A Bordeaux, l'OIM Arc Rive Droite dévoile ses ambitions autour de « l'économie des transitions »

Créée l'an dernier, Arc Rive Droite est la troisième OIM (opération d'intérêt métropolitain) de l'agglomération bordelaise. Désormais dotée d'une équipe-projet, elle assume une stratégie différente de ses grandes sœurs, Bordeaux Aéroparc et Bordeaux Inno Campus. Objectif : mobiliser "l'économie des transitions" pour offrir de la visibilité à un territoire aussi vaste que diversifié qui pèse 43.000 emplois.
Créée en 2021, l'opération d'intérêt métropolitain Arc Rive Droite couvre les 11 communes de la rive droite de Bordeaux Métropole. Avec 12.500 hectares, elle est plus vaste que les trois autres opérations d'aménagement réunies.
Créée en 2021, l'opération d'intérêt métropolitain Arc Rive Droite couvre les 11 communes de la rive droite de Bordeaux Métropole. Avec 12.500 hectares, elle est plus vaste que les trois autres opérations d'aménagement réunies. (Crédits : Agence APPA)

Ce qui frappe d'abord dans cette troisième opération d'intérêt métropolitain, c'est sa démesure. Avec 11 communes concernées et un périmètre de 12.500 hectares, dont près de la moitié d'espaces naturels protégés, Arc Rive Droite est plus vaste que la somme des trois autres opérations d'aménagement existantes lancées par Bordeaux Métropole (Aéroparc et Inno Campus) et l'Etat (Euratlantique). Le second trait marquant de cette opération qui englobe 116.000 habitants c'est fondamentalement sa diversité puisqu'elle n'a pas le visage d'un quartier d'affaires comme Euratlantique, ne dispose pas d'une filière aussi forte que l'aéronautique-spatial-défense qui fait l'identité d'Aéroparc, et manque d'infrastructures de santé et d'enseignement supérieur, les deux piliers d'Inno Campus.

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OIM Bordeaux Métropole

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le périmètre des différentes opérations d'aménagement en cours à Bordeaux Métropole.

Pourtant, les élus de la rive droite sont décidés à faire de cette pluralité une force plutôt qu'une faiblesse. "Il s'agit moins d'une opération d'aménagement classique que d'une opération de développement économique qui vise à donner de la visibilité à la rive droite et à rééquilibrer l'emploi entre les deux rives de la métropole bordelaise", reconnait volontiers Alexandre Rubio, le maire de Bassens (7.500 hab.) et conseiller métropolitain délégué à l'OIM, lors d'une présentation organisée par Invest in Bordeaux début juin. C'est lui qui est à la manœuvre avec Laurence Chappert, la directrice de l'équipe projet dédiée à l'OIM, pour "mettre d'accord les onze maires sur les lignes directrices de l'opération et identifier tous les projets de développement économique sur leur territoire", poursuit-il.

Accompagner "l'économie des transitions"

Pour l'heure, 70 projets ont été répertoriés en vue d'être labellisés "Arc Rive Droite". Ils témoignent de la diversité économique de la rive droite, bien au-delà de la zone industrialo-portuaire qui en constitue cependant le plus gros morceau. "Il y a bien sûr les industries portuaires mais il y aussi la filière de l'artisanat de la construction et du bâtiment. Nous allons créer des centres de ressources sur ces deux thématiques pour favoriser l'éco-construction", ajoute Laurence Chappert. "L'enjeu est de développer ce terreau économique fertile pour que le territoire aille au-delà d'une fonction d'accueil du logement et des services publics. Il nous faudra trouver une autre voie, une autre façon d'aménager", esquisse Laurence Chappert

Cela passera notamment par une nouvelle antenne de Bordeaux Technowest rive droite et la duplication de son réseau industriel Ziri mais aussi par un travail partenarial avec le Grand port maritime de Bordeaux et les entreprises de la zone portuaire dont, par exemple, Michelin et Azura.

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Plus largement, les acteurs politiques et économiques de la rive droite vantent une "économie des transitions". Vocabulaire qui permet de ratisser large dans le champ écologique, social et sociétal en englobant l'artisanat du bâtiment et le réemploi, à l'instar de Coop & Bat, le recyclage et l'économie circulaire, la transition énergétique et la décarbonation des activités portuaires et économiques mais aussi la filière de la silver économie. Autant de sujets où la notion d'acceptabilité par les habitants sera déterminante et nécessitera probablement beaucoup de pédagogie.

"Ce territoire a un potentiel de développement énorme, la presqu'île c'est un peu le Far ouest. Il y a tout à y faire tout en préservant la nature et le cadre de vie et en prenant en compte les risques inondations. La première étape c'est de mettre tout cela en cohérence et de donner de la visibilité à tous ces projets", conclut Alexandre Rubio.

L'OIM Arc Rive Droite ambitionne la création de plus de 7.000 emplois d'ici à 2030.

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