Economie circulaire : il s'appelle Ziri, c'est un réseau pas comme les autres

Lancé par Bordeaux Technowest dès 2014, le réseau Ziri (zone d'intégration des réseaux intelligents) fédère désormais 92 entreprises de la métropole bordelaise autour de démarches d'économie circulaire telles que la valorisation des déchets ou un contrat groupé d'énergie verte. Le défi pour 2023 ? Dupliquer le modèle sur la rive droite.
Jean-François Nothias, Claire Campion et Glen Kerihuel, les trois animateurs de Ziri au sein de Bordeaux Technowest.
Jean-François Nothias, Claire Campion et Glen Kerihuel, les trois animateurs de Ziri au sein de Bordeaux Technowest. (Crédits : Bordeaux Technowest)

« Ziri c'est de l'écologie industrielle ! L'objectif est de rassembler des entreprises du territoire pour identifier et mettre en œuvre des synergies, pour que le déchet de l'un devienne la matière première de l'autre », résume Jean-François Nothias, directeur chez Bordeaux Technowest et animateur de ce réseau lancé dès 2014 à Blanquefort. En 2022, Ziri aura permis de collecter et valoriser 300 tonnes de déchets qui étaient auparavant incinérés ou enfouis et de générer environ 100.000 euros d'économies. Un vrai passage à l'échelle pour cette démarche pionnière dans l'agglomération bordelaise qui connaît un second souffle depuis la sortie de la pandémie.

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« De 45 entreprises en 2020, nous avons doublé notre nombre d'adhérents en deux ans pour arriver à 92 membres fin 2022. Nous avons renforcé le modèle à Blanquefort, où Ziri fédère désormais 80 % des emplois, et dupliqué le principe à Mérignac et au Haillan ces dernières années avant de le faire sur la rive droite en 2023 », raconte Jean-François Nothias, désormais épaulé par deux chargés de mission : Claire Campion, pour Mérignac et le Haillan, et Glen Kerihuel pour la rive droite. Le réseau est porté par l'association Bordeaux Technowest et est financé par les subventions publiques et les cotisations des entreprises membres, TPE, PME, ETI et startups. Le tout pour un budget annuel de l'ordre de 200.000 euros.

Une page à écrire rive droite

Sur le terrain, Ziri se concrétise de différentes manières. L'association porte, par exemple, un groupement d'achats d'énergie renouvelable entre 18 entreprises locales et a déployé un circuit de collecte de cartons et films plastiques avec Suez en fédérant les besoins et volumes des adhérents tout en proposant des tarifs plus abordables. Autre circuit créé de toutes pièces : la collecte de la glassine, ce papier ciré sur lequel sont collées les étiquettes, auprès de l'entreprise d'embouteillage Castel. « L'entreprise Soprema, installée à Cestas, vient récupérer cette glassine dès que la quantité atteint cinq tonnes pour ensuite la transformer en isolant. Depuis l'an dernier, ce sont 20 tonnes qui ont été valorisées au lieu d'être enfouies ou incinérées », indique le responsable de Ziri, évoquant des discussions en cours avec l'entreprise Dartess, qui vient de se doter d'un nouvel entrepôt à Bruges, mais aussi d'autres entreprises, y compris pour de plus petites quantités.

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Fort du succès de ces démarches, qui ont nécessairement un ADN territorial, Ziri envisage à terme de métropoliser ses circuits mais sans se précipiter pour autant. La prochaine étape, dès 2023, ce sera de se déployer sur la rive droite de la métropole bordelaise, dans le sillage de l'opération d'intérêt métropolitain Arc rive droite qui est en train de voir le jour. D'autant que les travaux prospectifs ont déjà démarré, précise Jean-François Nothias : « Nous avons déjà tenu un atelier avec une vingtaine d'entreprises permettant d'identifier 200 synergies potentielles. On va maintenant les filtrer pour écarter celles qui sont techniquement, juridiquement ou économiquement trop complexes et déployer la cinquantaine de synergies qui sont faisables à court ou moyen terme, même si c'est une démarche qui prend nécessairement du temps avant d'atteindre le seuil d'une trentaine d'entreprises ».

A partir du 2e semestre 2023, la démarche aura aussi des locaux sur la rive droite dans le cadre de l'ouverture d'une nouvelle antenne de Bordeaux Technowest, probablement à Bassens.

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