Neuf millions d'euros pour industrialiser le recyclage des déchets du BTP en Gironde

Ils visent le traitement de 50.000 tonnes de déchets non dangereux issus de la construction et de l'industrie par an et un taux de valorisation de 80 %. Les groupes Cassous, Brangeon et Garandeau mettront en service au printemps 2022 une plateforme d'écologie industrielle à Mérignac dans la métropole bordelaise. L’investissement s’élève à neuf millions d’euros.
Le chantier de la future plateforme de tri et de valorisation des déchets du BTP a débuté à Mérignac (Gironde) en mai dernier pour une mise en service au printemps 2022.
Le chantier de la future plateforme de tri et de valorisation des déchets du BTP a débuté à Mérignac (Gironde) en mai dernier pour une mise en service au printemps 2022. (Crédits : Cassous)

Ils sont trois. L'un est un acteur régional important du BTP, un autre est spécialisé dans la logistique et la collecte et le troisième dans les matériaux de construction. Le groupe Cassous dont le siège est basé à Mérignac et ses partenaires, les groupes Brangeon et Garandeau, annoncent la création de la première plateforme d'écologie industrielle de la métropole bordelaise. Après la création, en février dernier, de la société Ecopôle Bellevue, majoritairement détenue par le groupe Cassous, les travaux ont débuté en mai pour une mise en service prévue en avril 2022. L'installation de 1.500 m2, dotée d'un tri mécanisé par process industriel permettra, dans un premier temps, de traiter chaque année 50.000 tonnes de déchets non dangereux issus de la construction et de l'industrie. "Tous les acteurs du marché du BTP du territoire pourront accéder à ce service", précise Philippe Durand, vice-président du Groupe Cassous.

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Taux de revalorisation à 80 %

Les déchets (minéral, carton, plâtre, PVC, fer, bois) y seront triés pour extraire, en particulier, les gros éléments et obtenir, en bout de chaîne, une matière première secondaire qui sera réutilisée. "Alors que le département de la Gironde est déficitaire depuis les années 2000 en ressource naturelle granulaire, l'installation va, par exemple, trier du granulat qui sera acheminé vers Guyenne Environnement, filiale du groupe Cassous, qui le remettra, à son tour, sur le marché de l'industrie routière", explique Philippe Durand. L'ambition est d'atteindre à terme un taux de revalorisation de 80 %.

"Aujourd'hui, seuls 15 % des déchets acheminés sur des plateformes non industrielles sont revalorisés, le reste étant envoyé dans des centres d'enfouissement. Or l'enfouissement ultime va être de plus en plus sanctionné", explique Philippe Durand, vice-président Groupe Cassous.

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Plusieurs objectifs pour Cassous

Si le groupe Cassous, une entreprise de taille intermédiaire familiale composée de 40 filiales, s'est lancé dans ce projet c'est donc à la fois pour préserver son indépendance et parce que de nombreux métiers du groupe sont confrontés à la gestion des déchets. Mais c'est aussi pour s'inscrire dans la loi de transition énergétique. "La création de l'Écopôle Bellevue complète le pôle environnement du groupe, qui renforce ainsi sa stratégie relative aux enjeux environnementaux du territoire. Nous nous sommes lancés dans une politique de diversification sur les activités directement liées au traitement des déchets", précise Philippe Durand.

Sur le volet environnemental, le groupe Cassous développe pour ses clients des solutions de démantèlement de site, de dépollution, de désamiantage et de déconstruction sécurisée. Quatre plateformes locales dédiées au tri et à la valorisation de déchets (valorisation des déchets industriels banals, des déchets inertes de démolition, de mâchefer d'incinération de déchets non dangereux, de terres polluées aux hydrocarbures) sont d'ores et déjà opérationnelles. Cette nouvelle plateforme, qui fera travailler une dizaine de salariés, viendra compléter les activités du groupe dans le domaine des déchets non dangereux en mélange. Selon des chiffres de 2017, il y en aurait 230.000 tonnes par an en Gironde, majoritairement au niveau de la métropole et du bassin d'Arcachon.

L'investissement qui s'élève à 9 millions d'euros est soutenu à hauteur de 20 % par la Région Nouvelle-Aquitaine et l'Ademe dans le cadre des projets d'économie circulaire, contributeurs de frugalité des ressources.

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