Le Covid-19 a-t-il impacté le marché immobilier en Nouvelle-Aquitaine ?

Quel est l'impact du confinement sanitaire et de la crise économique sur les projets immobiliers dans le Sud-Ouest ? C'est ce qu'a voulu mesurer SeLoger en interrogeant le moral des acquéreurs en Nouvelle-Aquitaine. Malgré le contexte peu enthousiasmant, la confiance reste solide. Mais l'évolution récente de la pandémie pourrait changer la donne, tout particulièrement pour les primo-accédants.
(Crédits : Agence APPA)

Le réseau Seloger a l'habitude de sonder les marchés immobiliers sous toutes leurs coutures avec l'aide d'Opinion Way. Dans le cadre de l'Observatoire du moral immobilier, un questionnaire est adressé tous les quatre mois à plusieurs milliers de porteurs de projets immobiliers (vendeurs, acheteurs, locataires, bailleurs, investisseurs) dans toute la France pour sonder leurs intentions et leur perception du marché. La dernière vague régionale réalisée en Nouvelle-Aquitaine du 3 au 7 septembre auprès de 256 porteurs de projets permet de jeter un premier éclairage sur l'impact de la crise sanitaire et économique sur la dynamique immobilière régionale. Une première photographie qui méritera d'être confirmée au mois de janvier tant la crise s'installe désormais dans le temps avec un risque croissant de peser sur le moral et le pouvoir d'achat des ménages.

Une incertitude croissante

Début septembre 2020, 78 % des projets des acquéreurs en Nouvelle-Aquitaine étaient nés avant le confinement du printemps. Les répondants sont 59 % à indiquer que le confinement a eu un impact sur leur projet et 41 % à exprimer l'inverse. Parmi ceux qui ont subi un impact :

  • 21 % ont été contraint de reporter leur projet de quelques mois
  • 19 % ont subi un retard dans leurs démarches
  • 12 % ont accéléré leur projet pour le concrétiser au plus vite
  • 6 % ont modifié leur projet
  • seulement 1 % ont abandonné leur projet, contre 2 % exprimant ce choix en mai dernier.

En revanche, 44 % des sondés craignaient déjà début septembre qu'une nouvelle vague de l'épidémie n'impacte leur projet. Et c'est précisément ce qui en train d'arriver dans la plupart des grandes métropoles.

A la question "est-ce le moment d'acheter ?", 46 % des répondants sont dans l'incertitude et ne savent pas ; 39 % pensent que c'est le bon moment et 11 % affirment que ce n'est pas le bon moment. Le moral général, c'est-à-dire la confiance dans l'aboutissement de leur projet immobilier dans les six mois, s'érode mais reste cependant solide : 61 % ont confiance, 26 % n'ont pas confiance et 13 % ne savent pas. Au niveau national, ce taux de confiance était de 65 % en février 2020 et de 75 % en mai 2020.

Primo-accédants et jeunes en première ligne

"Globalement, ce sont des signaux positifs pour le marché immobilier qui reste fonctionnel avec des indicateurs qui sont au vert. Les porteurs de projets les plus frileux et indécis sont ceux qui sont les moins avancés dans leur projet. Mais il faut rester vigilant puisque les banques sont de plus en plus strictes sur les conditions d'octroi des crédits avec un taux de refus qui est monté entre 10 et 11 % fin août 2020 contre seulement 5,5 % en août 2019. Cela entraîne aussi de plus en plus de projets d'acquisitions immobilières qui se reportent vers de la location même si les projets de construction de maisons neuves avec jardin se montrent aussi très dynamiques", commente Séverine Amate de Seloger.

Dans ce contexte qui demeure très incertain, "les primo-accédants et les jeunes de 18-35 ans sont les plus vulnérables. Il y a une vraie fébrilité de cette classe d'âge qui se montre lucide sur les difficultés à venir. Il y a un vrai risque de voir toute une classe d'âge rencontrer énormément de mal à accéder à la propriété tout particulièrement dans des métropoles telles que Bordeaux", prévient Séverine Amate

Lire aussi : Immobilier : l'euphorie actuelle du marché bordelais va-t-elle survivre à l'été ?

Des prix encore dynamiques

Dans les huit plus grandes villes de Nouvelle-Aquitaine, voici l'évolution des prix sur un an pour les appartements anciens au 1er septembre 2020, selon Seloger :

  • Bayonne :+3,5 % à 3.461 €/m2
  • Bordeaux : +2,4 % à 4.890 €/m2
  • La Rochelle : +12,7 % à 3.939 €/m2
  • Limoges : +11,3 % à 1.753 €/m2
  • Mérignac : +8 % à 3.478 €/m2
  • Pau : +7,2 % à 1.898 €/m2
  • Pessac : +10,1 % à 3.535 €/m2
  • Poitiers : +4,4 % à 2.016 €/m2

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