Durant le confinement, le CHU de Bordeaux a réalisé plus de 14.000 téléconsultations.

"Cela représente une multiplication par dix : tous les services, tous les praticiens, médecins, chefs de service, soignants, s'y sont mis, pour assurer le suivi des maladies chroniques et les réunions pluridisciplinaires. De ce point de vue, la crise a été un accélérateur d'innovation dans nos collaborations avec les start-up de l'e-santé", témoigne Yann Bubien, le directeur général du CHU de Bordeaux.

Plusieurs entreprises régionales ont en effet gagné leurs galons en démontrant la pertinence de leurs outils dès les premiers jours de la pandémie. Synapse Medicine, Satelia, Ange Gardien, Ki-Lab, Exelus/Nomadeec, SimforHealth, Invivox, Kanopée, MirambeauAppCare : ces entreprises néo-aquitaines ont bénéficié d'un coup de projecteur inédit.

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"Pour toute une partie des professionnels de santé, il y a un avant et un après Covid-19 en matière de télémédecine. Le confinement a été une forme de révélation à partir du moment où les outils utilisés étaient de bon niveau", estime Xavier Maurin, cofondateur d'Exelus/Nomadeec.

Cette entreprise, qui fournit aux Samu et aux Ehpad des solutions de télérégulation et de téléconsultation, a réalisé en trois mois le même niveau d'activité que sur l'année 2019.

Initiatives solidaires

D'autres entreprises du secteur ont pris le parti de financer sur fonds propres le développement et la mise à disposition gratuite d'outils dédiés à la lutte contre le coronavirus. Le simulateur numérique développé par SimforHealth a ainsi permis de former à la prise en charge de patients Covid-19 plus de 50.000 étudiants infirmiers de 220 établissements francophones en France et à l'étranger. L'interface grand public développée en 72 heures par Synapse Medicine pour informer sur les interactions médicamenteuses avec le coronavirus a, elle, comptabilisé 800.000 utilisateurs, devenant le premier site de conseil du médicament face au Covid-19.

"C'est un cas d'usage qui n'arrive qu'une fois dans une vie et qui a été un facteur d'évangélisation énorme. Les outils de télémédecine ont rendu service à des millions voire des dizaines de millions de Français. Et si 100% des nouveaux utilisateurs ne resteront pas, il y a un pourcentage important qui continuera tant côté médecins que patients", observe Clément Goehrs, le fondateur de Synapse Medicine, qui participe au vaste essai clinique Coverage avec le CHU de Bordeaux et l'Inserm.

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Cependant, souligne Xavier Maurin, "il y aura un tri à faire dans les mois qui viennent entre les messageries instantanées, qui ont fait office de télémédecine de guerre pendant la crise, et les solutions professionnelles et sécurisées".

Baptême du feu réussi donc pour ces jeunes pousses régionales, mais aussi pour l'hôpital.

"Ce que je retiens de cette crise, c'est l'alignement de tous les acteurs de la santé, quels qu'ils soient, pour avancer rapidement", salue Clément Goehrs. "La pandémie a favorisé les décisions en circuits courts sans passer par des chemins de traverse qui peuvent durer des mois, voire des années. Il faudra que ces leçons restent pour que l'on demeure réactif, agile et solidaire à l'avenir", abonde Yann Bubien.