Il s'agit de sa première levée de fonds en quinze ans d'existence. Le groupe Génération Robots, rebaptisé NGX Robotics à cette occasion, a réalisé un tour de table de trois millions d'euros auprès du fonds régional Aquiti Gestion et du transporteur girondin GT Logistics. « Nous sommes convaincus du potentiel du groupe à consolider et étendre sa position de leader européen dans la distribution en robotique mais également dans le domaine de la robotique mobile autonome notamment grâce au robot GR 100 », explique Lydia Seraline, directrice de participations d'Aquiti Gestion.
Quatre entités dans la distribution et la conception
Le groupe est composé de quatre entreprises. Sur la partie distribution, Génération Robots est spécialisée dans les robots de service à destination des entreprises. « Des robots équipés de capteurs et d'algorithmes qui sont capables de percevoir l'environnement et de prendre des décisions plus ou moins évoluées », explique Jérôme Laplace, PDG et fondateur du groupe. De son côté, Human Robotics fournit des bras pour le milieu industriel. « La robotique de service et la robotique industrielle sont en train de se rapprocher mais les cibles étant différentes, nous avons deux marques. »
GrLab est le bureau d'études du groupe qui conçoit et programme des robots mobiles autonomes pour des secteurs de pointe comme le nucléaire, le transport, le spatial, la défense ou encore l'agriculture. « Sur la base d'un cahier des charges, nous sommes capables de concevoir la machine et grâce à nos compétences sur la partie logicielle de rendre la machine autonome grâce à des algorithmes issus de l'intelligence artificielle (IA). » Enfin, Running Brains, lancée en 2021, commercialise son robot mobile entièrement autonome, le GR100, pour la patrouille extérieure des sites industriels pour des missions de sûreté et de sécurité. « A force de faire des robots pour les autres, l'idée est venir de faire notre propre robot. »
Les activités historiques ont du potentiel
La levée de fonds vise à structurer le groupe et à doubler l'effectif en trois ans pour passer de 30 à 60 salariés. Il n'a en revanche pas prévu de développer de nouvelles activités dans l'immédiat.
« Les activités historiques ont encore beaucoup de potentiel », insiste Jérôme Laplace. « Nous avons vocation à aller chercher des parts de marché avec Génération Robots qui est, dans son domaine, l'un des leaders en Europe et nous voulons consolider cette place. Le bureau d'études sera étoffé, tandis qu'avec Running Brains, nous voulons passer à l'étape supérieure en nous déployer en France, puis dans deux ans en Allemagne, où Génération Robots a déjà une filiale. Nous allons faire grossir Running Brains parce qu'il y a un vrai potentiel marché tout en faisant grandir toutes les entités du groupe. »
« Nous sommes une PME industrielle rentable »
Sur Running Brains, le modèle économique est différent de celui des autres entités puisque l'entreprise loue un service clé en main avec la maintenance. Cela implique que l'entreprise finance elle-même la flotte de robots dont elle est propriétaire. « D'où le choix là aussi de la levée de fonds », témoigne Jérôme Laplace.
Le groupe a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de dix millions d'euros en 2022. « Nous sommes une PME industrielle rentable », insiste Jérôme Laplace qui prévoit de recruter dans les domaines du marketing et de la communication, de la cybersécurité, dans l'ingénierie et la maintenance.
Son ambition ? « Faire de NGX Robotics un acteur majeur à minima français mais, au-delà, européen sur la robotique au sens large, aller vers des projets de plus en plus ambitieux en termes de technologie et être crédibles. En grossissant et se structurant nous intéressons de gros donneurs d'ordre » reconnait-il.
Les robots autonomes peuvent aller partout
L'enjeu, Jérôme Laplace l'a bien compris.
« Il y a vingt ans, il n'y avait que des robots sur les chaînes de production. Maintenant qu'ils sont capables de percevoir l'environnement et donc de sortir des chaînes de production, ils peuvent aller partout, dans l'agriculture, le médical, la logistique pour ne citer que ces secteurs. L'avenir consiste à mettre de l'IA dans les robots qui deviennent ainsi de de plus en plus autonomes mais jamais indépendants de l'homme. La robotisation va d'ailleurs contribuer à faire revenir des jeunes dans les usines. »
Au-delà de son activité au sein du groupe, Jérôme Laplace fait partie du comité d'organisation de la Robocup 2023 qui se tiendra à Bordeaux du 4 au 10 juillet 2023. « Pendant une semaine, Bordeaux sera le centre de gravité de la robotique française. Si les donneurs d'ordre, les responsables innovation, les comités de direction des entreprises veulent voir de l'innovation en IA et en robotique, c'est l'endroit où il faudra se rendre ! »
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