Crédits d'impôt, financement participatif : ces solutions pour soulager la trésorerie des PME

Alors que le confinement sanitaire frappe de plein fouet les entreprises et assèche leur trésorerie, Self&Innov et Trésoria mettent en avant leurs services pour accompagner les TPE/PME dans leur quête de financements. Crédits d'impôts, outils de trésorerie, financement participatif : il est encore temps d'agir pour sortir de l'ornière et survivre à la crise alertent ces deux startups bordelaises.
Tiffany Tinperman, cofondatrice de Trésoria, et Matthieu Bacquin, CEO de Self&Innov
Tiffany Tinperman, cofondatrice de Trésoria, et Matthieu Bacquin, CEO de Self&Innov (Crédits : Trésoria / Self&Innov)

Depuis 2016, la société Self&Innov, installée dans le quartier des Chartrons, à Bordeaux, accompagne les dirigeants de startups, TPE et PME dans leurs démarches pour obtenir des aides fiscales à l'innovation sous la forme de crédits d'impôt, en particulier le crédit d'impôt recherche (CIR), le crédit d'impôt innovation (CII) et le rescrit jeune entreprise innovante. Et on ne parle pas ici de sommes anecdotiques, c'est même tout l'inverse : 45.000 € en moyenne pour le CIR et 25.000 € en moyenne pour le CII. De quoi renflouer significativement la trésorerie d'une petite entreprise par les temps qui courent.

Lire aussi : "95.000 TPE et PME passent à côté des aides fiscales à l'innovation"

"Je suis assez sidéré des possibilités qui ne sont pas utilisées par les chefs d'entreprise dans la période actuelle, principalement par méconnaissance des dispositifs", assène Matthieu Bacquin, le dirigeant fondateur de Self&Innov, qui propose sur son site un test gratuit et rapide d'éligibilité au crédit d'impôt innovation. Entre Bordeaux, Paris, Toulouse et Aix-en-Provence, les 13 salariés de la startup sont tous mobilisés depuis le 15 mars dernier pour faire face à une activité paradoxalement dynamique. "On a deux combats en ce moment : d'une part, répondre à toutes les demandes entrantes et, d'autre part, informer sur les mesures très fortes de soutien à l'économie annoncées par l'Etat notamment avec le remboursement anticipé du CIR sous un mois au lieu de quatre à six mois d'ordinaire", poursuit Matthieu Bacquin. Pour rappel, la date de déclaration du CIR a été en plus décalée du 15 mai au 30 juin 2020.

Jusqu'à 200.000 € de trésorerie pour une TPE

Mais les opportunités sont réelles aussi du côté du CII à côté duquel passent encore "50.000 à 60.000 entreprises chaque année" :

"Les critères d'éligibilité sont larges puisqu'il faut avoir travaillé sur le développement d'un produit ou d'un logiciel ayant un caractère de nouveauté sur son marché. Et il y a la possibilité d'une récupération du crédit d'impôt sur trois ans. En clair, cela peut représenter 150.000 à 200.000 € de trésorerie pour une boîte de cinq à dix salariés. Le tout récupérable en seulement un mois", résume le dirigeant.

Et Self&Innov, dont le modèle économique est fondé sur un forfait fixe, bénéficie depuis plusieurs mois d'un marché florissant avec 470.000 € de chiffre d'affaires l'an dernier. "2019 a été une très belle année avec une activité plus que doublée. En 2020, le développement ne sera pas aussi bon que prévu mais notre survie n'est pas engagée et c'est l'essentiel", souffle Matthieu Bacquin, qui ne cache pas son inquiétude sur la suite des évènements pour l'écosystème numérique bordelais. Et le temps presse, le délai pour solliciter le CII expirera le 30 juin prochain.

Solliciter des financements alternatifs

A quelques rues de là, cours de Verdun, se trouvent les locaux de Trésoria (ex Wefinup), co-fondée il y a deux ans par Tiffany Tinperman et Aurélie Sergent et comptant déjà douze salariés. Avec le confinement puis l'ampleur croissante de la crise, cette jeune pousse de la fintech propose gratuitement depuis mi-avril un diagnostic de trésorerie d'une heure à ses clients et futurs clients. Objectif : faire le point sur leurs difficultés et les accompagner dans leur quête de financements alternatifs aux produits bancaires. "Nous travaillons en tant qu'intermédiaire avec 50 partenaires de financement participatif, de financement des bons de commande, des stocks, des délais clients, d'outils de trésorerie, de leasing, etc. Tout ce qui est hors du champ bancaire traditionnel", précise Tiffany Tinperman.

Après avoir levé 400.000 € en novembre 2019, la startup se rémunère désormais par une commission en cas de succès de l'opération de financement. Une formule qui a déjà séduit 350 clients et qui permet à Trésoria d'en envisager un millier pour fin 2020 afin d'atteindre la rentabilité en 2021. Dans l'immédiat, la centaine de diagnostics déjà réalisés auprès de chefs d'entreprises font ressortir des tendances malheureusement connues : "On a des cas où le prêt garanti par l'Etat ne couvre pas la totalité des besoins, où la trésorerie est vraiment sous tension ou alors ce sont les perspectives de la reprise qui font peur au chef d'entreprises ou à ses équipes", témoigne Tiffany Tinperman, qui confie ne pas avoir nécessairement de réponses satisfaisantes pour les entreprises les plus en difficultés. Mais néanmoins les possibilités en termes de financement peuvent aussi se trouver par ce biais, notamment depuis que les plateformes de crowdfunding peuvent distribuer le prêt garanti par l'Etat.

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