Le cluster Aqui O Thermes copilote le rebond de la filière thermale néo-aquitaine

La filière thermale de Nouvelle-Aquitaine commence à se remettre de la crise du Covid-19 et se prépare, grâce au cluster Aqui O Thermes, à une nouvelle feuille de route régionale marquée par le développement du numérique et la proposition de nouvelles offres santé.
Le bâtiment des thermes de Dax, signé Jean Nouvel
Le bâtiment des thermes de Dax, signé Jean Nouvel (Crédits : Xavier Sallefranque)

La Nouvelle-Aquitaine fait partie, avec l'Auvergne-Rhône-Alpes et l'Occitanie, du trio de tête hexagonal pour le nombre de stations thermales, qui dépend de la présence de sources d'eaux chaudes très spécifiques. La Nouvelle-Aquitaine détient ainsi quinze stations thermales sur les 87 répertoriées en France : alimentées par 770 sources

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Et puis la région est également bien placée sur le terrain économique puisqu'elle occupe la première place du classement national en nombre d'établissements thermaux privés, avec 28 entreprises sur un total de 103 réparties dans neuf régions. Rattachés au monde de la santé, puisque les cures sont remboursées par la Sécurité sociale, les établissements thermaux, qui constituent une activité de main d'œuvre et reçoivent du public, ont dû encaisser un effondrement presque total de leur fonctionnement à cause de la pandémie de Covid-19 en 2020.

"Nous commençons à remonter la pente et devrions enregistrer une fréquentation en hausse, avec probablement 115.000 curistes en 2022. Ce qui va nous rapprocher du résultat de 2019, dernière année d'avant le Covid où nous avions accueilli 150.000 curistes", juge avec optimisme Arnaud Laborde, président du cluster régional Aqui O Thermes.

Près de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires

En 2021, la fréquentation des établissements thermaux est remontée de +72 %, avec 84.005 curistes (contre près de 23.500 en 2020). Suscité par la Région Nouvelle-Aquitaine, le cluster Aqui O Thermes est un groupe qui rassemble autant d'intervenants de la filière que possible.

"Avec le cluster Aqui O Thermes nous sommes en mesure de fédérer tous les acteurs de la filière en Nouvelle-Aquitaine ou presque. Avec douze stations thermales sur quinze membres de ce groupe, et en rajoutant les offices de tourisme et les mairies, on peut dire que tout le monde y est", calcule Arnaud Laborde.

Sachant que chaque curiste dépense en moyenne 2.400 euros par séjour, l'activité thermale génère en vitesse de croisière (fréquentation 2019) un chiffre d'affaires global de près de 400 millions d'euros en Nouvelle-Aquitaine, contre cinq milliards d'euros au plan national.

14.500 emplois directs et indirects

Pour relancer cette filière mal menée par la pandémie de Covid-19, la Région Nouvelle-Aquitaine axe sa stratégie sur l'innovation et la santé.

"Côté santé, nous avons développé des bains térébenthinés, avec l'appui de l'Université de Bordeaux. En plus du Covid, nous avons eu des années électorales, des périodes pendant lesquelles les gens bougent moins. Ce qui fait qu'en 2021 les curistes sont différents. La cure dure toujours vingt-et-un jour en moyenne mais a glissé du premier semestre à la fin de l'année. Les réservations se décalent aussi, elles sont plus tardives. Nous devons nous adapter. Le rôle d'Aqui O Thermes est d'accompagner les établissements thermaux... D'où le développement de la plateforme en ligne Thermassist, qui va permettre de suivre les curistes pendant et après la cure pour l'amélioration de leur accueil. Nous l'avons testé auprès de 3.600 curistes...", déroule en substance Laurence Delpy, directrice d'Aqui O Thermes.

Activité de main d'œuvre, le thermalisme génère des emplois généralement saisonniers mais assez nombreux, qui représentent en moyenne 165 équivalents temps plein par station thermale. La filière est ainsi à l'origine de 14.500 emplois directs et indirects en Nouvelle-Aquitaine.

Un révolution de fond avec le numérique

Aqui O Thermes, qui a déjà assuré le déploiement du dernier plan thermal régional (2018-2022), va également s'occuper de sa prochaine mouture 2023-2028, dont la partie territoire durable sera directement connectée à la feuille de route pour la transition énergétique et écologique Neo Terra. Restent les quatre autres axes : maillage des stations ; modèle thermal (format de cure, prévention) ; formation et emplois ; innovation et recherche. Un programme qui pourrait masquer la très forte montée en puissance du numérique dans tous les compartiments du jeu.

"Nous en sommes un peu au Moyen-Age du numérique et l'idée c'est d'aller vers l'application mobile en passant par la plateforme Thermassist. Le confinement a tout changé. Les grands-parents se sont mis sur les tablettes pour communiquer avec leurs enfants et petits-enfants... ", éclaire le conseiller régional délégué au thermalisme Julien Bazus.

Ce dernier précise que les applications actuellement développées sur le web pour les thermes migreront sur les mobiles en 2023.

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