Départementales : en Gironde le PS lance la campagne à gauche

Candidat à sa succession, Jean-Luc Gleyze, président (PS) du Conseil départemental de la Gironde, vient de présenter le cadre d'engagement de la liste de gauche "La Gironde en commun". Pour le lancement de cette campagne, encore incomplète, Jean-Luc Gleyze s'appuie sur Christine Bost et Matthieu Rouveyre, des codirecteurs de campagne qui étaient déjà sur la brèche avec lui lors des Départementales de 2015.
Jean-Luc Gleyze
Jean-Luc Gleyze (Crédits : Agence APPA)

Ils avaient mené avec succès la campagne électorale socialiste aux élections départementales cuvée 2015, les revoici pour cadrer le match retour en 2021, dont ils ont présenté les grandes lignes ce lundi matin. Avec au premier rang Jean-Luc Gleyze, maire de la commune forestière de Captieux (Sud Gironde), président sortant du Conseil départemental de la Gironde, qui se présente à sa succession.

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Il est entouré de Christine Bost, maire d'Eysines (Gironde/Bordeaux Métropole), 1ère vice-présidente du Département et vice-présidente de Bordeaux Métropole, codirectrice de la campagne en charge de la construction du projet et des axes de campagne. Et de Matthieu Rouveyre, vice-président du Département, élu du 1er canton de Bordeaux, chargé de l'organisation opérationnelle et des outils de communication. Si la composition de la liste de la majorité sortante n'est pas encore connue, cette dernière se présentera sous les couleurs de « La Gironde en commun »-Majorité départementale.

Un risque majeur : l'abstention

"Cette campagne électorale sera inédite du point de vue réglementaire, notamment avec le couvre-feu", a averti en substance Jean-Luc Gleyze, qui a souligné qu'il faudrait être résilient et faire à appel à de nouveaux outils de participation pour essayer d'enrayer la menace principale de ce scrutin : l'abstention. En plus de l'impact réglementaire et psychologique de la pandémie sur les électeurs, ces élections départementales vont exceptionnellement se dérouler en même temps que les élections régionales.

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Le président sortant de la Gironde a observé que, dans la course à la présidence du conseil départemental, "la fiabilité du projet politique est basée sur une connaissance fine du territoire". Il a fait valoir qu'avec un tiers d'élus issu de la majorité sortante, la liste qu'il allait conduire aurait l'expérience nécessaire pour réussir un nouveau mandat articulé sur le renouvellement et l'inclusion.

 Le bien commun en avant

"Nous avons justement organisé cette conférence de presse au restaurant Jardin Pêcheur pour illustrer cette inclusion, parce qu'il s'agit d'une entreprise adaptée de restauration qui emploie 80 % de travailleurs handicapés, psychiques ou moteurs", a éclairé Jean-Luc Gleyze.

En revenant à des sources très républicaines, le président sortant de la Gironde a ensuite souligné que sa liste s'inscrivait "dans le sens de ce qui nous est commun, en référence au faire ensemble, au bien commun". Bouclant ainsi la boucle du nom choisi pour cette future liste. Démarche qui ouvre sur des objectifs à portée d'un Département qui, rappelons-le, doit comme les autres consacrer plus de 50 % de son budget à la gestion des aides sociales.

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Un domaine sur lequel le gouvernement conserve la haute main, ce qui n'épuise pas pour autant l'ensemble des actions développées par les Départements. C'est pourquoi la liste « La Gironde en commun » revendique son ancrage avec le caractère essentiel d'un ensemble de "biens communs" formé par l'eau, l'alimentation, les ressources naturelles, les traditions et l'histoire, "les valeurs de solidarité et de prendre soin".

Ne pas être à la fois de gauche et de droite

De façon plus symbolique, cette liste de gauche s'est choisie comme couleurs le rose et le vert afin "d'allier l'impératif de solidarité et l'urgence environnementale". Jean-Luc Gleyze n'a pas oublié de donner le top départ de la campagne pour ces départementales 2021 en soulignant que sa majorité avait tenu ses engagements, allant même au-delà, sans jamais perdre le cap.

