
L'année 2022 avait déjà marqué un plus haut historique mais avec une nouvelle hausse de 2 % pour un total de 338.000 intentions d'embauche en Nouvelle-Aquitaine, le millésime 2023 fait encore mieux alors même que la tendance nationale est à la stabilité (-0,2 %). Ce niveau jamais atteint représente tout simplement le double du niveau enregistré il y a dix ans. En mars 2023, 44.000 offres d'emplois ont ainsi été publiées sur douze mois dans la région, un niveau stable sur un an mais en hausse de 56 % par rapport à 2019 avant la pandémie, selon l'enquête annuelle menée par Pôle emploi sur les besoins de main d'œuvre (*).
Cette dynamique régionale va de pair avec une hausse continue des difficultés de recrutement exprimées par les entreprises interrogées. Le seuil symbolique des deux tiers avait été franchi pour la première fois l'an dernier (68 %) et elles sont désormais plus de 70 % à juger difficiles leurs projets de recrutements, contre moins de 40 % au milieu des années 2010. Cette proportion régionale est structurellement supérieure de dix points à la tendance nationale (61 % en 2023) qui s'explique, selon Pôle emploi, par un taux de chômage régional plus faible (6,4 % contre 7 % fin 2022) et par la plus forte proportion d'emplois saisonniers liés à l'agriculture, à la viticulture et au tourisme. Néanmoins, la part des emplois non-saisonniers continue à progresser significativement (+4 points) pour atteindre désormais près des deux-tiers du total (64 %).
Les TPE et l'industrie moteurs des recrutements
Pour justifier leurs difficultés, les recruteurs citent à une écrasante majorité la pénurie de candidats (85 %) ou des candidats inadaptés au poste (79 %). Conséquence de cette situation et d'un contexte économique encore contraint, le nombre d'entreprises envisageant de recruter dans les douze mois est en repli de 1,4 point sur un an à 33,2 %, dans la tendance française (-1,8 point à 31 %).
« Les recruteurs évoluent rapidement pour répondre aux attentes des candidats sur les salaires, la qualité de vie au travail, le sens des tâches et l'équilibre vie professionnelle et personnelle. Ils n'ont clairement plus le choix : ceux qui ne le font pas n'arriveront plus à recruter au risque de devoir diminuer leur activité voire d'aller vers une fermeture », prévient Alain Mauny, le directeur régional de Pôle emploi.
Pôle emploi rappelle qu'il existe toute une palette de solutions telles que le travail sur la marque employeur, la formation des salariés et des candidats en quelques jours ou quelques mois, l'accueil de candidats en immersion professionnelle, le recours à l'apprentissage ou encore les recrutements de profils juniors ou seniors.
Dans ce contexte, les projets de recrutements restent en hausse dans les entreprises de moins de 50 salariés, grimpant même jusqu'à + 4% dans les TPE, mais en léger recul au-delà. C'est l'industrie manufacturière qui affiche la plus forte dynamique (+8 %) devant les services aux particuliers (+5 %) tandis que la construction marque le pas (-0,2 %) et que le commerce fait grise mine (-4,3 %).
Les métiers les plus recherchés
Parmi les métiers les plus recherchés en volume, l'agriculture-viticulture arrive toujours en tête suivi par l'hôtellerie-restauration et les postes d'entretien, de services à la personne, de la santé et de la manutention.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le top 15 des métiers les plus recherchés par les employeurs en 2023 en Nouvelle-Aquitaine. (crédits : Pôle Emploi).
Enfin, s'agissant des difficultés exprimés par les recruteurs, elles atteignent des niveaux stratosphériques pour les chauffeurs de transport en commun (96 %), les couvreurs (94 %), les maçons, plâtriers, carreleurs (93 %) et les assistantes maternelles (91 %).
Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Le top 15 des métiers ayant la plus grande part de postes jugés difficiles à pourvoir par les employeurs en 2023 en Nouvelle-Aquitaine. (crédits : Pôle Emploi).
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(*) L'enquête « Besoins en Main-d'œuvre (BMO) » est une enquête réalisée chaque année par Pôle emploi avec le concours du Credoc portant sur 1,7 million d'établissements en France. Cette enquête mesure les intentions de recrutement des employeurs pour l'année à venir, qu'il s'agisse de créations de postes ou de remplacements, mais n'intègre pas les administrations de l'état et les entreprises publiques. En Nouvelle-Aquitaine, 180.000 établissements ont été interrogés entre octobre et décembre 2022 et plus de 37.000 ont répondu au questionnaire.
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