HDF Energy se positionne aux quatre coins du monde sur le marché de l'hydrogène

18 mois après son entrée sur Euronext, HDF Energy continue à poser des jalons de croissance à court, moyen et long terme avec plus de cinq milliards d'euros d'investissement dans l'hydrogène en portefeuille. De l'usine de piles à combustible à Bordeaux Métropole à des nouveaux projets combinant énergies renouvelables et stockage sous forme d'hydrogène en Afrique, aux Caraïbes et en Asie, Hydrogène de France et ses 72 salariés assurent tenir la cadence sans surchauffe.
Un projet renewstable combinant production d'électricité renouvelable et stockage sous forme d'hydrogène, en Namibie.
Un projet "renewstable" combinant production d'électricité renouvelable et stockage sous forme d'hydrogène, en Namibie. (Crédits : HDF Energy)

La province sud-africaine de Mpumalanga, à l'est de Johannesburg, est très riche en charbon au point de peser 80 % de la production nationale et d'abriter douze de ses quinze centrales au charbon. Celles-ci fournissent 90 % de l'électricité de ce pays de 60 millions d'habitants qui se décide à se décarboner. Ainsi à l'horizon 2030, ce vaste territoire pourrait bien être recouvert de centaines de milliers de panneaux photovoltaïques. L'entreprise bordelaise HDF Energy (Hydrogène de France) vient ainsi s'être retenue par Eskom, le gestionnaire du réseau électrique sud-africain, aux côtés de quatre autres opérateurs (1), pour y développer sur 1.800 hectares six centrales solaires totalisant une puissance de 1.500 MW et adossées à des capacités de stockage, principalement sous forme d'hydrogène. L'investissement global s'élève à trois milliards de dollars financés principalement par l'endettement.

"Ces centrales électriques à hydrogène vert alimenteront en électricité stable et propre, de jour comme de nuit, toute l'année, plus de 1,4 million d'habitants. HDF Energy est la seule entreprise européenne à figurer parmi les lauréats et c'est celle qui dispose du plus grand nombre de terrains attribués. Cela prouve à nouveau la pertinence de notre offre", appuie auprès de La Tribune Damien Havard, le fondateur et CEO de l'entreprise française.

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Une présence aux quatre coins du globe

Ce projet sud-africain illustre le mécanisme d'énergie "renewstable" développé par HDF Energy en combinant production d'électricité renouvelable et stockage sous forme d'hydrogène. Il vient s'ajouter à un portefeuille déjà bien garni et qui ne cesse de s'étoffer dans les pays du sud en Amérique, en Afrique et en Asie-du-Sud-Est, là ou les énergies renouvelables indispensables à la production d'un hydrogène vert seront abondantes et abordables. Derniers projets en date : une centrale "renewstable" aux Barbades avec le groupe Rubis, un accord-cadre pour le développement d'une vingtaine de centrales solaires en Indonésie ou encore le projet en cours à Swakopmund, en Namibie. Ils s'ajoutent au projet CEOG (centrale électrique de l'ouest guyanais), le plus avancé à ce jour et dont la livraison est prévue pour fin 2024, et au projet NewGen de production d'hydrogène vert à Trinidad-et-Tobago pour alimenter une usine d'ammoniac.

Mais cette accumulation de projets d'ampleur, avec des investissements qui se chiffrent désormais à plus de cinq milliards d'euros, est-elle tenable au risque de s'éparpiller ? "Nous sommes entrés en bourse en 2021 précisément pour gérer cette phase-là. Nos effectifs grandissent et nous avons les moyens financiers et humains de financer les études, de développer et de piloter tous ces projets qui, par ailleurs, se ressemblent mais ne s'inscrivent pas tous dans la même temporalité", rassure Damien Havard, désormais à la tête d'une équipe de 72 salariés de plus de quinze nationalités différentes. Une vingtaine de recrutement sont également en cours.

"Nous avons gagné en compétitivité"

Fidèle à la stratégie déployée par HDF Energy depuis sa création en 2012, le dirigeant précise néanmoins qu'il y aura des arbitrages à mener sur la part des fonds propres qui seront mobilisés par l'entreprise. "On est déjà à plus de cinq milliards d'euros de projets en termes d'investissement, ce qui nécessite autour de 1,5 milliard de fonds propres. Il est évident qu'on va donc devoir faire entrer des investisseurs à nos côtés projet par projet. On le savait puisque c'est notre modèle : financer le développement et s'appuyer sur des investisseurs de long terme pour la suite", détaille-t-il.

D'autant que malgré la hausse des coûts de ses matières premières, jusqu'à 25 % pour certaines, HDF Energy considère être encore plus pertinente dans le contexte énergétique actuel : "Nous avons gagné en compétitivité face à la flambée des cours du gaz et du pétrole qui sont désormais à la fois chers et instables. Malgré des négociations un peu plus longues en raison du contexte géopolitique, nous sommes conformes à notre feuille de route", juge Damien Havard, qui affiche 1,7 million d'euros de chiffre d'affaires au premier semestre 2022, contre 500.000 euros un an plus tôt.

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Une usine à Blanquefort en 2023

Pour rappel, la feuille de route en question est très ambitieuse puisqu'elle prévoit de porter l'entreprise à 100 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025 avec une marge d'Ebitda d'environ 35 %. Le tout avec une forte croissance du chiffre d'affaires prévue à compter de 2023 sachant que la valeur créée par HDF Energy n'est comptabilisée qu'à
partir de la perte de contrôle dans la société de projet (correspondant notamment à l'arrivée d'un actionnaire majoritaire dans celle-ci)
. Au premier semestre, la hausse des charges compensée par la hausse des revenus permet de dégager un résultat net négatif de 880.000 euros contre une perte de -1,94 million d'euros un an plus tôt. La trésorerie, calée à 94,2 millions d'euros à la fin du premier semestre 2022, reste très abondante. Au total, mi-2022, le portefeuille des projets par HDF Energy atteint 2,62 GW et 5,18 GWh de stockage d'énergie, dont respectivement 0,68 GW et 1,79 GWh en construction ou en développement. Le reste étant encore à l'état de prospection.

Dans l'immédiat, c'est aussi le chantier de l'usine de piles à combustible qui occupe HDF Energy. La construction de ce bâtiment de 7.000 m2, situé sur un terrain de 3,5 hectares à Blanquefort (Bordeaux Métropole), vient de débuter pour une mise en service prévue fin 2023. L'usine a vocation à fabriquer en série des piles à combustible de forte puissance pour l'énergie, le marché maritime et celui du fret ferroviaire.

Présélectionnée par la France dans le cadre du programme de financement européen IPCEI (Important project of commun european interest), l'entreprise bordelaise attend une réponse dans les prochains mois. "L'intérêt de ce financement européen est de pouvoir aller beaucoup plus loin en termes industriels sur le développement des piles à combustible à forte puissance", précise Damien Havard, qui espère un soutien financier de plusieurs millions d'euros, voire davantage.

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  (1) HDF Energy South Africa (Pty) Ltd, Red Rocket SA (Pty) Ltd, Sola Group (Pty) Ltd et Mainstream Renewable Power Developments South Africa (Pty) Ltd.

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