HDF Energy pose la première pierre de son usine de piles à hydrogène à Blanquefort

La pose de la première pierre de la future usine d'HDF Energy à Blanquefort (Bordeaux Métropole) marque un virage dans l'histoire de cette PME innovante qui va produire des piles à combustible à hydrogène de forte puissance. Représentant un investissement de 20 millions d'euros elle doit être livrée d'ici le mois de décembre avant de produire les premières piles au printemps 2024.
Damien Havard, Véronique Ferreira, Alain Anziani, Alain Rousset, Etienne Guyot et Hanane El Hamraoui (HDF Energy)
Damien Havard, Véronique Ferreira, Alain Anziani, Alain Rousset, Etienne Guyot et Hanane El Hamraoui (HDF Energy) (Crédits : Agence Appa)

« Je tiens à vous faire savoir que nous allons recruter 100 personnes en un an », a souligné ce vendredi 24 février Damien Havard, fondateur et PDG d'HDF Energy (ex Hydrogène de France), lors de la pose de la première pierre de l'usine de piles à combustible à hydrogène de forte puissance.

Cette dernière doit être livrée d'ici décembre 2023 dans la zone industrielle de Blanquefort, sur les anciens terrains dits des Circuits, qui appartenaient auparavant au constructeur automobile Ford. C'est sous une pluie battante, dans la grande tente érigée par HDF Energy, qu'a eu lieu la cérémonie. Le temps était si mauvais que les invités choisis pour cette action symbolique ont finalement dû poser leurs pelles prévues pour couvrir la première pierre de terre sur le parquet de la tente.

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Plus de 500 salariés d'ici 2030

La future usine, qui représente un investissement de 20 millions d'euros, va se déployer sur 7.000 m2, dont 2.000 m2 de bureaux, dans une emprise foncière totalisant quatre hectares. Elle doit démarrer en 2024 avec une capacité de production de 100 MW par an. L'objectif industriel étant d'atteindre une capacité de production de 1 GW annuel d'ici 2030, dans une usine de 12.000 m2 qui emploiera plus de 500 salariés. Ce projet industriel a été présélectionné dans le cadre d'un important programme européen baptisé Projet industriel d'intérêt européen commun (PIIEC) et HDF Energy est l'une des deux seules PME en France à bénéficier de cette reconnaissance.

Damien Havard a ainsi chaudement remercié le président de la Région de Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, qui soutient la PME girondine depuis l'origine, et le préfet de la Gironde et de Nouvelle-Aquitaine, Etienne Guyot, pour les appuis dont a pu bénéficier HDF Energy de la part de services de l'Etat dans cette course à la sélection européenne dont le résultat sera connu cet été.

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HDF Energy développe des projets dans plus de vingt pays

Le PDG a précisé que cette cérémonie marque le début d'une deuxième phase dans la vie de sa jeune entreprise fondée il y a dix ans, qui va devenir à Blanquefort un industriel de la pile à combustible à hydrogène de forte puissance. Comme l'a retracé le PDG, HDF Energy travaille depuis le début en partenariat avec le groupe canadien Ballard, qui a développé une technologie de piles à hydrogène, que les Français ont porté à une plus forte puissance.

« Jusqu'ici nous construisions des centrales à hydrogène. Nous sommes présents dans plus de vingt pays et comptons vingt-six nationalités dans l'entreprise (qui emploie 72 salariés -Ndr). Nous développons des projets à plus de 100 millions d'euros d'investissement et des engagements cumulés de près de cinq milliards d'euros », a cadré le dirigeant, pour donner une idée de la taille des opérations que l'entreprise girondine mène avec ses partenaires.

Après avoir signé une entrée en bourse réussie en 2021 avec plus de 100 millions d'euros levés, le patron d'HDF Energy s'est félicité d'avoir réussi à monter ces projets avec 80 % de dette.

« C'est important parce que cela montre notre maturité auprès des banques » a fait valoir en substance Damien Havard.

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Un savoir-faire qui séduit les banques

HDF Energy a notamment mené à bien la première installation mondiale d'une pile à combustible de forte puissance produisant de l'électricité à partir d'hydrogène non valorisé au sein de la raffinerie Sara en Martinique. Une opération à dix millions d'euros baptisée Cleargen Demo dans laquelle HDF Energy est intervenu au sein d'un consortium dont faisait notamment partie Ballard, financée par l'Union européenne et la Sara. L'entreprise girondine est aussi à la tête du projet de centrale électrique à l'hydrogène CEOG, en Guyane, qui représente 170 millions d'euros d'investissement, financé par une demi-douzaine de banques, pour ne prendre que ces exemples.

Cette pose de la première pierre de l'usine d'HDF Energy marque aussi un virage dans l'histoire mouvementée de la zone industrielle de Blanquefort et la maire de la ville, Véronique Ferreira n'a pas boudé son plaisir de voir ce projet aboutir, revendiquant la nécessaire industrialisation de cette zone d'activité. Sujet sur lequel elle se bat sans relâche depuis la fermeture de l'usine Ford Aquitaine Industries, en 2019.

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Peut-être de nouveaux financements grâce à Bruxelles

Le président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani, a conforté cette vision, insistant à son tour sur la destination industrielle de cette zone d'activité désormais tournée vers l'économie du futur, avec la décarbonation que rend possible la production d'hydrogène. Le président de la Région a de son côté expliqué que réinventer la pile et en faire un objet économique viable est un défi majeur. Soulignant que le potentiel de recherche présent à Bordeaux Métropole, avec par exemple l'ICMCB (Institut de la chimie de la matière condensée de Bordeaux), allait permettre de faire évoluer dans la meilleure des directions cette technologie des piles à combustible à hydrogène de forte puissance.

Pour le préfet Etienne Guyot, le développement de cette nouvelle technologie de production d'énergie verte incarne la volonté de l'Etat de décarboner l'activité industrielle ainsi que les mobilités lourdes, comme les transports de marchandises ou les transports en commun. Il a précisé que l'instruction de la candidature d'HDF Energy dans le cadre du PIIEC était en cours à Bruxelles et qu'en cas de feu vert, la PME girondine pourrait bénéficier d'importants financements.

À noter que HDF Energy a également signé un protocole d'accord avec Teréga Solutions et Hype afin de coopérer au développement de la mobilité hydrogène dans la métropole de Bordeaux, notamment en étudiant le lancement d'une coentreprise destinée à y déployer des stations de distribution d'hydrogène vert.

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