Feu vert pour ïkos, le projet de village du réemploi à Bordeaux Nord

Le maire de Bordeaux et le président de Bordeaux Métropole ont donné leur feu vert. Le village du réemploi baptisé ïkos, qui mobilise neuf acteurs dans le domaine de la seconde main sur la métropole bordelaise, devrait voir le jour à Bordeaux Nord, dans le quartier Dangeard. Un accord de principe vient d’être conclu sur ce projet de l'économie sociale et solidaire qui prévoit la création nette d'une centaine d'emplois.
ïkos a ouvert à Bordeaux Lac une boutique éphémère d'objets de seconde main en pleine galerie marchande.
ïkos a ouvert à Bordeaux Lac une boutique éphémère d'objets de seconde main en pleine galerie marchande. (Crédits : ïkos)

"C'est une excellente nouvelle qui intervient après trois ans et demi de réflexion", salue Fabrice Kaïd, fondateur de l'Atelier d'Eco Solidaire et membre fondateur du projet de création d'un village du réemploi baptisé ïkos à Bordeaux. Alors qu'il manquait jusqu'à présent un terrain, ïkos pourrait s'implanter à Bordeaux Nord, précisément sur le site de Dangeard, un terrain nu de deux hectares et demi, propriété de Bordeaux Métropole.

"Un accord de principe a été conclu pour aller plus en avant dans l'étude de l'implantation d'ïkos sur ce terrain", a déclaré Marion Besse, coordinatrice de l'association.

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"C'est acté par le maire de Bordeaux et le président de Bordeaux Métropole", confirme à La Tribune Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire de Bordeaux en charge de l'emploi, de l'économie sociale et solidaire et des formes économiques innovantes. Une première réunion technique est ainsi prévue le 5 février prochain.

Sur deux sites

Il s'agit d'une étape évidemment encourageante pour Marion Besse qui rappelle qu'il y avait déjà eu un accord de principe pour le site de la Jallère qui n'avait pas abouti après délibération politique. "Mais je ne vois pas comment ce scénario pourrait se reproduire", souligne-t-elle. Ce qui a posé problème à la Jallère, c'est l'artificialisation d'une zone naturelle. "Ici, l'intérêt environnemental du site de Dangeard est limité, c'est de la terre de remblais", précise Stéphane Pfeiffer.

Ce terrain n'est toutefois pas sorti du chapeau. "Les options étaient limitées sur la métropole, et nous savions aussi que ce site était trop petit par rapport à nos besoins", explique Marion Besse. ïkos a donc fait un compromis en acceptant de se déployer sur deux sites, à savoir sur ce terrain de Dangeard pour la majeur partie des activités tout en conservant le site du Livre Vert à proximité. "Nous avons choisi le mieux pour ïkos", assure Marion Besse.

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Une Scic ?

Désormais, "il reste tout à faire, reconnait Stéphane Pfeiffer, mais on peut enfin le faire », complète-t-il. Et de citer, en particulier, le tour de table financier et le montage juridique. "Il s'agira de voir si nous partons sur une cession du terrain, sur un bail emphytéotique et ensuite, en fonction de ce premier modèle de portage, s'il y a création d'une société coopérative d'intérêt collectif (Scic) ce qui permet à des collectivités de rentrer au capital", explique Stéphane Pfeiffer.

L'option de la Scic intéresse ïkos qui est actuellement une association de loi 1901 de préfiguration. Pour Stéphane Pfeiffer, c'est aussi "plutôt intéressant en terme de construction d'une politique publique, dans une logique de partenariat public/privé/citoyen."

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"Un projet vertueux"

Le projet ïkos, qui rassemble désormais neuf acteurs du secteur de la seconde main (*), prévoit sur ce village un espace du réemploi où chacun pourra déposer, réparer, récupérer ou acheter des objets de la vie de tous les jours, un lieu de vie accueillant des rencontres, des événements, des actions de sensibilisation ainsi qu'une partie R&D autour du réemploi.

Pour Stéphane Pfeiffer, c'est un projet qui coche toutes les cases :

"Il est porté par plusieurs acteurs économiques qui ont les reins solides, qui s'organisent ensemble et coopèrent pour créer une activité qui va créer de l'emploi dont une partie en insertion, et ce projet a une vertu écologique dans la mesure où on est sur une économie du réemploi."

Le collectif table en moyenne sur 250 emplois à l'ouverture de ce village, idéalement en 2023, sachant que les cinq membres fondateurs représentent aujourd'hui 120 emplois. En attendant, depuis décembre et jusqu'à fin avril, ïkos teste le concept de boutique du réemploi dans le centre commercial d'Auchan à Bordeaux Lac. "Cela nous permet de faire des réglages en terme d'organisation et d'interpeller. En l'occurrence, les personnes qui rentrent dans le centre commercial tournent la tête. Il y a un très bon accueil", assure Marion Besse.

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(*) Le Relais, Atelier d'Eco Solidaire, Le Livre Vert, Les compagnons bâtisseurs Nouvelle-Aquitaine, R3 Réseau de Réemploi, Envie, La Recyclerie Sportive, Echange Nord Sud

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