Seconde main : Rediv liquidée, une centaine de salariés sur le carreau

Rediv, l'ex-Patatam, se dit victime de la baisse du marché du textile, de la seconde main et de l'inflation. L'entreprise a fait l'objet d'une liquidation judiciaire. Un plan social pour les 102 salariés, à Hastingues (Landes) et Tilloy-lez-Cambrai (Nord), sera présenté prochainement.
Après une phase de forte croissance, Rediv (ex Patatam) vient d'être liquidée.
Après une phase de forte croissance, Rediv (ex Patatam) vient d'être liquidée. (Crédits : Rediv)

Le couperet est tombé pour Rediv. Le tribunal de commerce de Dax a prononcé, mercredi 17 janvier, la liquidation de l'entreprise de Hastingues (Landes), qui avait pourtant séduit Kiabi, Auchan, Carrefour ou encore La Redoute. Alors qu'elle espérait encore trouver des repreneurs au début de la procédure de redressement judiciaire fin novembre dernier, aucune « offre de reprise juridiquement recevable » n'a été présentée explique la direction dans un bref commentaire. D'après le jugement que La Tribune a pu consulter, à charge du liquidateur François Legrand désormais de mener à bien la fin des activités d'ici le 11 décembre 2024. Un PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) pour les 102 salariés en CDI, au siège et dans le second entrepôt à Tilloy-lez-Cambrai (Nord), est en cours d'élaboration.

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Née en 2013 à Bayonne, l'ex-Patatam était pourtant rapidement devenue une référence de la seconde-main des vêtements et articles de mode. Elle semblait avoir réussi à industrialiser la collecte et le tri des produits à Hastingues (Landes), mais surtout dans celui, fortement automatisé, inauguré il y a à peine deux ans dans le Nord de la France. Rien que sur ce site Rediv prévoyait de créer jusqu'à 400 emplois. La descente aux enfers semble avoir été d'autant plus rapide que le groupe avait levé pas moins de 12 millions d'euros début 2022, au moment du changement de nom. Il espérait alors réaliser un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros en 2022.

La rentabilité de la seconde main en question

Les deux cofondateurs, Eric Gagnaire et Rudy Secundino, avaient déjà cédé les rênes à Caroline Hill l'été dernier pour créer, dès octobre et cette fois à Londres, la société Zeercle. Une plateforme qui offre un service de seconde main similaire à Rediv, mais pour des biens culturels, qui a déjà signé un premier partenariat avec l'enseigne de grande distribution WHSmith. C'est d'ailleurs dans les livres que Rediv avait tenté de se diversifier en lançant en juin dernier, avec La Fnac, une offre de reprise de BD et autres romans, mais qui est désormais hors service.

Dans un communiqué fin novembre dernier, Rediv expliquait sa mauvaise forme par des facteurs « conjoncturels simultanés », soit un « marché textile en berne et une inflation record sur le prix de l'énergie et du transport, qui impacte les coûts opérationnels. Ces éléments fragilisent d'autant plus Rediv, une entreprise jeune qui opère sur un marché émergent, sur un segment à bas prix avec des marges faibles ». Cette défaillance pose, une nouvelle fois, la question de la rentabilité du modèle économique de la seconde main, pourtant une réponse à la fois aux enjeux climatiques et de pouvoir d'achat mais qui fait l'objet d'une concurrence croissante entre des acteurs très différents.

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Commentaires 2
à écrit le 07/02/2024 à 8:20
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Nos dirigeants sont nuls.

à écrit le 25/01/2024 à 21:07
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comment ca se fait qu'ils licencient les gens, au lieu de diminuer le temps de travail en augmentant les salaires????? c'est possible en ponctionnant les CE de la cgt, gaves de gras et de pognon, pour le bien etre des salaries desormais dans la miser...

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