Ils ont décidé de réunir leurs expertises dans un soucis de développement durable et d'économie circulaire. Sébastien Ackerman, gérant de la société Base Innovation, Michel Bazin et Thierry Labrousse, entrepreneurs dans les métiers du bois et de la forêt, viennent de lever 800.000 euros auprès d'un business angel de la grande distribution pour accélérer la croissance de l'entreprise qu'ils ont co-fondé en 2017. Il s'agit de BSE, installée au Barp, en Gironde, qui commercialise des produits d'allumage sous la marque Neandertal.
"Si on reprend le fil de l'histoire, au départ, Base Innovation a construit en 2016 un démonstrateur technologique de séchage de biomasse bois au Barp en Gironde dans un bâtiment de 600 m2 recouvert de panneaux thermovoltaïques qui produisent simultanément de l'électricité et de l'air chaud. Après avoir validé le processus, il s'agissait de lui trouver un débouché. Or, au même moment, Michel Bazin et Thierry Labrousse avaient des projets de valorisation de co-produits forestiers et des besoins en solution de séchage. Nous nous sommes bien trouvés", explique Sébastien Ackermann.
C'est dans ce bâtiment situé au Barp que sont séchées les souches de pin maritime (crédits : BSE Neandertal).
Valoriser les souches de pin maritime
C'est dans ce contexte qu'a donc été créée la société BSE qui exploite ce bâtiment depuis 2018 pour sécher des souches de pins maritimes broyées grâce à l'énergie solaire et ensuite les valoriser en les transformant en produits à plus forte valeur ajoutée. La société BSE commercialise à ce stade trois produits -des allume-feux, du bois de paillage et du bois de grillade qui se substitue au charbon de bois- tandis que d'autres sont déjà dans les tuyaux.
"Ces souches de pins des Landes sont intéressantes dans la mesure où elles sont très riches en résine et donc facilement inflammables. Par ailleurs, l'essentiel de ces souches n'est pas valorisé. Elles sont d'ailleurs considérées comme des déchets qu'il est en revanche nécessaire d'extraire des parcelles forestières pour des raisons sanitaires notamment. Au final, nous obtenons un produit écologique, sans produit chimique, qui bénéficie au territoire et aide les sylviculteurs dans une démarche durable", explique Sébastien Ackermann.
Tripler les capacités de production
Trois ans après la création de l'entreprise, les produits de la marque Neandertal sont désormais proposés dans plus de 500 points de vente, essentiellement dans la moitié sud de la France. Mais BSE voit plus grand. "Nous avons l'ambition d'au moins de doubler ce chiffre pour atteindre 1.000 à 2.000 points de vente en 2021." Objectif désormais : viser le Nord Est et Ouest de la France pour les grandes surfaces alimentaires mais aussi les grandes surfaces de bricolage et les magasins spécialisés. Dans le même temps, BSE a décidé d'augmenter les capacités de production pour passer de près de 1.000 tonnes de produits finis à 3.000 dans les 18 prochains mois.
Pour y parvenir, la société investit 2,5 millions d'euros grâce à une levée de fonds à laquelle s'ajoute un prêt de 1,7 million d'euros auprès de banques. Un bâtiment de 3.000 m2 sera construit en 2021, "ce qui permettra notamment de réduire la charge logistique », explique Sébastien Ackermann.
La société, qui compte quatre salariés dont trois à la production en plus des trois fondateurs, prévoit également d'embaucher même si en raison de la crise, les recrutements sont pour le moment gelés. "Notre principal débouché, c'est la grande distribution qui est aujourd'hui bouleversée", reconnait Sébastien Ackermann. Mais sans parler de la crise, il reste aussi à inciter les consommateurs à changer leurs habitudes. "Cela peut prendre du temps", confie-t-il.
L'un des trois produits commercialisés sous la marque Neandertal (crédit BSE Neandertal).
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