'est parmi les entreprises de 10 à 49 salariés et de plus de 200 salariés que la dynamique est la plus forte. Le secteur des services représente plus de la moitié des postes proposés (57 %) mais c'est bien dans l'industrie que la hausse des intentions d'embauche est la plus forte avec un bond de +28 % sur un an.
68 % des entreprises ont du mal à recruter
Ces indicateurs dynamiques traduisent aussi les difficultés désormais très importantes rencontrées par les entreprises régionales pour recruter : 68 % des répondants déclarent avoir du mal à recruter, une proportion qui grimpe de 16 points en l'espace d'un an et qui est de dix points supérieure à la moyenne nationale ! "C'est une différence structurelle en Nouvelle-Aquitaine qui s'explique notamment par un taux de chômage faible, aujourd'hui autour de 6,6 %, comme sur le reste de la façade Atlantique", précise Alain Mauny, le directeur régional de Pôle Emploi. "Il y aussi le poids, notamment en Gironde, du tourisme et de la viticulture, deux activités saisonnières qui ont du mal à attirer des candidats", complète Nicolas Moreau, son adjoint en Gironde.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Les besoins de recrutements dans les 44 bassins d'emploi néo-aquitains. (crédits : Pôle Emploi).
Un changement d'époque
La pénurie de candidats, citée par 83 % des répondants, arrive en tête des motifs invoqués par les recruteurs néo-aquitains pour expliquer leurs difficultés devant l'inadéquation des profils des candidats (69 %) et, dans une moindre mesure, la nature du poste proposé (32 %). Et ce nouveau paradigme a des conséquences directes sur les pratiques des employeurs, assure Alain Mauny :
"Il y a un vrai changement de comportements en termes de qualité de vie au travail, de sens des tâches proposées, de rémunération et d'élargissement des critères de recrutement. C'est devenu une obligation si ces entreprises veulent continuer à grandir."
L'autre conséquence pour attirer les candidats c'est la part croissante d'emplois non-saisonniers (CDI et CDD de plus six mois) qui atteint désormais 61 % des offres, en hausse de 5 points sur un an. "Le paradoxe c'est qu'on voit de plus en plus de contrats longs mais qu'on constate, dans de nombreux secteurs, que ces contrats sont de moins en moins recherchés avec un intérêt croissant pour l'intérim et les CDD qui permettent de travailler quand on le veut", remarque également Alain Mauny.
Les métiers les plus recherchés
Parmi les métiers les plus recherchés, on retrouve les métiers de la santé, des services à la personne et de l'hôtellerie-restauration pour les offres non-saisonnières et les métiers de la viticulture, agriculture, de la cueillette et de hôtellerie-restauration pour les postes saisonniers.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le top 15 des métiers les plus recherchés par les employeurs en 2022 en Nouvelle-Aquitaine. (crédits : Pôle Emploi).
Si on retient une fenêtre temporelle un peu plus longue, c'est le métiers d'aide-soignant et d'infirmier qui connaissent la plus forte hausse des besoins depuis cinq ans, avec les métiers agricoles et l'hôtellerie-restauration.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le top 15 des métiers ayant enregistré la plus forte hausse du nombre de projets de recrutement au cours des cinq dernières années en Nouvelle-Aquitaine. (crédits : Pôle Emploi).
Enfin, les métiers du bâtiment et les professions médicales dans leur diversité dominent nettement le classement des métiers jugés les plus difficiles à pourvoir.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le top 15 des métiers ayant la plus grande part de postes jugés difficiles à pourvoir par les employeurs en 2022 en Nouvelle-Aquitaine. (crédits : Pôle Emploi).
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(*) L'enquête « Besoins en Main-d'œuvre (BMO) » est une enquête réalisée chaque année par Pôle emploi avec le concours du Credoc portant sur 2,4 millions d'établissements en France. Cette enquête mesure les intentions de recrutement des employeurs pour l'année à venir, qu'il s'agisse de créations de postes ou de remplacements, mais n'intègre pas les administrations de l'état et les entreprises publiques. En Nouvelle-Aquitaine, 162.000 établissements ont été interrogés entre octobre et décembre 2021 et plus de 39.000 ont répondu au questionnaire.
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