Deux mois après le CES Las Vegas 2019, les Néo-Aquitains débriefent

Les 28 entreprises de Nouvelle-Aquitaine qui ont participé au Consumer Electronics Show de Las Vegas en janvier dernier dressent un bilan globalement très positif de leur venue sur le plus grand salon mondial des technologies. La Région Nouvelle-Aquitaine, qui avait privilégié une approche sélective pour constituer la délégation, devrait reconduire cette logique en 2020.
Les membres de la délégation juste après la clôture de l'édition 2019 du CES Las Vegas
Les membres de la délégation juste après la clôture de l'édition 2019 du CES Las Vegas (Crédits : La Tribune / Mikaël Lozano)

En janvier dernier, 28 entreprises de Nouvelle-Aquitaine ont participé au CES 2019 : 14 exposaient sur l'espace Nouvelle-Aquitaine de l'Eureka Park, où sont regroupées les startups les moins expérimentées, 5 étaient présentes sur d'autres espaces comme Pragma Industries et son vélo à hydrogène, et 9 étaient visiteuses et ne disposaient donc pas d'un stand. Le Conseil régional menait la délégation, en partenariat avec CCI International Nouvelle-Aquitaine, French Tech Bordeaux, le SPN, Digital Aquitaine, Aliptic, Bordeaux Métropole et la CCI Bordeaux Gironde. Tous se sont retrouvés lundi soir pour dresser un premier bilan, deux mois après leur retour en France.

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En chiffres, 85 % des startups présentes à Las Vegas, accompagnées en amont lors de formations puis sur place, se disent satisfaites de leur participation. 7.000 visiteurs ont été comptabilisés sur l'espace collectif Nouvelle-Aquitaine sur l'Eureka Park, l'équivalent de 5 % de tout le salon. Le "taux de conversion en réel intérêt" est calé à 20 %. Les startups disent avoir noués une centaine de contacts qualifiés en moyenne, dont des grands comptes. Huit d'entre elles ont été distinguées d'un award. Enfin, les retombées médiatiques sont chiffrées à 390 articles et mentions et la Nouvelle-Aquitaine s'est classée au 2e rang des "marques" françaises les plus visibles au CES derrière le groupe La Poste selon le site spécialisé www.aka.tv/ces2019.

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Lors de cette réunion, les participants au salon ont pu témoigner de l'après, toujours délicat tant il faut traiter une masse de contacts, trier les plus prometteurs et les relancer rapidement. La startup charentaise Ullo, qui développe des thérapies digitales, y présentait son premier produit, Inner Garden, distingué d'un award décerné par l'organisateur du CES. Cette séquence à Las Vegas lui a permis de mieux évaluer leurs perspectives sur le marché américain et surtout, de repérer l'intérêt fort du Japon pour son concept. En conséquence la jeune entreprise a débuté sa prospection en Asie et prévoit un premier voyage d'étude au Japon en mai. Parallèlement, l'expérience vécue engendre une prochaine levée de fonds redimensionnée et accélérée.

Les Français toujours au rendez-vous

Silent Space, basée à Brive, était présente sur le salon pour la 2e fois avec sa solution connectée améliorant le confort sonore dans les bureaux partagés. La société a noté plusieurs tendances fortes : 80 contacts très qualifiés recueillis sur le stand donnant suite à des discussions qui se prolongent aujourd'hui, notamment avec des directions de l'innovation de grands groupes et des partenaires revendeurs potentiels : un trafic sur le site internet de l'entreprise qui a triplé quelques jours avant, pendant et dans les deux semaines qui ont suivi le salon ; un nombre de demandes de devis multiplié par cinq... mais aussi "des pistes d'évolution de Silent Space pour les années à venir" après les discussions menées sur place.

Meshroom VR en était, elle aussi, à son 2e CES. Elle y présentait son studio collaboratif, qui permet d'importer dans sa plateforme un fichier 3D pour pouvoir le modifier et le valider à l'échelle très simplement, après avoir chaussé un casque de réalité virtuelle. Pour André Doumenc, dirigeant cofondateur de la startup bordelaise, cette édition 2019 s'est avérée plus qualitative que la première dans les contacts noués sur place. Plusieurs contrats devraient être signés prochainement, permis par des rencontres réalisées sur place... "et uniquement avec des acteurs français », sourit André Doumenc. Signe, une nouvelle fois, que le CES sert aussi à rencontrer des profils hexagonaux plus difficiles à toucher dans notre propre pays.

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"Globalement les retours des entreprises sont très bons, résume Anne-Cécile Petit, chef du service International et attractivité au Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Elles font part de rencontres business concrètes et qualitatives, et de très bonne retombées presse. Elles ont aussi enregistré une dizaine de contacts avec des investisseurs. Le point très positif, c'est la force du collectif French Tech avec les startups qui étaient installées dans le pavillon français sous la bannière des régions et qui ont bien profité du flux entrant de l'Eureka Park. Les visiteurs sur l'espace Nouvelle-Aquitaine restaient en moyenne 13 minutes, un chiffre assez énorme. Jouer la carte France a été payant. Nous avions choisi cette année une approche plus sélective qu'auparavant. Nous la poursuivrons l'an prochain avec une sélection d'une quinzaine de startups, comme en 2019."

Un axe de progrès prioritaire a été identifié : renforcer la présence régionale sur les marketplaces, espaces destinés à des entreprises plus mûres. D'autres idées ont aussi émergé, comme la possibilité d'organiser la venue de grands groupes sur l'espace Nouvelle-Aquitaine.

Vers un regroupement par thématiques ?

Vice-président du Conseil régional, Bernard Uthurry faisait partie de la délégation. "La sélection plus forte cette année a porté ses fruits, estime-t-il. Se regrouper sous la bannière French Tech a facilité le flux. Il nous reste un point et demi pour que la satisfaction soit maximale." L'élu va même dans le sens d'un regroupement des startups françaises par thématiques (santé, mobilité, etc.), et non plus par régions, comme beaucoup de sociétés hexagonales le demandent. Les Régions, qui consacrent un large budget à leurs délégations et en font un levier d'attractivité, seraient-elles prêtes à se rendre moins visibles ainsi ? "C'est le développement des entreprises que nous accompagnons qui prime. Nous porterons le vœu d'un regroupement par thématiques, répond Bernard Uthurry. Vu de Las Vegas, nous devons vendre l'Europe ou la France."

Les premières bases de la délégation 2020 ont déjà été jetées. Un appel à manifestations d'intérêt est d'ores-et-déjà lancé : les startups qui souhaitent participer au prochain CES peuvent se manifester sur le site So Startup.

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