Avec la réalisation de la cession au groupe chinois Wencan du bloc de contrôle de son capital, entérinée le 28 juillet dernier, l'équipementier automobile girondin Le Bélier, groupe multinational installé à Vérac, en zone rurale, en termine avec son histoire d'entreprise française.
Premier signe tangible de ce virage historique : la démission dès le 28 juillet de Philippe Galland, président du groupe familial. Certains diront que ce dernier, après des mois de négociations, a réussi à vendre au meilleur moment. L'accord s'est conclu le 8 janvier dernier alors que le marché mondial de l'automobile commençait à donner des signes de faiblesse mais bien avant l'explosion de l'épidémie de coronavirus chinoise, que les autorités de Pékin n'ont pas reconnu avant janvier 2020, et qui allait se transformer en une pandémie dévastatrice pour l'économie mondiale.
Maillage multinational et aluminium : deux grands atouts
Spécialiste de la fabrication de pièces et systèmes moulés en aluminium (freinage, admission d'air, châssis/structure), Le Bélier, qui emploie un peu plus de 3.500 salariés dans le monde, travaille pour de grands noms de l'automobile, de BMW à Tesla en passant par PSA. Son savoir-faire dans l'aluminium, un matériau léger très recherché pour les économies d'énergie, devrait lui permettre de conserver ses positions sur le marché international. Le Bélier, qui a racheté le groupe HDPCI, à Hongkong, est non seulement présent en Europe (Hongrie, Serbie) mais aussi au Mexique et en Chine continentale, à Dalian, Lushun et Wuhan, épicentre de la pandémie de Covid-19.
Le directeur général de Le Bélier, Philippe Dizier, qui a rempli avec le succès que l'on sait la mission de redresser une entreprise alors au bord de l'effondrement, que lui avait confié le président de l'entreprise, Philippe Galland en 2005, est depuis cette semaine de fin août remplacé à son poste par le directeur général adjoint, David Guffroy. Il reste néanmoins administrateur du groupe.
Philippe Galland doit être remplacé à la présidence du conseil d'administration du groupe girondin, à l'issue de la prochaine assemblée générale, par Jiexiong Tang. Ce dernier est le président du groupe Guangdong Wencan Die Casting Co Ltd, coté en bourse sur le marché de Shanghai, qui contrôle Wencan Holding (France) SAS, qui va prendre le contrôle.
Le Bélier s'appuie sur sa trésorerie
Au 1e semestre 2020, le groupe Le Bélier a vu son chiffre d'affaires reculer de 34,5 %, à 109,7 millions d'euros, sur un an. La crise sanitaire a pesé très lourd dans cette évolution, puisque le groupe a enregistré une chute d'activité de -54,1 % au deuxième trimestre sur un an. Corrigés des variations du prix de l'aluminium ces baisses sont respectivement de -32,7 % et -53,2 %.
Le groupe souligne que sa trésorerie reste excédentaire et que des efforts seront fait pour ramener le point mort au plus bas. La direction souligne que la plupart des programmes qui devaient être lancés en 2020 le seront. Tout en précisant que certains de ces 85 programmes devaient l'être en 2021. Wencan a déjà annoncé la couleur : une fois qu'ils auront pris un contrôle total du groupe, les nouveaux actionnaires chinois le retireront de la bourse.
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