Le Futuroscope étoffe encore son offre hôtelière avec un nouveau concept

Le Futuroscope ne connaît pas la crise. Et pour dépasser les deux millions de visiteurs dès 2023, il multiplie les investissements structurants. Dernier en date : un village de 120 logements, construits sur place par NGE, pour convaincre les clients de rester plus longtemps. Baptisé Ecolodgee, ce nouveau concept n'est que le début d'une feuille de route qui doit emmener le parc d'attractions poitevin à 150 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Réalisé par NGE, le nouvel hôtel Ecolodgee sera constitué de 120 logements disséminés dans un parc de 3,8 hectares.
Réalisé par NGE, le nouvel hôtel Ecolodgee sera constitué de 120 logements disséminés dans un parc de 3,8 hectares. (Crédits : Crédit Photo - JL AUDY – Jacques Rougerie)

Toute ressemblance avec les destinations proposées par Center Parcs, dans la Vienne ou, plus récemment, le Lot-et-Garonne, est purement fortuite. Le nouvel hôtel en construction sur le foncier du Futuroscope marque néanmoins sa différence avec le reste de l'offre proposée habituellement par ce parc d'attractions situé au nord de Poitiers. Plutôt qu'un bâtiment classique, 120 lodges de 35m2 en construction bois seront bientôt disséminés sur un terrain de 3,8 hectares. Ce qui n'est actuellement qu'un terrain herbeux a ainsi vocation à devenir une parcelle urbanisée mais aussi boisée avec plus de 900 arbres plantés autour d'un étang artificiel de 5.000 m2 créé pour l'occasion.

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Après l'Arena de 6.000 places, l'attraction Zero Gravity et avant l'Aquascope dont l'ouverture est prévue l'an prochain, cet hôtel atypique est une nouvelle déclinaison opérationnelle de la stratégie du Futuroscope qui a engagé 300 millions d'euros d'investissement pour « faire venir de plus loin et faire rester plus longtemps », comme l'explique à La Tribune Rodolphe Bouin, son directeur général :

« Nous avons renforcé notre offre d'hébergement avec deux hôtels thématiques : Cosmos, qui a ouvert l'été dernier, et Ecolodgee qui suivra en juillet 2023. C'est un écrin de verdure avec un parti pris autour de la nature et d'une expérience différente où les jeux de société remplacent par exemple la télévision. »

Une usine éphémère déployée par NGE

De quoi faire grimper la capacité hôtelière du Futuroscope à environ 500 chambres auxquelles viennent s'ajouter les 1.600 chambres des établissements voisins. « Il y a encore des besoins identifiés et on réfléchit donc à encore augmenter notre offre en continuant à réduire nos surfaces de parking ».

Et si l'objectif est bien de retenir les visiteurs une nuit de plus sur place, la cible reste les visiteurs du parc voisin et non des séjours à la semaine comme c'est le cas pour Center Parcs. « Nous avons aujourd'hui une moitié de visiteurs à la journée et une moitié qui y passe deux jours et une nuit. Nous voulons développer une clientèle qui resterait trois jours et deux nuits sur place », ambitionne le patron du parc.

2,3 millions de visiteurs en 2025

Sachant qu'avec 1,9 million de visiteurs en 2022, le Futuroscope a déjà dépassé de 5 % l'affluence record de 2019 et prévoit de boucler l'exercice 2023 au-delà des deux millions de visiteurs avant de dépasser les 2,3 millions à l'horizon 2025. Une croissance qui s'accompagne d'une amélioration encore plus nette des recettes avec un chiffre d'affaires qui a bondi de 17 % entre 2019 et 2022 tandis que l'excédent brut d'exploitation dépasse désormais le million d'euros.

« C'est la validation de notre plan qui rompt avec la course à la fréquentation pour préserver l'expérience client. Concrètement, cela s'est traduit en 2022 par beaucoup moins d'offres promotionnelles et donc une hausse sensible du panier moyen par visiteur », indique Rodolphe Bouin.

Quant aux prévisions pour 2023, elles sont au beau fixe : « Les vacances de février ont été très bonnes tout comme les réservations pour les mois qui viennent ».

5.500 m2 de constructions neuves

Sur le terrain, le chantier Ecolodgee, démarré au printemps 2022, est piloté par l'entreprise NGE pour un montant de plus de 16 millions d'euros HT. Pour construire ces 120 lodges dessinés par Rougerie+Tangram et Claire Archimbaud, le groupe breton a opté pour un process original.

Ecologee Futuroscope

Visuel des futurs lodges du Futuroscope (crédits : Rougerie+Tangram et Claire Archimbaud)

En ossature bois modulaire, mais posés sur des fondations béton, les logements sont assemblés à sec dans une usine éphémère installée sur le chantier. « Cela permet de réduire les délais, de réaliser tous les mouvements de terre sur place et de réutiliser l'ensemble des déchets puisque les panneaux de bois sont fabriqués dans l'usine de notre filiale Menuiserie Cardinal, à Rennes, où les chutes sont valorisées », souligne Alain Tayar, le directeur général de NGE (500 salariés, 200 millions de chiffre d'affaires), qui avance « un poids carbone de la construction d'environ 500 kg de CO2/m2 ». À titre de comparaison, la RE2020, qui s'applique depuis le 1er janvier 2022, prévoit, en comptant les émissions liées au chantier, d'abaisser l'empreinte carbone maximale de la construction d'une maison individuelle de 640 kg de CO2/m2 actuellement à 415 kg de CO2/m2 en 2031.

Pour Alain Tayar, cette approche industrielle permet aussi de contenir le coût de chantier dans un contexte fortement inflationniste alors qu'Ecolodgee vise les labels HQE niveau exceptionnel, Biodivercity et E2C1. Ce dernier niveau correspond à un mieux disant par rapport aux exigences de la réglementation thermique 2012 mais sans recours significatif aux énergies renouvelables ni bilan énergétique nul ou positif. Pour rappel, en France, le secteur du bâtiment représente 43 % des consommations énergétiques annuelles et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Futuroscope assure viser la neutralité carbone de son fonctionnement à l'horizon 2025.

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Une machine à plus de 520 CDI

Le parc du Futuroscope, détenu par la SEML Patrimoniale de la Vienne et la Compagnie des Alpes, emploie 520 salariés en CDI, en hausse de près de 50 % par rapport à l'avant-Covid. En saison estivale, l'effectif total grimpe à environ 850 équivalents temps plein. L'ouverture de l'Aquascope, attraction aquatique prévue en 2024, représentera 70 CDI supplémentaires.

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