Le Train veut mettre sur les rails des trains régionaux à grande vitesse

De la grande vitesse et de la cadence pour des trajets courts. La société Le Train, créée à Angoulême en février 2020, vise une mise en circulation de ses premiers trains fin 2022 sur la ligne à grande vitesse (LGV) Tours-Bordeaux pour des trajets essentiellement en Nouvelle-Aquitaine avec des prolongements sur des lignes adjacentes. Son besoin en financement a été évalué à 100 millions d’euros.
La société Le Train basée à Angoulême veut rendre un nouveau service de mobilité à la population en utilisant les infrastructures existantes de la LGV Tours Bordeaux.
La société Le Train basée à Angoulême veut rendre un nouveau service de mobilité à la population en utilisant les infrastructures existantes de la LGV Tours Bordeaux. (Crédits : Théo Baracassa)

Nouvel acteur dans le domaine du ferroviaire, Le Train SAS entend contribuer à la mobilité sans création d'infrastructures. La société, créée à Angoulême en février 2020 et qui dispose d'un bureau à Bordeaux, prévoit de faire rouler des trains sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique entre Tours et Bordeaux sur un segment encore peu occupé, à savoir celui de la mobilité intra et inter-régionale avec des déplacements essentiellement en Nouvelle-Aquitaine, via la LGV et des lignes adjacentes, et des prolongements jusqu'à Nantes et Rennes.

"Le point de départ, c'est un projet de territoire porté par Tony Bonifaci, directeur général de la Société nouvelle de travaux publics et de génie civil (SNGC) en Charente, qui ne comprenait pas que l'on ait créé une si belle infrastructure si peu exploitée. Le Train proposera donc un service complémentaire à des liaisons Paris-province. Quand la SNCF transporte un grand nombre de voyageurs avec relativement peu de fréquence, nous allons proposer plus de fréquences et moins de capacité", assure Alain Gétraud directeur général de la société Le Train.

Lire aussi 5 mnUn an après la LGV, l'ex-Poitou-Charentes entre retombées économiques et sentiment de relégation

Les trains disposeront en l'occurrence de 350 places, l'objectif étant de transporter trois millions de voyageurs par an.

"En ajustant le nombre de places, l'objectif est d'atteindre un taux de remplissage élevé mais aussi de peser sur la tarification de circulation qui prend en compte la capacité d'emport. Il s'agit là d'optimiser les coûts de circulation", complète Alain Gétraud.

Volet structurant de ce projet, un centre de formation est également annoncé à Bordeaux pour le personnel de conduite et les commerciaux. En terme d'emploi, la société prévoit d'embaucher 150 équivalents temps plein dans les trains et une centaine de personnes pour la partie exploitation.

Des verrous levés et des chantiers à mener

A ce stade, un accord aurait été trouvé pour l'acquisition de matériel roulant. Le Train commence également à faire émerger des choix de partenaires pour la maintenance et est en pleine rédaction du cahier des charges de retrofit pour la modernisation et le design de ces trains qui seront dans un premier temps des rames de réemploi. Concernant la délivrance des autorisations, les travaux sont en cours auprès de l'Établissement public de sécurité ferroviaire (EPSF) et la Direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM).

"Nous avons aussi beaucoup de chantiers à mener avec la Région Nouvelle-Aquitaine qui n'a pas saisi l'Autorité de régulation des transports pour un problème de concurrence ou de risque sur l'équilibre des modèles économiques du TER. Il y a une capacité à rendre service qui intéresse la Région mais cela doit être coordonné avec le TER et le RER métropolitain", explique Alain Gétraud.

Lire aussi 3 mnFerrocampus : budget estimé à 43 millions d'euros, lancement des formations en 2021

100 millions d'euros à trouver

Si le projet est né sur un fonds d'amorçage constitué par Tony Bonifaci, président de la société, qui a été complété grâce au tissu entrepreneurial charentais, pour la mise en circulation des trains, la société estime son besoin en financement aux alentours de 100 millions d'euros. Une première levée de fonds de 10 millions d'euros est en cours de closing. Une autre suivra. Les premières rentrées d'argent se feront quant à elles dès la première réservation. "C'est un marché très cohérent quand on le connait bien et que l'on connait bien le territoire, et si le trafic est au rendez-vous, d'où les nombreuses études de potentiel qui ont été lancées. C'est un modèle qui trouvera sa place chez les financeurs avec une certaine sécurité et une visibilité assez longue", confie Alain Gétraud.

Alain Gétraud, qui a travaillé de nombreuses années pour SNCF Réseau où il a participé à des projets d'envergure en tant qu'ingénieur, voit dans cette aventure une notion de challenge avec trois enjeux : l'enjeu technique et technologique, l'enjeu du service rendu à la population et l'enjeu environnemental. "C'est un devoir de creuser ce dernier volet quand on est entrepreneur du secteur", déclare-t-il.

Lire aussi 8 mnEn pleine conquête, Railcoop veut lever jusqu'à 1 million pour lancer (entre autres) sa ligne Lyon-Bordeaux

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 05/09/2021 à 15:42
Signaler
"nous allons proposer plus de fréquences et moins de capacité"," Ça oui mais à part augmenter le tarif des billets je ne vois pas trop l'intérêt d'aller plus vite, un train régional direct reste rapide, c'est l’inverse qu'il faudrait générer plus de ...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.