France Relance : Poral investit trois millions d'euros dans un nouveau four et l'impression 3D (3/6)

Poral (ex-Sintertech) qui conçoit majoritairement des pièces mécaniques pour l'automobile investit 3 millions d'euros dans ses usines d’Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques) et du Pont-de-Claix (Isère) dont la moitié est financée par l’Etat dans le cadre du plan France Relance. L’entreprise va faire entrer des robots dans l’usine pour faciliter le transfert des pièces et se lancer dans l'impression 3D métallique. A la clé une vingtaine d’embauches d’ici à 2023.
Anciennement Sintertech, l'entreprise Poral, à Oloron-Sainte-Marie, va se doter d'un nouveau four et se lancer dans l'impression 3D métallique
Anciennement Sintertech, l'entreprise Poral, à Oloron-Sainte-Marie, va se doter d'un nouveau four et se lancer dans l'impression 3D métallique (Crédits : Poral)

Un an après la reprise de Sintertech menacée de liquidation et malgré la crise du Covid-19 qui a débuté trois mois plus tard, l'entreprise renommée Poral garde la tête hors de l'eau. "Nous sommes nettement plus petit, mais nous avons l'avantage d'être bien dimensionné ce qui a permis de sauver nos activités", reconnait Denis Pugnet, directeur général de Poral. L'entreprise emploie désormais 70 personnes, dont 50 à Oloron-Sainte-Marie, dans les Pyrénées-Atlantiques, et une vingtaine en Isère contre 280 salariés, dont 73 à Oloron-Sainte-Marie, sous l'ancienne configuration Sintertech.

Lire aussi : Automobile : à Oloron l'usine Sintertech en sursis jusqu'à fin décembre

Spécialisée dans la métallurgie des poudres, la société a vu son chiffre d'affaires chuter de -60 % pour la partie automobile quand l'activité de fabrication de coussinets autolubrifiants a baissé de -30 %. En plus de la souscription d'un prêt garanti par l'Etat, et de la mise en place du chômage partiel, l'aide de l'Etat dans le cadre du plan France relance permet donc à l'entreprise de voir l'avenir plus sereinement. Et de mener à bien plus facilement les investissements prévus par la nouvelle direction pour moderniser l'entreprise et continuer la diversification afin d'être moins dépendant de l'automobile. "A Oloron, qui est le site le plus concerné par la relance, 65 % de notre activité est liée à l'automobile, contre 90 % du temps de Sintertech", commente Denis Pugnet.

La robotique fait son entrée dans l'usine

Sur plus de 3 millions d'euros investis, la moitié sera au final financée par l'Etat. Poral vient notamment de faire l'acquisition d'un four modulaire pour le site d'Oloron.

"Nous utilisons des fours pour solidifier des pièces en poudre métallique, c'est ce que l'on appelle l'opération de frittage. Ce nouveau four, qui consommera beaucoup moins de gaz, va nous permettre des arrêts et des redémarrages beaucoup plus rapides et proposera plusieurs cycles de traitement différents dans le même four. Cela va nous permettre de diversifier plus facilement la production, c'est-à-dire d'aller chercher d'autres pièces mécaniques pas forcément pour l'automobile. Cet outil sera d'ailleurs couplé avec notre gestionnaire de production."

L'objectif est clair : il s'agira de transformer cette "vieille usine" en usine 4.0. L'acquisition de robots autonomes est d'ores et déjà prévue pour le transfert des pièces. Le plan prévoit également une modernisation de toute la robotique de l'usine d'Oloron. Une ligne de production dédiée à Renault sera en l'occurrence robotisée.

L'impression 3D métallique, pilier du développement

Poral va aussi se lancer dans l'impression 3D métallique.

"On trouve aujourd'hui beaucoup d'impression 3D dans les plastiques mais pas d'impression 3D métallique. Il n'y a que deux machines en France et nous serons, dans l'immédiat, le seul sous-traitant dans ce domaine. Un investissement il y a un an aurait été prématuré, en revanche, ce serait trop tard dans un an, et dans la mesure où nous avons dans la société toute la chaîne de valeur pour passer le cap, nous y allons avec l'acquisition d'une première machine. L'impression 3D métallique sera un des piliers de notre développement", assure Denis Pugnet.

Concrètement, les clients viendront avec leurs plans, et Poral fabriquera la pièce. "Le but est aussi d'avoir chez nous différentes technologies pour la réalisation des pièces et de pouvoir passer de l'une à l'autre en fonction des volumes", confie Denis Pugnet.

Résolument optimiste, Denis Pugnet prévoit donc d'embaucher une vingtaine de personnes d'ici à 2023 - des ingénieurs et des opérateurs - et de réaliser 17 millions d'euros de chiffre d'affaires à cette même date, contre un peu plus de 8 millions d'euros en 2020 contre 47 millions d'euros en 2017 avec l'ancienne configuration. "On espère désormais atteindre les 10 millions d'euros en 2021."

En février 2020, le conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine avait validé un prêt d'un montant d'un million d'euros à l'entreprise Poral.

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Commentaire 1
à écrit le 17/01/2021 à 10:17
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Ancien salarié de Sintertech, je découvre avec plaisir que les investissements reprennent après ces années de décroissance continue qui ont conduit sans surprise à l’effondrement d'une technologie remarquable . Je fais confiance aux ex collègues et...

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