Flotovoltaïque : l'Institution Adour retient Sergies pour couvrir ses 22 réservoirs d'eau (1/4)

Installer des panneaux photovoltaïques sur les bassins de soutien d'étiage et des turbines hydroélectriques à l'aval, pour améliorer le financement de la maintenance de ces ouvrages, mais aussi la qualité de l'eau qu'ils brassent : c'est la mission confiée par l'Institution Adour à Sergies et Hydrocop. Avec pour objectif, une mise en service échelonnée jusqu'en 2030.
L'un des 22 réservoirs de soutien d'étiage gérés par l'Institution Adour dans quatre départements du Sud-Ouest (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées) sur lesquels seront installées des panneaux flotovoltaïques.
L'un des 22 réservoirs de soutien d'étiage gérés par l'Institution Adour dans quatre départements du Sud-Ouest (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées) sur lesquels seront installées des panneaux flotovoltaïques. (Crédits : Institution Adour)

L'Institution Adour (1) a annoncé le 22 novembre dernier avoir sélectionné Sergies, associé avec le groupe Hydrocop, Gascogne énergie service et Energie service Lannemezan, "pour réaliser en partenariat le développement et la mise en œuvre d'installations hydroélectriques et flotovoltaïques" sur ses 22 réservoirs d'eau de soutien d'étiage. Un projet d'une ampleur "inédite", qui, sur le volet flotovoltaïque, "correspond aux besoins de 245.000 habitants", souligne l'établissement public territorial de bassin. La mise en service des installations, d'une puissance potentielle de 140 MW selon Sergies, est prévue de manière échelonnée jusqu'en 2030.

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Pour l'Institution Adour, ce projet s'inscrit aussi "pleinement dans les missions confiées aux établissements de bassin, à savoir la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau et la préservation des milieux". Car il s'agit avant tout "d'assurer la survie de ces bassins stratégiques" et de "préserver la qualité de l'eau" menacée par le dérèglement climatique, assure son directeur général Didier Portelli, se défendant de vouloir tapisser entièrement ces plans d'eau de panneaux photovoltaïques pour "gagner de l'argent".

Flotovoltaïque Adour Sergies

Le résultat de l'AMI lancé par l'Institution Adour a été officialisé et paraphé le 8 décembre 2021 au salon Energaïa, à Montpellier (crédits : Institution Adour).

Financer la maintenance d'ouvrages stratégiques

Côté pile, ces projets seront gage d'une eau de meilleure qualité, promettent les partenaires : comme le rappelle Didier Portelli, l'installation de panneaux solaires flottants "permet de rafraîchir la surface de l'eau et donc de décélérer le phénomène d'eutrophisation et la prolifération d'algues". Les turbines hydroélectriques viendront quant à elles améliorer l'oxygénation de l'eau à l'aval, et améliorer encore ce rafraîchissement.

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Côté face, ils généreront des moyens supplémentaires pour financer la maintenance de ces bassins vieillissants, une ressource bienvenue dans un contexte où les finances publiques sont toujours plus contraintes.

"Sur un ouvrage de ce type, quand une digue commence à lâcher, ce sont des travaux de 500.000 euros à 1,5 million d'euros que les collectivités de rattachement doivent rapidement débloquer pour maintenir tous les usages à l'aval", pointe Didier Portelli. "Il va donc falloir trouver le bon mix" pour assurer à la fois un rafraîchissement optimal de ces bassins, sans obérer de trop le rendement des panneaux, résume-t-il, évoquant la possibilité de panneaux double face "pour exploiter la réflexion de la lumière par l'eau".

Un travail confié à Sergies et Hydrocop au regard de leur "expertise et complémentarité" : Sergies, aux manettes de la première centrale flotovoltaïque de Nouvelle Aquitaine, fait partie du groupe toulousain Hydrocop, collectif d'entreprises locales d'énergie et 4e producteur d'hydroélectricité de France.

Il faudra aussi trouver le bon mix entre taux de couverture des bassins et acceptabilité sociale, ces réservoirs étant pour beaucoup des lieux ouverts au public, aménagés de sentiers de randonnée et fréquentés par les pêcheurs. Didier Portelli s'y attend, la question des conflits d'usage devrait s'inviter dans les débats, même si, comme il le rappelle, ces bassins "sont la propriété de l'Institution Adour".

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(1) Qui comprend, outre l'Institution Adour, le Syndicat d'Energie du Gers, les SEM départementales Enerlandes, EnR64 et Ha-Py Énergies ainsi que les fonds d'investissement régionaux, l'AREC d'Occitanie et Terra Énergies.

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Commentaire 1
à écrit le 14/12/2021 à 10:01
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Il faudrait beaucoup plus d'arbres, des forêts même, autour de ces réserves d'eau afin que l'évaporation profite à la nature captant par ailleurs plus de CO2 ou bien de l'agriculture agroécologique ou de la permaculture. Mais bon allez convaincre des...

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