Pas de changement de stratégie pour JV Group mais une accélération. "Le plan France Relance nous permet d'aller plus vite et plus loin", insiste Jean-Michel Ramirez, fondateur et directeur général de cette entreprise spécialisée dans la réalisation de pièces et de sous-ensembles mécaniques et composites. Sa particularité ? Travailler à 50 % pour l'aéronautique, à 25 % pour la défense et 15 % pour le spatial.

"L'activité aéronautique a chuté de -50 à -70 % avec la crise donc si nous n'avions pas été polyvalent, nous se serions plus là aujourd'hui ! Cette hyper polyvalence aussi bien dans les métiers que dans les secteurs nous permet de résister. Si, en mai 2020, un plan de sauvegarde de l'emploi été mis en place avec le départ de 25 personnes, l'activité partielle de longue durée a permis d'éviter d'autres licenciements", explique Jean-Michel Ramirez.

Agrandissement et modernisation à Eysines

Avant la crise sanitaire, précisément en janvier 2020, un projet de regroupement de deux sites de production de l'entité mécanique intégrée sur Bordeaux, à Artigues-près-Bordeaux et Eysines, avait été acté. Pas de changement de ce côté là. Il se concrétisera avant l'été à Eysines où l'usine sera agrandie. "Alors que nos deux sites étaient arrivés au même niveau de compétences, et que nous avions la réserve foncière suffisante à Eysines, c'est à dire 13.000 m2 de terrain, dont la moitié de disponible, nous avons accéléré le pas", précise Jean-Michel Ramirez.

Mais au-delà de l'agrandissement qui va permettre à JV Group de proposer une nouvelle offre d'assemblage de pièces d'aérostructure de grande dimension, l'entreprise va réorganiser son outil industriel sous l'étiquette usine du futur. Au menu : un gros travail de numérisation, de robotisation et de la R&D autour de l'impression 3D. "Sans le fonds de soutien à la modernisation de la filière aéronautique, nous aurions, par exemple, probablement acquis des machines d''impression 3D en 2024 alors que là nous partons sur fin 2021. Nous gagnons un ou deux ans à chaque fois", précise-t-il. Montant accordé par l'Etat : 800.000 euros.

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L'enjeu, c'est bien sûr, la compétitivité. "La plupart des clients qui réalisaient des projets en 18 mois vont vouloir les sortir en neuf ou dix mois pour des questions de coût. Il va falloir être capable de suivre, et en l'occurrence, plus votre outil de production est adapté, plus vous êtes armé", explique Jean-Michel Ramirez.

Etre prêt pour le rebond

Telle est donc sa priorité : être prêt pour le rebond estimé pour fin 2021. En ce début d'année, il se dit d'ailleurs plutôt confiant, tout en reconnaissant que le domaine de l'aéronautique a été relativement bien aidé. JVGroup, qui travaille notamment pour Stelia Aerospace, ArianeGroup, MBDA et Dassault, compte aujourd'hui 280 salariés répartis dans trois business units : JVmechanics, JVaeroservices (production et réparation d'éléments cabines) et JVcoating (traitement de surface et peinture).

"Nous faisons de la mécanique, de la tôlerie, de la peinture, des pièces composites, de l'aménagement, du traitement de surface, du contrôle non destructif, nous avons un bureau d'études, la liste est longue. C'est ça notre force. Nous avons une cinquantaine de métiers différents dans le groupe", conclut-il. JV Group actuellement présent sur cinq sites industriels avec 280 salariés a réalisé 32 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier.

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