Plus de 45 degrés en journée : une Poitevine dans la fournaise indienne

Aquitains d'ailleurs. La vague de chaleur que connaît la France cette semaine n'est rien à côté de l'épisode inédit de canicule que traverse l'Inde depuis deux mois, avec un pic ces jours-ci. Jaipur, au Rajasthan, état touristique du nord du pays, où vit la Française Éline Caillaud, fait partie des régions les plus chaudes du sous-continent.
Eline Caillaud, à Jaipur, en Inde, où la température oscille en journée entre 40 et 45 degrés Celcius depuis le début du mois de mai.
Eline Caillaud, à Jaipur, en Inde, où la température oscille en journée entre 40 et 45 degrés Celcius depuis le début du mois de mai. (Crédits : Eline Caillaud)

L'Inde sue à grosses gouttes. Le thermomètre s'affole avec des pointes à plus de 45° par endroits l'après-midi, du jamais vu en cette période de l'année.

"On a connu une hausse des températures dès le mois de mars", témoigne Éline Caillaud. "Habituellement, mars est considéré comme le printemps mais cette année, on avait déjà des températures entre 30 et 40°. Puis c'est monté entre 40 et 45° en avril et en mai, soit 3° à 5° au-dessus des moyennes !".

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L'Inde a ainsi connu le mois dernier les températures les plus élevées jamais enregistrées dans le pays. Elles redescendent à peine la nuit, surtout dans des villes comme Jaipur, où vit la Française, transformées en îlots de chaleur. Ce sont la précocité et la durée de cette vague, plus de deux mois déjà, qui inquiètent surtout les climatologues. Mais ces périodes de canicule, qui promettent de se répéter avec le réchauffement climatique, n'incitent pourtant pas la Française à partir : "Le problème est global et il revient aux citoyens du monde de s'engager pour le climat. Nous voyons bien que même en France, les températures augmentent ces dernières années. Cela n'est pas bon signe, même si sur une note plus légère les gens se disent "Chouette, on va pouvoir bronzer, ou se baigner dans les fontaines de Paris" ".

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Les écoles fermées l'après-midi

Née à Bruxerolles, près de Poitiers, dans la Vienne, diplômée d'un master en coopération internationale, Éline Caillaud a vu du pays avant l'Inde: Bristol, en Angleterre, puis Beyrouth, au Liban, comme volontaire pour une ONG, et enfin Phnom Penh, au Cambodge. A Jaipur, elle donne des cours de français pour plusieurs instituts de langue après avoir travaillé dans une agence de voyages, fermée depuis la crise du Covid-19. "Je suis privilégiée", reconnaît la jeune femme de 33 ans, mariée à un Indien. "Parce qu'en tant que professeure, je travaille la plupart du temps à l'intérieur. Du coup, la climatisation tourne toute la journée, comme dans les foyers de classe moyenne qui en ont une. Ils se sont habitués à vivre avec".

L'inde vient d'ailleurs de rouvrir plusieurs dizaines de mines de charbon abandonnées pour produire encore davantage d'électricité. Malgré la chaleur, les commerces de Jaipur restent ouverts mais le gouvernement du Rajasthan a décidé de fermer les écoles l'après-midi. Les élèves ne vont donc en classe que le matin. "Dans la rue, la vie continue malgré la chaleur extrême", témoigne Éline Caillaud. "Les gens vont au travail, il y a toujours des vendeurs ambulants et des chauffeurs de tuk-tuk. Au Rajasthan, les gens consomment beaucoup de boissons à base de lait, sucrées ou salées. Cela leur permet un peu de se rafraîchir".

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Les vagues de chaleur ont officiellement fait déjà plus de 6.500 morts en Inde depuis 2010. Un chiffre qui pourrait augmenter drastiquement dans le futur.

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