Le très attendu pont Simone Veil s'apprête à enjamber la Garonne

Avec bientôt six de ses huit piles solidement ancrées dans la Garonne, la charpente métallique du pont Simone Veil n'est plus qu'à une centaine de mètres de la rive gauche. La jonction est prévue pour janvier 2023 avant encore 18 mois de travaux. Le point en photos avec les pilotes de ce nouveau franchissement qui se revendique avant tout comme un espace public
La charpente métallique qui soutiendra le pont Simone Veil entre Floirac et Bordeaux/Bègles atteindra la rive gauche fin janvier 2023.
La charpente métallique qui soutiendra le pont Simone Veil entre Floirac et Bordeaux/Bègles atteindra la rive gauche fin janvier 2023. (Crédits : PC / La Tribune)

À l'occasion d'une visite organisée par l'association AMO Aquitaine (Architecture et maîtres d'ouvrage), La Tribune a pu constater à la fois l'avancée et l'ampleur du chantier du pont Simone Veil, qui deviendra mi-2024 le sixième franchissement de la Garonne à Bordeaux Métropole. Ce projet lancé en 2007 a été ralenti par la rupture du marché entre la Métropole et un premier groupement d'entreprises en décembre 2018. Le nouveau groupement aux manettes, piloté par Bouygues TPRF, a redémarré les travaux en décembre 2020 et la charpente devrait atteindre la rive gauche de la Garonne à la fin du mois de janvier 2023.

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Le tablier en béton sera posé en suivant d'ici à la fin du mois d'août 2023. S'en suivront ensuite neuf mois de travaux de voirie et réseau divers, d'éclairage et de paysage avant la livraison définitive de l'ouvrage espérée pour la fin du mois de mai 2024 si aucun aléas ne vient perturber le chantier. Ce serait donc avec quatre ans de retard sur le calendrier initial et un coût total pour le pont, les raccordements et les aménagements de 150 millions d'euros.

5.800 tonnes d'acier

Mais le sujet du moment c'est l'avancée sur le fleuve de la charpente longue de 550 mètres et constituée de 5.800 tonnes d'acier. Ce processus, initié en mars dernier, est aussi impressionnant que millimétré et s'effectue à l'aide d'un treuil au rythme de 25 mètres par heure. Six des huit appuis en béton qui portent la charpente seront bientôt implantés dans le lit du fleuve. Chacun repose sur quatre piles et des pieux fixés à 20 mètres de profondeur pour garantir la stabilité de l'ouvrage. "Toutes les finitions profondes dans le fleuve ont été terminées fin août. La phase la plus complexe et la plus risquée est donc derrière nous", sourit Olivier Hauquin, adjoint au responsable du service ouvrages d'art de Bordeaux Métropole. La charpente est actuellement arrivée aux deux tiers de la Garonne, le long de l'estacade temporaire qui permet aux engins de chantier d'y accéder.

Pont Simone Veil

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. La charpente n'est plus qu'à une centaine de mètres de la rive gauche qu'elle atteindra fin janvier 2023 (crédits : PC / La Tribune).

Pont Simone Veil

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Pour couler les 32 piles de béton dans le fleuve, le groupement mené par Bouygues TPRF utilise un processus inédit de batardeaux réutilisables au lieu d'être découpés et donc détruits à chaque pile (crédits : PC / La Tribune).

Pont Simone Veil

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Pour pouvoir être poussée, la charpente repose actuellement sur des vérins et des chaises à galet qui seront enlevés une fois l'opération terminée. La charpente perdra alors un peu de hauteur pour occuper sa position définitive (crédits : PC / La Tribune).

Un espace public plus qu'un simple pont

Le pont a été imaginé par l'agence d'architecture néerlandaise OMA avant tout comme un espace public. Pas simplement comme un sixième franchissement. Il faut dire que l'ouvrage affiche des mensurations impressionnantes avec sa dalle en béton de 44 mètres de largeur utile, contre 27 mètres pour le pont Chaban-Delmas et 19 mètres pour le pont de Pierre ! À cela s'ajoute le réaménagement en profondeur des abords du pont sur 6,8 hectares rive gauche et 5,2 hectares rive droite. Reliant les deux rives de l'opération d'intérêt national Bordeaux Euratlantique, il enjambera le fleuve entre Bègles-Bordeaux, où il débouchera sur le futur programme immobilier Quai Neuf, et Floirac, en face de l'Arena et du futur quartier Belvédère et de ses espaces publics.

L'inspiration première de l'agence OMA c'est le pont de Galata, à Istanbul, avec son design horizontal minimaliste, ses 42 mètres de large et ses larges espaces piétons. Car c'est bien l'ambition du pont Simone Veil :

"Ce sera une table des possibles pour se déplacer et servir à divers évènements et manifestations. C'est un nouvel espace public à part entière d'une surface équivalente à la place de la Bourse", souligne Gilles Guyot, architecte et urbaniste de l'agence OMA.

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Pont Simone Veil

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. La largeur du pont permet de l'envisager comme un espace public polyvalent (crédits: Agence OMA).

C'est aussi pour permettre une grande polyvalence dans les usages que toute la surface du pont sera recouverte d'un seul et même enrobé poli gris clair.

"Le pont accueillera les différents flux de circulation mais il est aussi conçu pour passer rapidement dans un configuration de marché, de concert, de cinéma en plein air ou même pour accueillir Bordeaux fête le vin en étant partiellement ou totalement fermé à la circulation", poursuit Gilles Guyot.

Dans sa configuration classique, l'ouvrage est calibré pour accueillir :

  • quatre voies de circulation automobile (deux dans chaque sens) ;
  • deux voies de bus express
  • une piste cyclable bidirectionnelle de 4 mètres de large ;
  • un cheminement piéton de 12,5 mètres de large ponctué par trois énormes bancs publics d'une dizaine de mètres de diamètre en forme de croix, de cercle et de triangle ;
  • un autre trottoir piéton de 3 mètres de large ;

Le pont a aussi été conçu pour pouvoir accueillir les rails et les rames d'une future ligne de tramway si le besoin s'en faisait ressentir dans les années qui viennent.

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