Un an après, pari réussi pour la première centrale flotovoltaïque de Nouvelle-Aquitaine (2/4)

INTERVIEW. Un peu plus d'un an après la mise en service de panneaux photovoltaïques flottants sur une ancienne carrière à Saint-Maurice-La-Clouère, près de Poitiers (Vienne), Sergies se félicite d'avoir tenu ses objectifs, et compte capitaliser sur l'expérience pour déployer de nouveaux projets. Le point avec Thierry Rochereau et Reda Terroufi, respectivement en charge de l'exploitation et du développement chez Sergies, société dédiée créée par 265 communes du Syndicat Energies Vienne.
Production d'électricité au rendez-vous et coûts de maintenance contenus : la première centrale flotovoltaïque de Nouvelle-Aquitaine installée par Sergies en septembre 2020 a tenu toutes ses promesses.
Production d'électricité au rendez-vous et coûts de maintenance contenus : la première centrale flotovoltaïque de Nouvelle-Aquitaine installée par Sergies en septembre 2020 a tenu toutes ses promesses. (Crédits : Sergies)

LA TRIBUNE - Sergies a mis en service début septembre 2020 la première centrale photovoltaïque flottante en Nouvelle-Aquitaine, sur une ancienne carrière remise en eau de la commune de Saint-Maurice-La-Clouère. Un an plus tard, les objectifs en termes de production sont-ils au rendez-vous ?

Thierry ROCHEREAU - Oui, nous visions une production annuelle de 3,570 GWh, et sur la première année, nous avons produit 3,250 GWh, ce qui est donc conforme aux attentes, sachant que l'ensoleillement n'a pas été maximal cette année.

Et en termes de maintenance, les besoins et les coûts sont-ils en phase avec vos prévisions ?

TR - Nous savions que la maintenance serait forcément plus coûteuse que pour une installation photovoltaïque au sol ou en toiture, et nous avons plutôt bien calibré ces surcoûts puisque nous sommes "dans les clous" du budget sur la première année d'exploitation. Sur ces technologies, la maintenance préventive coûte deux fois plus cher, parce qu'elle suppose un travail en binôme par des techniciens équipés d'un équipement de protection individuelle, l'acquisition d'un bateau dédié, etc. La maintenance curative [la réparation des pannes] coûte, elle, en moyenne 40 % plus cher. C'est une activité que nous avons en l'occurrence déléguée au constructeur, Bouygues Énergie, partant du principe qu'ils ont la connaissance la plus fine du matériel et que nous avons tous à apprendre de cette innovation.

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L'impact de flotteurs en plastiques sur ces plans d'eau inerte reste encore mal connu. L'avez-vous évalué à Saint-Maurice La Clouère ?

TR - Oui, nous avons missionné le bureau d'étude Terraqua, spécialisé en hydrogéologie, pour analyser la qualité de l'eau du plan d'eau, identifier l'éventuelle présence de composants plastiques. Et pour l'heure, ils n'observent pas d'impact particulier.

Reda Terroufi - Nous avons également signé un partenariat avec le cabinet d'ingénierie Innosea, spécialisé dans les énergies renouvelables marines, pour confronter leurs simulations numériques à la réalité d'une installation en exploitation en ce qui concerne les efforts mécaniques. Nous allons installer des capteurs sur la structure de fixation des panneaux photovoltaïques, pour mesurer les contraintes mécaniques liées à l'ancrage du système et leur permettra d'affiner leur système de modélisation. Notre objectif est aussi de capitaliser sur cette première expérience pour nourrir de futurs projets, comme ceux que nous allons développer avec l'Institution Adour.

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Vous venez en effet de remporter l'AMI (appel à manifestation d'intérêt) lancé par l'Institution Adour, dans les Landes, pour étudier l'installation de panneaux flotovoltaïques sur ses bassins d'étiage. Que représente globalement ce partenariat dans votre pipeline de projets ?

RT - Pour l'heure, il s'agit d'étudier le potentiel de développement sur une partie de la surface des 22 bassins de l'Institution Adour, qui pourrait représenter jusqu'à 140 MW de puissance installée. Nous sommes aussi en discussion avec d'autres partenaires, avec la volonté de systématiquement nouer des partenariats structurants en coopération étroite avec les acteurs locaux. Globalement, ces projets représentent un potentiel de 200 MW sur les dix prochaines années. Nous avons donc recruté un ingénieur à temps plein qui va travailler exclusivement sur le solaire flottant.

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