« Shop in Limoges » se dote d'une boutique en centre-ville pour pérenniser sa marketplace (3/4)

Un an après son lancement, la plateforme locale de click & collect "Shop in Limoges" existe toujours mais le trafic a été divisé par dix. Les ventes en ligne ont chuté et se concrétisent désormais davantage dans la boutique physique ouverte depuis six mois et portée par une société coopérative d'intérêt collectif. Où comment e-commerce et boutique de centre ville se nourrissent mutuellement.
La plateforme Shop in Limoges s'est dotée d'une boutique en centre-ville où Caroline Fumeron reçoit désormais les clients.
La plateforme "Shop in Limoges" s'est dotée d'une boutique en centre-ville où Caroline Fumeron reçoit désormais les clients. (Crédits : CM / La Tribune)

Après l'annonce du second confinement le 31 octobre 2020, la plateforme "Shop in Limoges", qui avait été lancée en avril, a pris une autre dimension obligeant l'association "Pignon sur rue" à passer à la vitesse supérieure. "J'ai monté cette plateforme en 48 heures en rentrant 1.500 produits de nos 97 adhérents qui ont un accès direct à leur mini-site à l'intérieur de la plateforme", précise à La Tribune Caroline Fumeron, la cofondatrice. "Chacun a appris à gérer son espace privilégié après une petite formation." Aucun commerçant n'avait de site de vente avant le confinement et ils ont tous dû s'adapter.

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Les membres de "Pignon sur rue" qui organisent des animations en centre-ville de Limoges avaient lancé la plateforme "Shop in Limoges" pour aider les commerces non-essentiels contraints de tirer le rideau. Une initiative qui devait être temporaire. Dix-sept commerçants avaient adhéré et enregistré leurs premières ventes en ligne. Un an après la deuxième version de la plateforme, ils sont tous restés, rejoints depuis par dix-huit nouveaux, des auto-entrepreneurs, créatrices de bijoux et producteurs qui n'ont pas les moyens pour ouvrir un site ou une boutique. Mais si les adhérents arrivent toujours, le nombre de connexions et de commandes a fortement chuté.

SHop'in Limoges

La boutique de "Shop in Limoges" en centre-ville (crédits : CM / La Tribune).

Un trafic en ligne divisé par dix

Le record avait été atteint dès l'ouverture, le 6 novembre 2020.

"C'était de la folie pour les fêtes avec un pic à 52.000 connexions par jour contre 4.900 aujourd'hui", se souvient Caroline Fumeron, la webmaster. "Nous avions enregistré 490 commandes en novembre pour un panier moyen de 112,50 euros et 813 en décembre soit 135 euros en moyenne ! Les bénévoles devaient vérifier qu'il y ait bien tous les produits avant de livrer les colis. Les gens avaient peur d'aller dans les magasins avant la vaccination."

Ensuite les commandes ont baissé pour se stabiliser à 63 en octobre dernier soit un panier moyen de 34,70 euros. Elles sont passées par des clients extérieurs au département expédiées majoritairement à Paris, Nancy, en région Sud ou encore dans les Landes.

Une boutique pour prolonger le Click & Collect

Depuis le mois de mai, "Shop in Limoges" n'est pas seulement qu'une marketplace, c'est aussi une jolie boutique située 3 rue des écoles où les clients font le plein de produits locaux. "Les gens avaient besoin de voir, de toucher et de sentir les produits", se souvient Caroline Fumeron. "C'est pourquoi nous avons ouvert une boutique où tous les adhérents présentent leurs produits. Cela répond vraiment à la demande des clients de la plateforme." Pour ce prolongement du click & collect, une Scic (société coopérative d'intérêt collectif) a succédé à l'association. Les habitudes d'achats prises pendant les confinements ont changé et la plateforme enregistre dix fois moins de connexions : "Les clients font leur panier sur le site puis ils annulent pour acheter finalement à la boutique ou chez nos adhérents. Ils continuent de consommer localement ce qui était l'objectif premier de la plateforme."

Un regain de fréquentation est toutefois attendu à l'approche des fêtes avec l'arrivée de coffrets cadeaux. Gérante de La Savonnerie, Valérie Rougier a été parmi les premières à adhérer, son magasin étant fermé. "Cela m'a permis d'avoir de la visibilité car je n'ai pas de site et je n'en aurais pas par choix" admet-elle. "C'était le seul moyen de vendre tout en me rendant utile en faisant des livraisons, histoire de faire retomber un peu la pression. Sans la plateforme, c'était zéro vente. J'ai pu limiter la casse juste avant les fêtes avec 58 commandes en novembre 2020 pour un panier moyen de 27 euros. Aujourd'hui, cela s'est stabilisé avec une dizaine par mois. Cela reste toujours un bon moyen de communication pour faire découvrir mes produits et amener des clients dans ma boutique."

Un constat formulé également par Jean-François Pailloux, gérant du Comptoir des thés qui préside l'association et la Scic :

"Tous les produits de ma boutique ont été mis en ligne dès le début car mon magasin était fermé" raconte-t-il. "Je cherchais un peu de chiffre d'affaires car il n'y avait aucune aide du gouvernement au début du premier confinement." En novembre 2020, quelques 137 commandes avaient été livrées pour un panier moyen de 52,50 euros. "Il a baissé mais j'ai davantage de commandes, j'expédie sur toute la France, beaucoup à Paris." Jean-François Pailloux a fait appel à la webmaster pour lui créer son site de vente. "Sur mon site, j'ai essentiellement des commandes du Limousin et de la Dordogne pour des tisanes et des thés qui soignent les bronchites et maux de gorge, la boutique a même été dévalisée !" Le concept de cette plateforme a été déposé et plusieurs communes intéressées ont déjà sollicité la webmaster.

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