CES 2019 : Olivier Ezratty, Fanny Bouton et leurs conseils

Après deux premiers jours très intenses, les startups de la délégation de Nouvelle-Aquitaine au CES Las Vegas, le plus grand salon mondial de la technologie, ont pu bénéficier des conseils précieux des deux spécialistes du CES Olivier Ezratty et Fanny Bouton. Le premier publiera lundi 14 janvier son rapport de 400 pages sur le salon. Tous deux étaient invités avec la journaliste Fanny Bouton à venir présenter leurs premiers ressentis aux membres de la délégation de Nouvelle-Aquitaine.
Olivier Ezratty et Fanny Bouton avec au centre Jérôme Leleu, président de French Tech Bordeaux et dirigeant de Simforhealth
Olivier Ezratty et Fanny Bouton avec au centre Jérôme Leleu, président de French Tech Bordeaux et dirigeant de Simforhealth (Crédits : La Tribune / Mikaël Lozano)

En guise d'introduction, Olivier Ezratty a d'emblée annoncé qu'il avait largement de la matière pour son bêtisier, piochée notamment dans la partie marketplace Animaux entre la roue pour chat et la sécheuse d'animaux faisant penser à un micro-ondes... ou encore le séquençage d'ADN pour chats toujours. Le spécialiste du CES, qui avait confié à La Tribune ses prévisions avant le début du salon, s'est surtout attaché à glisser quelques conseils sur l'organisation du stand. A commencer par toujours placer un « rabatteur » dans l'allée, « dont les yeux sourient et voient loin pour qualifier les profils des visiteurs : il faut les profiler très rapidement. A charge pour cette personne de rabattre les plus intéressants sur la partie démonstration du stand. Une 3e personne doit récupérer les cartes de visite, les regrouper dans un cahier par exemple, écrire quelques annotations et donner une note. » Il les a aussi averti du piège de l'effet wahoo que chaque startup cherche à générer sur le CES, prenant l'exemple d'une société française dont le stand est animé par un ours blanc dans lequel s'est glissé un salarié de l'exposant. L'animal attire indéniablement. Mais il génère de la méprise : nombre de visiteurs pensent avoir affaire à une startup œuvrant dans la robotique, alors qu'elle travaille sur le respect de la chaîne du froid...

Le véhicule autonome, star du CES

Olivier Ezratty et Fanny Bouton retiennent de ce CES la place stratégique prise par l'automobile et les véhicules autonomes, et plus largement par les produits proposés pour occuper le passager. Citant par exemple Audi qui met au point un jeu vidéo en réalité virtuelle s'adaptant en temps réel aux mouvements de la voiture. Futur successeur du réseau 4G, la 5G, annoncé comme beaucoup plus efficace, opère aussi une véritable montée en puissance du côté des composants. Mais des investissements très lourds seront nécessaires avant que les opérateurs puissent permettre de nouveaux usages dans la santé, les véhicules autonomes et leur coordination, la smart city... avec également le risque que de véritables fossés se creusent avec les zones rurales. La 5G aura besoin d'une très grosse densité d'antennes pour fonctionner.

Olivier Ezratty et Fanny Bouton observent également qu'au sein de la délégation française, la santé connectée est passée devant la maison connectée, que beaucoup de choses voient le jour sur les sujets de la qualité de l'air et du son... Tous deux suivent l'avis général et ne relèvent pas de rupture technologique majeure dévoilée lors de cette édition 2019. Ils avertissent aussi sur l'importance de ne pas négliger le fait qu'au-delà de l'effet wahoo des démonstrateurs, il y a des choses qui ne sont parfois ni vendables, ni techniquement réalisables à l'échelle.

Enfin, le duo pointe un facteur sur lequel les acteurs français ont encore du chemin à faire : la plateformisation. Autrement dit, des produits qui peuvent être facilement être mis à l'échelle et éventuellement compléter d'autres offres d'acteurs tiers. « Le facteur de succès, c'est la création de plateformes facilement extensibles par des tiers, via la création de partenariats et d'alliances qui permettent en plus de se donner une image de présence sur le marché. On touche là à la conception du modèle économique. » Tous deux relèvent que l'automobile est « un des rares domaines en France où l'on trouve à la fois des startups, des PME, des équipementiers mondiaux tels que Valeo ou Faurecia et enfin des constructeurs. Dans le numérique, nous n'avons pas cela. Dans la réalité virtuelle, tous les gros acteurs sont américains. »

Clade Terosier a également fait une apparition lors de cette séquence. Elle est revenue sur la création de son entreprise, Magic Makers, qui propose des stages et ateliers innovants d'apprentissage au monde numérique. Les enfants à partir de 6 ans et adolescents qui y participent peuvent y apprendre de manière ludique et active à coder.

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