Piles et batteries : pourquoi Saft monte en puissance à Bordeaux, Poitiers et Nersac

Le site Saft de Poitiers a inauguré, ce mercredi 7 octobre, un nouveau bâtiment pour doubler la production d’électrolyte, composant essentiel des petites piles au lithium longue durée non rechargeables. Objectif pour Saft : être en mesure de répondre à une hausse de la demande du secteur des objets connectés. Dans le même temps, Bordeaux et Nersac se préparent à accueillir le lancement du projet stratégique de batteries électriques de nouvelle génération. 200 emplois devraient être créés dans la région.
Le nouveau bâtiment de 2.000 m2 de Saft à Poitiers pour doubler les capacités de production de l'électrolyte, composant essentiel des piles au lithium non rechargeables.
Le nouveau bâtiment de 2.000 m2 de Saft à Poitiers pour doubler les capacités de production de l'électrolyte, composant essentiel des piles au lithium non rechargeables. (Crédits : Saft Poitiers)

Saft entend continuer à monter en puissance en Nouvelle-Aquitaine. "Il y a un bassin d'emploi, des universités et un savoir-faire que le groupe, filiale à 100 % de Total, entend garder", précise-t-on du côté de la direction. Pas d'impasse donc de Bordeaux à Poitiers en passant par Nersac en Charente. Sur le site de Poitiers, le spécialiste des batteries de haute technologie investit ainsi 20 millions d'euros dont neuf millions dédiés à la construction d'un bâtiment de production d'électrolyte qui a été inauguré ce mercredi 7 octobre.

"L'électrolyte est le composant essentiel des petites piles au lithium non rechargeables que nous fabriquons à hauteur de 30 millions de pièces par an, et toute la qualité de nos produits est liée à la maîtrise du procédé de fabrication de l'électrolyte. Nous avons des concurrents asiatiques qui progressent mais qui ne sont pas encore à notre niveau. Aujourd'hui, une petite pile dans un compteur doit durer plus de 20 ans", explique à La Tribune Lenny Cypel, directeur du site Saft de Poitiers.

Poitiers mise sur l'Internet des objets

Parmi les applications gourmandes de piles de longue durée, figurent les compteurs intelligents, les systèmes d'alarme ou encore des capteurs qui permettent, par exemple, de mesurer les niveaux d'eau. "Bientôt, en montant dans un train où chaque place sera équipée d'un capteur, le smartphone signalera par ailleurs au voyageur le numéro de la place libre", témoigne encore Lenny Cypel. L'IoT (Internet des objets) qui représente aujourd'hui plus 30 % de l'activité de Saft Poitiers est en hausse, et c'est justement pour répondre à une demande croissante de ces marchés que Saft a décidé d'accélérer la production d'électrolyte.

"Il y avait un cap à passer. Il fallait que l'on rajoute un deuxième réacteur pour doubler nos capacités de production. C'est ce que l'on fait avec ce nouveau bâtiment. Il s'agira de passer de 500 à 1.000 tonnes par an, mais nous aurons la possibilité de passer à 2.000 tonnes. Nous le ferons au fur et à mesure de l'évolution des marchés", précise Lenny Cypel.

Avec la mise en service de ce nouveau bâtiment, Saft relocalise, par la même occasion, la production d'électrolyte en France. Le site de Poitiers fournira ainsi ses usines d'Angleterre et de Chine. Mais alors que 100 personnes ont été embauchées ces deux dernières années à Poitiers, les recrutements sont, à ce stade, gelés. En revanche, Lenny Cypel est optimiste :

"L'activité économique a besoin des produits que nous fabriquons."

200 emplois entre Bordeaux et Nersac

Dans un autre domaine, le projet de production de batteries au lithium pour véhicules électriques qui prendra naissance en Nouvelle-Aquitaine avance. PSA/Opel et Total/Saft ont acté début septembre la création de la co-entreprise ACC (Automotive Cells Company).

Lire aussi : "Airbus des batteries" : PSA (avec Opel) et Total (avec Saft) lancent enfin leur co-entreprise

Un centre de R&D sera installée à Bordeaux, tandis que le site pilote de Nersac, à proximité de l'usine Saft existante, accueillera une première ligne pour permettre la mise au point de nouvelles technologies de cellules lithium-ion de haute performance. Cette ligne devrait être opérationnelle fin 2021. L'enjeu ? Mettre au point la batterie la plus performante du marché au moment où elle sortira, c'est à dire une batterie qui se recharge vite et avec une autonomie importante.

Une fois terminée cette phase de R&D, le schéma d'industrialisation et technologique sera exporté dans deux "GigaFactories" à Douvrin en France puis à Kaiserslautern en Allemagne. A la clé, selon les premières estimations, 200 emplois seront créés à court-terme dans la région.

Lire aussi : Voiture électrique: le marché a-t-il enfin basculé ?

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