A Brive-la-Gaillarde, les 48 salariés de Mécanat fabriquent des pièces pour des industriels de l'aéronautique, de la défense et de l'énergie qui équipent des moteurs d'avion (Safran), des véhicules militaires blindés (Nexter) ou des compresseurs à gaz (Siemens). La subvention de 800.000 euros du plan France Relance va lui permettre de financer la moitié de son plan d'investissement "Usine du Futur" axé sur le développement de la numérisation et de l'automatisation.

"Les conditions économiques actuelles rendaient impossible cet investissement de 1,6 million d'euros que nous avions envisagé", explique Jean-Marie Jacquet, président d'Euclide Industrie. "Grâce au plan de relance, nous avons pu démarrer sur la partie numérique dans le but de communiquer directement avec ses machines et de récupérer les informations d'état sur leur fonctionnement afin de connaître les moments où elles ne travaillent pas bien."

Le groupe, créé en 2011, est spécialisé dans la fabrication et la co-conception de pièces de moyenne et grande dimension réalisées dans des métaux durs, retors donc difficiles à usiner comme le titane, l'inox ou l'aluminium. Euclide Industrie emploie 220 salariés répartis dans cinq usines, dont une à Saint-Etienne (Loire) et trois à Limoges (Haute-Vienne). Son savoir-faire lui permet de se positionner sur des secteurs d'activité diversifiés tels que l'aéronautique et la défense mais aussi l'énergie, les biens d'équipement, l'environnement et le médical.

L'usine de Mécanat, à Brive-la-Gaillarde (crédits : Euclide Industrie)

Des robots pour augmenter la productivité

Ce programme d'investissements devrait être finalisé dans dix-huit mois. "Nous attendons une meilleure fiabilité de la production et une réduction des gaspis de temps perdus donc une utilisation plus importante", escompte-t-il. Les machines tournent en 3x8 mais nécessitent une présence humaine pour changer les outils toutes les trente minutes car ils s'usent vite. "Nous allons équiper les machines de robots qui se chargeront de cette opération. Cet investissement permettra d'optimiser leur fonctionnement et de gagner en productivité", précise le dirigeant.

Cette subvention garantit l'achèvement du programme au moment où le groupe subit de plein fouet la crise sanitaire qui impacte fortement et durablement l'aéronautique.

"Ce secteur représentait 25 % notre chiffre d'affaires en 2019 et cette année il baissera de 50 % par rapport à l'an dernier, nous prévoyons de faire 19 millions d'euros au niveau du groupe contre 23 millions d'euros en 2019. La reprise n'interviendra qu'en 2022. Notre objectif est de recruter une quinzaine de salariés pour cette usine à l'horizon 2023-2025."

Le groupe va poursuivre sa diversification en misant sur le ferroviaire en produisant des bogies. Si l'effectif a été maintenu à Mécanat, une quinzaine de licenciements ont été réalisés ces derniers mois sur les autres sites.

/////////////////

Lire aussi :

• France Relance : comment Texelis va moderniser la traçabilité de ses produits (1/6)
• France Relance : Poral investit trois millions d'euros dans un nouveau four et l'impression 3D (3/6)
• France Relance : avec Staero, la mécanique de précision mène aussi aux loisirs (4/6)
• France Relance : JVGroup accélère sa stratégie de modernisation (5/6)