"Nous n'avons jamais cru que l'on pouvait à la fois être de gauche et de droite" a appuyé le président sortant. Christine Bost a de son côté éclairé l'évolution d'un conseil départemental en prise sur son époque, dans une évolution d'où « La Gironde en commun », tire ses trois axes de campagne.

Christine Bost 2

Christine Bost

 Comment valoriser le bilan

"En six ans, le monde a beaucoup changé et finalement nous ne nous sommes pas bornés qu'à exécuter le programme que nous avions annoncé au départ. C'est ainsi que nous avons lancé le plan collège, qui n'existait pas lors de notre élection en 2015. Notre bilan est assez conséquent. La question était de savoir comment valoriser ce qui a été fait. Nous avons choisi trois axes majeurs. Tout d'abord comment nous assurer du lien avec les Girondins en état de vulnérabilité, les personnes âgées : c'est notre cœur de métier, soit plus de 50 % du budget départemental", a tout d'abord souligné en substance la codirectrice ce campagne.

Ceci avant de présenter les deux autres axes de cette valorisation du bilan.

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 Concilier enjeux environnementaux et sociétaux

"Notre deuxième axe tient dans l'accompagnement des territoires du département dans leurs différences, qu'il s'agisse d'équipements, avec le plan collège ou le tourisme -des questions sur lesquelles nous avons beaucoup progressé-, ou des contrats de ville d'équilibre, avec comme idée centrale le fait de s'appuyer sur des communes-pivot dans leur territoire, auxquelles nous donnons les moyens d'aller plus loin" a illustré Christine Bost.

Avant de présenter un troisième axe centré sur la façon dont une collectivité comme le Conseil départemental de la Gironde, le plus étendu de France métropolitaine, avec 10.000 km2, accompagne ses territoires dans les défis environnementaux et sociétaux qu'ils ont à relever.

Ne pas compter sur un contact direct avec les électeurs

Vice-président en charge de la citoyenneté, relations avec les usagers, communication et accès numériques, Matthieu Rouveyre, qui a déjà annoncé qu'il allait arrêter la politique pour passer à autre chose, a toutefois accepté d'être co-directeur de campagne pour Jean-Luc Gleyze.

Matthieu Rouveyres Bordeaux Maintenant

Matthieu Rouveyres

"Je ne suis pas candidat à ces élections départementales, comme je l'ai dit en politique j'arrête tout. J'ai accepté d'accompagner Jean-Luc Gleyze parce qu'il me l'a demandé. En 2015, nous étions déjà tous les trois, avec lui et Christine. Concernant les circonstances de ce scrutin 2021 il ne faut pas perdre de vue que le contact avec le public va être très restreint. Il risque d'y avoir très peu de réunions publiques, sûrement pas de porte à porte parce que, comme nous l'a confirmé le maire de La Réole, dans sa ville plus personne ou presque ne veut prendre le risque de recevoir des étrangers à domicile. Et pour les marchés c'est idem, ça va être très dur. Remettre des documents de la main à la main ça commence à faire peur aux gens".

Une liste presque prête

D'où l'incontournable idée d'organiser podcasts, réunions interactives et vidéos pédagogiques car il semble que, plus que jamais, les candidats à l'élection soient conscients du fait que les électeurs ne savent pas très bien à quoi sert un conseil départemental. Les candidats vont se présenter à ce scrutin en binôme, avec deux remplaçants, ce qui fait au bout du compte, souligne Matthieu Rouveyre, l'équivalent de 33 campagnes électorales différentes à gérer. Si la majorité sortante s'est lancée dans l'arène électorale départementale la première, le PS, toujours puissant en Gironde et en Nouvelle-Aquitaine, a fourni jusqu'ici l'armature de la coalition au pouvoir.

Le président sortant a minimisé les tentions entre le PS et EELV pour boucler la coalition de gauche version 2021. Après leurs succès électoraux retentissants aux élections municipales en France - à Bordeaux, Poitiers, Lyon ou Grenoble -, les élus EELV ne voient plus la réalité de la même manière et sont devenus plus ambitieux. Jean-Luc Gleyze a toutefois appuyé le message suivant : tout se passe pour le mieux avec le PCF, Générations, Nouvelle Donne, le PRG et Place publique. Et de tout façon la gauche ne sera conquérante, c'est-à-dire victorieuse, que si elle s'unit.

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