GPSO : la Région Nouvelle-Aquitaine avancera 225 millions d'euros pour boucler le budget de la LGV

Le vote par la Région Nouvelle-Aquitaine de son budget primitif 2022 de 3,3 milliards d'euros, ce 7 février, va se doubler du règlement par le conseil régional du reste à payer pour boucler le budget du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). À la suite d'un courrier du Premier ministre Jean Castex assurant à Alain Rousset que cette avance de 225 millions d'euros serait ensuite remboursée par l'Etat.
Avec le vote prévu ce 7 février à la Région, plus aucun obstacle financier ne devrait freiner la mise sur rails du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO).
Avec le vote prévu ce 7 février à la Région, plus aucun obstacle financier ne devrait freiner la mise sur rails du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). (Crédits : Reuters)

L'assemblée plénière du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, qui aura lieu ce lundi 7 février, est appelée à adopter le budget primitif 2022, dont le montant global s'élève à 3,3 milliards d'euros, soit une hausse de l'ordre de 3 % par rapport à celui de 2021 (3,2 milliards d'euros). Cette légère progression budgétaire masque des réajustements plus lourds. C'est ainsi que les investissements vont grimper de +10,1 %, à 1,03 milliard d'euros, alors que l'évolution des dépenses de fonctionnement est comprimée à +0,1 %, pour un montant total de 2,01 milliards d'euros.

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Postes auxquels s'ajoute 220 millions d'euros de dette remboursée. Mais comme l'a souligné Alain Rousset, ce vendredi 4 février, le premier calcul du budget primitif 2022 intègre les crédits européens. Retraité avec les seuls fonds propres de la Région, le poste investissements n'est ainsi plus en hausse que de +6,8 % à 898 millions d'euros. Il s'agit d'un budget de sortie de crise.

"Les Régions, seules collectivités  à être montées au front"

"Il faut faire passer le message. Les Régions sont les seules collectivités  à être montées au front pendant deux ans pour défendre l'emploi et les entreprises ! Engagement qui a triplé le montant de notre appel à l'emprunt, avec une augmentation de l'endettement et du poids du service de la dette", a martelé Alain Rousset pour cadrer le contexte.

Le président de la Région a présenté trois dossiers importants pour cette mandature, qui seront présentés pendant la plénière, et remis en avant l'importance de la feuille de route Neo Terra, dont le second volet sera davantage consacré au social. Il s'agit tout d'abord de la montée en puissance du biocontrôle, des biosolutions et du biomimétisme pour passer à l'agrobiologie, sortir des pesticides et des intrants liés à la transformation des matières fossiles.

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Tous les moyens de sortir des pesticides, mais pas l'autorisation

"Nous avons constitué un cluster avec une cinquantaine d'entreprises qui proposent des solutions alternatives, comme De Sangosse, en Lot-et-Garonne.... Nous avons tous les moyens dans les laboratoires pour sortir des pesticides mais l'homologation de ces produits par l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail -Ndr) prend des années... La Nouvelle-Aquitaine est la première région a proposer une feuille de route sur le biosourcing".

Deuxième gros volet : le plan de lutte contre les métiers en tension. Un sujet délicat dont Alain Rousset reconnait la complexité et le côté international. En évoquant les métiers désertés par les jeunes travailleurs, le président de la Région a fait valoir que la meilleure solution pour les ramener au bercail n'était pas de dire : "je vais vous couper les aides !".

La Nouvelle-Aquitaine plus forte que le reste de la France

"Si l'on veut ramener des personnes éloignées de l'emploi il faut créer des sas de réapprentissage et ne pas bloquer les entreprises, alors que la Nouvelle-Aquitaine connait une embellie économique plus marquée que dans la France métropolitaine, avec une progression de la création d'emploi de +1,9 % contre +1 % à l'échelle nationale", a éclairé en substance Alain Rousset, qui a loué la qualité des projets d'entreprises soutenus par la Région.

