Commerçants : une Maison pour les numériser tous ?

A l'occasion des Assises du commerce, organisées à Bordeaux ce 29 novembre par la députée Catherine Fabre (LREM, Gironde), les enjeux de transformation numérique des commerçants et artisans ont été abordés. Face à l'ampleur de la tâche, la proposition qui ressort est celle d'une "Maison de la numérisation" portée par la Ronde des quartiers dans une logique mutualisée.
Lancées par le gouvernement, ces Assises du commerce ont eu lieu à Bordeaux ce lundi 29 novembre pour parler d'attractivité du centre-ville et de transformation numérique.
Lancées par le gouvernement, ces Assises du commerce ont eu lieu à Bordeaux ce lundi 29 novembre pour parler d'attractivité du centre-ville et de transformation numérique. (Crédits : Agence APPA)

70 % des petits commerçants et artisans bordelais ne disposent pas d'un fichier numérisé de leur clientèle ! A lui seul, ce chiffre souligne le gouffre qui demeure entre ces professionnels et les outils numériques malgré les progrès réalisés à marche forcée depuis 24 mois sous la pression du Covid-19. "On est à la croisée des chemins sur le commerce : il faut repenser les modèles économiques", affirme ainsi Catherine Fabre, la députée à l'origine des Assises du commerce organisées à Bordeaux ce lundi 29 novembre dans le cadre d'une opération nationale pilotée par le gouvernement du 1er au 16 décembre. "L'objectif est de récolter des problématiques concrètes et des remontées du terrain pour transmettre des propositions utiles à Alain Griset, le ministre délégué chargée des PME, et Bruno Lemaire [le ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance]", précise la députée LREM de Gironde.

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Un centre de ressources

Alors que les marketplaces locales montrent leurs limites, la transformation numérique des commerçants et la rude concurrence des grands groupes et des plateformes du e-commerce ont occupé une large partie des débats. "Le numérique reste un sujet très complexe pour les commerçants qui ont parfois du mal à s'emparer ne serait-ce que d'une identité Google. Ils ont fait d'énormes progrès mais ils ont encore besoin d'être énormément rassurés et accompagnés avec des formations sur-mesure", confirme Sandrine Jacotot, l'adjointe au maire de Bordeaux en charge des commerces. L'élue incite notamment les commerçants à "faire appel à des stagiaires à l'aise avec les outils numériques pour piloter les réseaux sociaux et la présence en ligne".

Dans ce contexte, la Ronde des quartiers, association de commerçants bordelais, porte le projet d'une "Maison de la numérisation". Un local qui ferait office de centres de ressources et de mise à disposition d'outils mutualisés. "L'objectif est de proposer un diagnostic personnalisé gratuit à chaque commerçant pour l'orienter vers les solutions adaptées en fonction de ses besoins et de sa maturité numérique. Ensuite, ce lieu mettra à disposition des commerçants des outils à prix coûtants pour mettre en œuvre leur transformation numérique puis des sujets tels que la logistique et le e-commerce", explique Georges Simon, vice-président de la Ronde des quartiers et directeur général de Jane de Boy.

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"Depuis 24 mois, ce qui ressort systématiquement des échanges avec les commerçants c'est le besoin d'une incubation sur-mesure et d'un échange de pairs à pairs avec des personnes qui sont déjà passées par là", poursuit-il. Le projet, qui s'inscrit dans une logique de mutualisation la plus large possible, est d'ores et déjà soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et Bordeaux Métropole et pourrait voir le jour en 2022.

L'accessibilité du centre-ville

"Temps disponible, compétences, motivation, coûts : les obstacles sont nombreux et les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour aider les commerçants en facilitant les investissements, en incitant aux mutualisations, en débloquant des co-financements", juge également Catherine Fabre, qui souhaite également formuler des propositions sur l'accessibilité du centre-ville : "On doit réfléchir, par exemple, à l'impact des mouvements sociaux le samedi, aux différentes animations que l'on peut proposer pour convaincre les clients de revenir dans le centre", illustre-t-elle. A la mairie, Sandrine Jacotot veut travailler l'attractivité sous l'angle de l'offre commerciale : "Nous devons nous assurer que l'offre soit équilibrée sur le plan géographique et en terme de diversité des enseignes. Il faut qu'à l'échelle de chaque quartier cette offre soit cohérente", précise-t-elle.

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