CES 2019 : Comment Domalys éclaire son chemin américain

Domalys est à son 2e CES Las Vegas. La startup de Nouvelle-Aquitaine présente à nouveau Aladin, sa lampe connectée capable d'aider les personnes âgées dans leurs déplacements la nuit et de détecter les chutes. Son cofondateur Maximilien Petigenêt explique ce qu'il attend de cette seconde participation, affirme ses ambitions internationales et livre son regard sur le marché de la silver économie.
Les lampes Aladin fonctionnent en réseau (une par pièce)
Les lampes Aladin fonctionnent en réseau (une par pièce) (Crédits : Domalys)

« L'an dernier, on avait vendu, signé avec un distributeur américain... C'était déjà un bon CES. » Maximilien Petigenêt attend encore plus de cette édition 2019 du plus important salon mondial des nouvelles technologies. L'entrepreneur et son équipe sont en train d'équiper de lampes connectées Aladin son premier client en Amérique, une maison de retraite de vétérans de l'armée. Aladin propose plusieurs fonctionnalités : détecteurs de mouvement pour un éclairage automatique et progressif, suivi de l'activité et du sommeil, détection des signes avant-coureurs d'une entrée en dépendance, secours, famille ou téléassistance prévenue en cas de chute... Aladin a été récompensée d'un Award du CES dans la catégorie Smart Home. Avant le salon, et après également, une « tournée » d'établissements de santé a été programmée pour valider plusieurs points : prix, méthode de déploiement de l'offre... Domalys a également recruté il y a quelques semaines une personne basée à Boston. Autant de signes qui montrent les ambitions de la société de Nouvelle-Aquitaine, très intéressée par le marché américain.

Les Etats-Unis en priorité

« Ce qui nous intéresse aux Etats-Unis, c'est bien sûr la taille du marché. Ce qui pourrait aussi fonctionner avec l'Asie, mais les barrières linguistiques et culturelles y sont plus fortes et cette phase viendra dans un second temps, avec également les marchés allemands et anglais. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, les familles ne se posent pas de questions lorsqu'une personne âgée de leur famille tombe au sol, dans sa maison de retraite : c'est procès direct, et la plupart du temps l'établissement débourse 400.000 €. Pour les maisons de retraite, se munir de dispositifs qui limitent les risques de chute est donc très important », observe Maximilien Petigenêt.

En France, Domalys, basée à Fontaine-le-Compte dans la Vienne, compte déjà 9 des 10 principaux groupes de maisons de retraite parmi ses clients et a parallèlement débuté son activité BtoC. Les particuliers peuvent donc eux-mêmes se procurer Aladin. La société, qui emploie 25 personnes, a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros qui devrait grimper de 70 % à l'issue de l'exercice en cours. Ce 2e CES part de la meilleure des façons :

« Hier mardi c'était vraiment bien. On a vu beaucoup de clients potentiels, d'investisseurs, moins de simples curieux que l'an dernier. On a également accueilli sur notre stand des partenaires potentiels et beaucoup de journalistes, notamment français mais pas que : on a eu The Verge, CNN, USA Today... On a travaillé sur cette partie pendant 6 mois avec l'appui d'une agence de relations presse. Notre objectif est d'installer des pilotes dans les Etats qui sont prioritaires pour nous. »

Le regard sur le marché évolue

Reste encore à évangéliser un marché naissant. « L'Apple Watch détecte maintenant les chutes, signe que les gens commencent à s'intéresser au sujet. On parle pourtant d'un sujet qui, en France, fait trois fois plus de morts que les accidents de la route », relève Maximilien Petigenêt, qui positive et veut croire que le marché de la silver économie va - enfin - s'ouvrir :

« Les dernières enquêtes montrent que le regard sur les personnes âgées s'améliore. Les personnes qui arrivent à 75 ans ont aussi un comportement différent des précédentes générations. La santé connectée dépoussière ce marché. Il n'y a toujours pas eu de phase de concentration limitant le nombre d'acteurs et faisant grandir les plus forts, mais le gouvernement, depuis plus d'un an, met beaucoup l'accent sur le maintien à domicile et la prévention, plus que sur le curatif. Tout ça va dans le bon sens. »

L'entrepreneur s'inquiète toutefois sur un point : « On a besoin de financer la dépendance. » Il préconise notamment « une assurance dépendance obligatoire sur les feuilles de paie. Je sais que c'est un prélèvement de plus mais si cela reste sur la base du volontariat, les gens ne le feront pas. »

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