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Le logement des jeunes constitue le troisième volet prioritaire de la majorité régionale. Alain Rousset a rappelé que la Région, qui a la responsabilité des lycées, a beaucoup investi dans leur rénovation, tout comme dans le développement d'universités de proximité. Il a également souligné les investissements réalisé par la Région pour aider le Crous (Centre régional des oeuvres universitaires et scolaires) à rénover son parc de logements sur le campus universitaire de Bordeaux. Les jeunes étudiants des lycées étant appelés à poursuivre ensuite des études supérieures.

La Macs a fait chuter les impayés de 10 millions d'euros hier

Mais l'exécutif régional ira ce lundi au-delà de cette indispensable adoption du budget primitif 2022 pour boucler un sujet qui a beaucoup agité la fin d'année 2021 et qui fait partie d'une thématique brûlante, celle des transports. Il s'agit du financement du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), qui repose sur la construction de deux lignes à grande vitesse pour relier Bordeaux à Dax et Bordeaux à Toulouse. Un budget à 14 milliards d'euros dont l'Etat doit payer 40 %, au même niveau que les collectivités impliquées, l'Europe soldant les 20 % restants.

"Certaines collectivités ne se sont pas prononcées sur le financement du GPSO, d'autres ont réduit le montant de leur quote-part... L'impasse financière qui empêche de projet du GPSO d'être financé en totalité s'élève aujourd'hui à 225 millions d'euros, contre 235 millions d'euros jusqu'à hier jeudi à 20 heures.

Parce qu'hier la communauté d'agglomération Maremne Adour Côte Sud (Macs/Landes/au bord de l'océan -Ndr) a décidé de sa propre initiative de financer le GPSO à hauteur de 10 millions d'euros. Et j'ajoute que le conseil départemental de Charente est également en train de se pencher sur le sujet", a tout d'abord rembobiné en substance Alain Rousset.

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Cette somme sera bien inscrite comme une simple avance

Le président de la Région a expliqué que le dossier du GPSO s'est invité à la plénière du 7 février à l'initiative du Premier ministre, Jean Castex, qui s'est fendu d'un courrier puis d'un coup de téléphone pour lui expliquer que si la Région faisait l'avance de l'argent manquant pour boucler le GPSO, alors l'Etat s'engageait à la rembourser. Contrairement à ce que les autorités centrales avaient annoncé lors de la relance de ce dossier ferroviaire.

"Ces 225 millions d'euros seront bien inscrits comme une avance", a confirmé Alain Rousset.

Il a rappelé que le GPSO allait aussi générer des revenus, dont 24 millions d'euros de taxes sur les recettes, 12 ou 13 millions de taxes sur les bureaux, sans compter le montant des péages qui seront prélevés sur la circulation des TGV, à l'exception de la SNCF, qui ne verse pas un centime dans le financement de cette opération. Alain Rousset a enfin confirmé que l'Union européenne serait disposée a payer plus de 20 % de la facture, comme annoncé précédemment, mais qu'elle pourrait aller jusqu'à 30 % du coût de revient de la ligne Bordeaux-Dax.

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LGV : Alain Rousset satisfait de l'aide du Département de la Gironde

Au final, le président de Région a évalué le montant global de ces compensations financières à 900 millions d'euros. Il a indirectement remercié le président (PS) du conseil départemental de Gironde, Jean-Luc Gleyze, pour sa participation au projet. Alors qu'officiellement ce dernier a refusé de financer le GPSO.

"Nous avons fait un swap (échange -Ndr) avec le Département de Gironde qui a décidé d'intervenir financièrement dans le financement du RER métropolitain. Ce qui nous a permis de sortir l'argent correspondant de ce projet girondin pour le mettre sur la LGV", a éclairé Alain Rousset sans revenir sur le montant en jeu, soit 170 millions d'euros.

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Voulait-il agacer Jean-Luc Gleyze ? En tout cas ce dernier a certifié à La Tribune en décembre que ces 170 millions d'euros n'étaient engagés nulle part et qu'ils ne seraient investis qu'au coup par coup dans le cadre du développement du projet du RER girondin. Puis Alain Rousset a levé un coin du voile pour éclairer la décision des élus de la communauté d'agglomération de la Macs, en expliquant que 12 % de leur clientèle touristique vient de Toulouse et qu'avec la ligne Bordeaux-Dax les Toulousains vont gagner deux heures pour rejoindre cette partie de la cote océanique.

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