Chili : un Cognaçais au plus près du méga-feu de Valparaiso

AQUITAINS D'AILLEURS. L'incendie est désormais sous contrôle. Les flammes auront parcouru plus de 26.000 hectares et provoqué la mort d'au moins 131 personnes. Les professionnels du tourisme, comme Thomas Poussard, guide dans la région, commencent eux à faire leurs comptes.
Le bilan des grands incendies au Chili est monté à au moins 131 morts.
Le bilan des grands incendies au Chili est monté à au moins 131 morts. (Crédits : SOFIA YANJARI)

« Imaginez deux villes comme Marseille et Nice collées l'une à l'autre, décrit Thomas Poussard. Viña del Mar est la plus importante station balnéaire du Chili et Valparaiso, tout à côté, c'est la capitale artistique du pays, classée à l'Unesco. » La semaine dernière, le Français, originaire de Cognac, en Charente, a passé tout le week-end à rassurer ses clients étrangers, expliquant que si les flammes ont effectivement ravagé l'arrière de Viña del Mar, elles ont en revanche complètement épargné le bord de mer et la ville de Valparaiso. Au Chili, comme dans tout l'hémisphère Sud, c'est le tout début de la saison. Février est l'équivalent du mois d'août en France. Autant dire que le manque à gagner s'annonce important pour les professionnels du tourisme.

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Une clientèle internationale

Journaliste de formation,Thomas Poussard a travaillé pour les quotidiens la « Charente Libre » à Angoulême et « Sud Ouest » à Bordeaux. Envoyé en Allemagne pendant ses études dans le cadre du programme Erasmus, il rencontre là-bas une Chilienne qui deviendra sa compagne et avec qui il part s'installer en Amérique du Sud en 2006. Le Français a monté son agence de voyages au Chili, baptisée « Chile Private Tours », qui propose des séjours sur mesure à une clientèle essentiellement étrangère. Il accueille environ 300 clients par an.

Thomas Poussard

Thomas Poussard, au Chili.

« C'est vrai que je m'en sors un peu mieux que certains de mes collègues, reconnaît Thomas Poussard, âgé de 42 ans. Les touristes qui viennent ici l'été sont des locaux pour la plupart, des habitants de Santiago, la capitale. Ma clientèle à moi est internationale, et ne fait que passer par Valparaiso ou Viña del Mar. Je leur explique donc qu'ils n'ont aucune raison d'annuler tout leur séjour. Les gens ont besoin d'être rassurés. » Tous les hôtels, magasins et restaurants sont ouverts mais beaucoup d'employés sont restés chez eux, occupés à déblayer leur terrain ou à aider leur famille.

Des températures record

Selon la police, ces incendies sont clairement criminels. Les experts du climat eux mettent en cause le réchauffement qui s'accélère depuis plusieurs années. « Il y a surtout un assèchement, précise Thomas Poussard. On parle ici d'une « méga-sécheresse ». Il pleut beaucoup moins. Avant 2008, il tombait 400 à 500 millimètres d'eau par an et aujourd'hui, on est autour de 200, même pas la moitié ! » Sans compter le phénomène météo « El Niño » qui fait grimper les températures. Des records ont été battus en février 2023 Santiago avec plus de 41 degrés enregistrés. Exception faite de l'hiver dernier, où des pluies abondantes ont permis de remplir les nappes phréatiques, mais aussi de faire pousser la végétation, ce qui la rend plus propice à des incendies comme ceux de cette semaine.

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Les professionnels s'inquiètent également de la possible annulation du festival de musique latino de Viña del Mar, le plus important de toute l'Amérique du Sud, programmé tous les ans fin février. Selon la Chambre de commerce, l'événement génère chaque année 25 millions de dollars de recettes pour les hôtels, restaurants et tout le secteur du tourisme de la région.

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