Marketplaces locales : « Faire vivre Le Périgourdin sur les réseaux sociaux, c'est 60 % du travail » (4/4)

INTERVIEW. "Porte-voix" de près de 150 commerçants locaux, Le Périgourdin s'appuie essentiellement sur les réseaux sociaux pour assurer la visibilité en ligne de ses adhérents. Une stratégie qui explique en grande partie le succès de cette marketplace locale lancée il y a un an en Dordogne. Son fondateur Alexandre Boussarie appuie davantage sur sa fonction de vitrine que sur la dimension purement e-commerce.
(Crédits : Artefact)

LA TRIBUNE - Vous êtes gérant de l'agence de communication Artefact Design, dont l'activité est plutôt orientée vers le national : loin, a priori, du commerce de proximité. Comment est née l'idée du Périgourdin.fr ?

Alexandre BOUSSARIE - Nous trouvions dommage justement d'être implantés à Périgueux et de ne pas œuvrer d'une façon ou d'une autre pour le développement local. Donc il y a deux ans environ, nous avons organisé une série de réunions publiques avec les commerçants de la ville, pour leur demander quels étaient leurs besoins, et voir dans quelle mesure nous pouvions apporter notre pierre à l'édifice. Et nous avons rapidement identifié un dénominateur commun : le besoin d'une plateforme qui serait le « porte-voix » des commerçants locaux. D'où l'idée de créer Le Périgourdin.fr, qui tire sa force de cette dimension collaborative. Aujourd'hui, plus de 170 commerçants sont référencés sur le site, avec la possibilité d'intégrer ou non leurs produits sur la boutique en ligne.

Sur quel modèle économique repose le service ?

Au début, nous naviguions à vue, nous avons demandé aux commerçants une participation « symbolique » de 9,90 euros par mois pour financer le développement. Puis la plateforme a rencontré un vif succès et le périmètre s'est élargi bien au-delà de Périgueux. Il a donc fallu nous structurer pour accompagner le développement de la plateforme - nous avons sorti une V2 le 5 novembre -, et nous avons recruté une personne à temps plein - qui arrivera le 22 novembre. Le modèle économique a lui aussi évolué : les commerçants paient aujourd'hui 95 euros de frais de création de boutique et un forfait annuel de 125 euros, et nous prélevons une commission de 5 %.

Nous avons signé une convention avec la communauté de communes Périgord Limousin en avril 2021 [la collectivité a été soutenue par la Région pour financer la gratuité de l'abonnement sur la première année] et nous sommes en train d'élaborer des conventions similaires avec cinq autres communautés de communes. Le modèle économique ne pourra pas se suffire du seul chiffre d'affaires généré par les commerçants, des partenariats privés et publics seront nécessaires pour garder un modèle social et solidaire. Car le taux de commission n'a pas pour l'instant vocation à changer : nous préférons impacter financièrement le moins possible les commerçants.

Le Périgourdin est très actif sur Facebook, vous relayez quotidiennement l'activité des commerçants de la plateforme. C'est ce qui fait selon vous son succès ?

Facebook joue un rôle central, c'est certain : quand on publie un post sur notre page, nous touchons systématiquement entre 12.000 et 17.000 personnes. C'est aussi cette expertise qui fait notre force. L'animation des réseaux sociaux du Périgourdin.fr représente 60 % de notre activité. Nous savons combien c'est important pour assurer la visibilité des commerçants. Nous avons par exemple publié un post sur La Bouteille Bleue, un restaurant au centre de Périgueux, qui a été vu par 20000 personnes. Ils ont bouclé leurs réservations sur 15 jours ! Bientôt nous serons sur Instagram, qui génère encore plus de viralité.

Nous mesurons le succès du site au nombre croissant de commerçants qui s'inscrivent et à leurs témoignages. Mais je ne vois pas l'intérêt de quantifier les commandes générées par la plateforme, ce qui importe c'est de démultiplier la visibilité des commerçants. S'ils ne vendent pas sur la marketplace, cela n'a pas d'importance : elle est une porte ouverte sur leur commerce 7j/7.

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