Nouvel après-midi d'affluence au sein de la boutique ïkos, promenade Sainte-Catherine, à Bordeaux pour la deuxième visite ministérielle de l'année ! Après la venue des ex-secrétaires d'Etat Bérangère Couillard (écologie) et Marlène Schiappa (économie sociale et solidaire) en janvier, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu s'est rendu en personne dans ce magasin du réemploi qui constitue la première étape avant la création d'un véritable village du réemploi. Un projet bien plus ambitieux qui s'étendra sur 12.000 m2 au nord de Bordeaux mais nécessite un budget de 18,5 millions d'euros. Alors que la Région Nouvelle-Aquitaine, Bordeaux Métropole et la Banque des territoires se sont déjà engagés financièrement, c'est désormais au tour de l'Etat de participer au tour de table. Il a décidé de mettre deux millions d'euros via l'Ademe, « seul moyen pour nous de financer un tel projet ! », a précisé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, ce vendredi 1er décembre à Bordeaux.

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Le financement sera acté le 7 décembre

« Le 7 décembre, le conseil d'administration de l'Ademe, grâce au crédit que lui donne l'Etat, validera un soutien en ce sens. Nous allons déroger au plafond d'aide de 200.000 euros », a-t-il annoncé. « Nous innovons, par définition nous ne rentrons dans aucune case. Il s'agissait aussi d'innover sur le volet du financement », a réagi Marion Besse, directrice d'ïkos.

Le bordelais Thomas Cazenave faisait partie des deux délégations, mais en tant que ministre des Comptes publics depuis juillet dernier, c'est lui qui a d'abord insisté auprès de son collègue Christophe Béchu sur l'importance de soutenir ce projet. « Il y a quelques mois, il m'appelle pour me parler d'un projet dans lequel il s'agit de mettre de l'argent. C'est tellement inhabituel venant du ministre des Comptes publics !, s'amuse Christophe Béchu. Je rencontre par la suite le maire de Bordeaux qui, au-delà des dossiers que nous avions à traiter, me parle du même super projet. Puis le président de Région peu de temps après. »

« Je suis bluffé par la cohérence d'un projet qui a énormément de sens d'un point de vue urbain et est une bonne manière d'incarner l'écologie à la française. C'est à la fois bon pour l'emploi et pour le pouvoir d'achat », a encore salué Christophe Béchu. Alors que 13.000 tonnes d'objets (livres, meubles, vêtements, jouets, petit électroménager...) seront traitées au sein du village du réemploi, 100 emplois seront créés dont la moitié en insertion.

Encore 2,3 millions d'euros à trouver

Si elle recueille aujourd'hui les éloges des politiques, l'association doit encore boucler le financement. « Il reste un million d'euros de subvention à aller chercher et 1,3 million d'euros de fonds privés. Pour cela, nous ciblons les fonds solidaires, mais les soutiens que nous avons obtenus sont de nature à rassurer les futurs investisseurs », explique Marion Besse. La coordinatrice du projet se bat depuis plusieurs années, aux côtés de l'ensemble des associations impliquées dans ce projet, pour qu'il voit effectivement le jour. « Il faut tenir sur la durée et c'est l'une de mes forces », répond-elle.

En attendant, pas de répit pour ïkos qui occupait depuis mai 2022 des locaux promenade Sainte-Catherine en plein cœur de Bordeaux, dans le cadre d'un bail précaire. Elle devra quitter les lieux fin mars 2024 et recherche un local de même typologie, à savoir 500 m2 dans une zone commerciale. Le village pourrait quant à lui voir le jour d'ici trois ans.

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