Bordeaux ne manque pas d'entreprises innovantes dans le domaine du voyage et des excursions touristiques. Pour louer un bateau, il y a Samboat, pour louer un van ou un camping-car, il y a Yescapa. Et pour préparer et gérer son séjour à bord d'un de ces fourgons aménagés, il y a Caramaps. Le concept ? Proposer un annuaire collaboratif et géolocalisé de tous les emplacements, services et lieux pour faciliter la vie des adeptes de la van-life. Nicolas Rabault, le fondateur et dirigeant de l'entreprise, y travaille depuis 2013 avant même le lancement commercial de l'application début 2015.

830.000 utilisateurs inscrits

Un travail de fourmi qui s'appuie autant sur les retours et avis des utilisateurs que sur les vérifications menées à distance par la petite équipe de Caramaps, installée à deux pas de la place des Quinconces, au cœur de Bordeaux. Mais dix ans après, le résultat est là :

« Nous avons plus de 830.000 utilisateurs inscrits pour un million de sessions ouvertes par mois. Caramaps référence 100.000 lieux en Europe, dont la moitié en France, et environ 300 adresses sont ajoutées chaque jour par la communauté ! », détaille avec gourmandise Nicolas Rabault.

Le Bordelais ne circule cependant pas seul sur son marché où il reste en position de challengers face aux Français de Park4night, qui revendiquent cinq millions d'utilisateurs. Un marché où opèrent également les Hollandais de Camper Contact.

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Le site et l'application Caramaps, traduits dans sept langues, accueillent 40 % de Français, 20 % d'Espagnols, 20 % d'Italiens et bien d'autres nationalités. Et grâce au développement d'un blog de conseils et de partenariats avec des tiers dont Décathlon, pour étoffer l'offre d'activités référencées, c'est la barre du million d'utilisateurs qui se profile. Pourtant, malgré cet indéniable succès, Caramaps n'est toujours pas rentable avec 64.000 euros de chiffre d'affaires en 2022 pour un résultat lourdement négatif de -85.000 euros. Et si l'équipe de six personnes peut voir venir grâce à la surface financière de son actionnaire historique, le groupe Hunyvers entré en bourse l'an dernier, l'heure est désormais à la quête de rentabilité.

Un modèle économique qui se cherche encore

Car c'est à la fois l'atout et la faiblesse de Caramaps : la plupart des fonctions sont gratuites pour les utilisateurs. « Nous proposons un modèle freemium avec un abonnement annuel à dix euros pour accéder au mode hors ligne, à un annuaire de circuits de voyages, à des filtres spécifiques pour rechercher les lieux ou encore au gyroscope pour le véhicule », précise Nicolas Rabault. Mais l'offre ne séduit pour l'instant qu'entre 1 et 2 % des utilisateurs. Elle est donc complétée par de la publicité en ligne ciblée sur le tourisme et les destinations touristiques et par une offre de mise en avant d'annonces dans le moteur de recherche.

Mais Caramaps est décidée à accélérer dans les deux ans qui viennent pour atteindre, enfin, la rentabilité courant 2025. Le site et l'application seront ainsi revus au second semestre en vue de déployer un nouveau service en 2024 :

« Le nombre de vans et camping-cars est en forte croissance alors même que les offres de stationnement se réduisent fortement. Nous proposerons donc dès l'année prochaine une offre de stationnement chez des particuliers, des agriculteurs ou des viticulteurs en percevant une commission sur chaque réservation », présente Nicolas Rabault.

Un sillon déjà creusé par la startup Parcel avec ses tiny houses et par le principal concurrent de Caramaps. Park4night vient de lancer Géospot, un réseau de lieux de stationnement sur terrains privés pour deux nuits maximum moyennant un abonnement. La course de vitesse est engagée entre les deux applications si bien qu'Hunyvers, qui déploie déjà des offres de financement et de la vente d'accessoires, prépare aussi pour Caramaps l'arrivée prochaine de services payants de vente, de location ou d'achat partagé de véhicules ou encore de dépannage à domicile.

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