Le bras robotisé de Nimbl’Bot va entrer en pré-industrialisation

Nimbl’Bot vise l’obtention du marquage CE mi-2024 et de premières livraisons six mois plus tard. La deeptech bordelaise qui développe des bras robotisés destinés à l’inspection et la maintenance en milieux inaccessibles ou dangereux pour l’Homme annonce une levée de deux millions d’euros. Elle sera complétée par des effets de leviers qui porteront le tour de table à quatre millions courant juillet.
Le bras de Nimbl'Bot équipe le robot Romy, développé avec Lynxdrone, pour une mission d'inspection dans une usine.
Le bras de Nimbl'Bot équipe le robot Romy, développé avec Lynxdrone, pour une mission d'inspection dans une usine. (Crédits : Nimbl'Bot)

Après la réalisation des prototypes de ses bras de robot destinés à l'inspection et la maintenance en milieux inaccessibles ou dangereux pour l'Homme, Nimbl'Bot va pouvoir se lancer dans la pré-industrialisation puis entrer en phase de commercialisation. La deeptech qui avait levé 250.000 euros en 2020 annonce un nouveau tour de table de deux millions d'euros auprès d'UI Investissement, Irdi Capital Investissement et du fonds régional Naco (Nouvelle-Aquitaine Co-Investissement). « Cette levée d'amorçage sera complétée par des effets de leviers qui porteront le tour de table à quatre millions d'euros courant juillet », précise Alice Lassalle, co-fondatrice de la société créée en 2018 à Canéjan près de Bordeaux.

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« Nous avons fait le choix de réaliser une levée de fonds ambitieuse pour franchir cette étape qui est l'une des plus critiques pour les entreprises. En ce qui nous concerne, nous l'envisageons sereinement même s'il reste des étapes à franchir. Les clients se projettent dans l'achat de robot, nous sommes soutenus par la Région Nouvelle-Aquitaine et nous avons été sélectionnés par l'État dans le cadre du plan France 2030 au service de la recherche, de l'innovation et de la souveraineté industrielle », confie Alice Lassalle.

Le principal élément de différenciation de Nimbl'Bot porte sur l'architecture robotique.

« Alors que les bras de robots industriels que l'on peut voir dans les usines automobiles sont limités en terme d'agilité et de mouvement, les nôtres, qui sont dits hyper-redondants, peuvent travailler à 360 degrés et s'adapter à des configurations géométriques complexes. Cela permet la robotisation d'environnements industriels non conçus pour être robotisés. À titre d'exemple, nos bras vont pouvoir aller explorer une fosse ou une cuve », explique Alice Lassalle.

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Sept robots NB-55 en 2024

La technologie de Nimbl'Bot se décline aujourd'hui à travers deux prototypes fonctionnels : le NB-55 et le NB-120. « Le NB-55 est dédié à des opérations d'inspection, l'objectif étant d'aller chercher de l'information avant d'entreprendre des opérations plus complexes de maintenance industrielle. Nous allons y ajouter, dans les deux ans à venir, de nouvelles fonctionnalités, comme, par exemple, la réalisation de prélèvements d'échantillons », explique Alice Lassalle.

Nimbl'Bot prévoit d'abord de se consacrer à l'inspection en 2023 et 2024 avec la livraison des premiers robots NB-55. L'entreprise vise les sept robots fabriqués d'ici mi-2024 en parallèle de l'obtention du marquage CE pour des livraisons envisagées fin 2024. « Quand le NB-55 sera sur le marché, donc à partir de 2025, nous pourrons prétendre à robotiser de la maintenance avec le NB-120. »

Le premier marché ciblé est le nucléaire, le deuxième étant l'eau. « Les infrastructures industrielles qui ont entre 40 et 70 ans n'ont pas été conçues pour être inspectées. Du coup, le personnel est exposé à des risques. C'est vrai ne serait-ce que pour inspecter une canalisation d'eau », explique Alice Lassalle.

Au-delà de son bras de robot, Nimbl'Bot développe des systèmes complets en collaboration avec d'autres acteurs de l'écosystème. Le robot Romy a ainsi été créé dans le cadre d'un partenariat avec Lynxdrone basé dans les mêmes locaux. « Il associe le bras et la vision sur un rover. C'est un système complet qui va permettre d'inspecter des canalisations », explique Alice Lassalle. Romy sera commercialisé en 2024.

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De 19 à 24 salariés fin 2023

A ce stade, la startup a déjà investi dans du matériel dans une perspective d'industrialisation. Elle doit en revanche continuer à recruter pour passer de 19 à 24 salariés en fin d'année, principalement avec des besoins sur des profils d'ingénieurs. L'équipe technique est divisée en trois avec la R&D, une équipe projet qui utilise les briques R&D pour les faire monter en maturité et les tester auprès des clients et une équipe production/industrialisation en cours de constitution.

Dans le détail de la levée de fonds annoncée cette semaine, 1,6 million d'euros sera dédiée à la R&D, 1,6 million à l'équipe production qualité et 800.000 aux fonctions supports et au développement commercial. Une nouvelle levée de fonds en série A est d'ores et déjà annoncée en 2025.

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