Tourisme : comment Parcel veut installer 100 tiny houses chez des agriculteurs d'ici fin 2024

Installer des maisons préfabriquées de 18 m2 au cœur d'exploitations agricoles et viticoles pour développer l'agritourisme et générer des revenus pour leurs exploitants : c'est le modèle gagnant-gagnant imaginé par Parcel. La startup bordelaise vient de lever 2,3 millions d'euros pour viser une centaine de ces « tiny houses » partout en France d'ici fin 2024.
Une maison installée par la startup bordelaise Parcel, dans le Perche, en Normandie.
Une maison installée par la startup bordelaise Parcel, dans le Perche, en Normandie. (Crédits : Parcel)

Les « tiny houses » déployées par Parcel ce sont de petits hébergements préfabriqués de 15 à 18 m2. Autonomes en eau et en électricité mais sans wifi, ils sont installés sur des exploitations agricoles au plus près des vignes, des champs et autres vergers pour séduire une clientèle citadine de jeunes actifs aisés en quête de nature. L'avantage de ces maisons miniatures, fabriquées par Selvea dans l'Hérault, c'est leur coût mais surtout leur catégorisation juridique : considérées comme des caravanes, elles ne nécessitent pas de permis de construire. Une déclaration préalable en mairie suffit.

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C'est sur ce marché émergent de l'agritourisme que Parcel a été créée en 2020 par Géraldine Boyer, 33 ans, Camille Fabre, 34 ans, et Hervé Lafont, 55 ans. La startup bénéficie des expériences de ses fondateurs, dans le tourisme, le commerce et la vente en ligne et dispose déjà d'un parc de 25 hébergements touristiques installés chez quinze agriculteurs français, dont deux dans le Limousin et à Saint-Emilion. La clef ? Un partage des tâches, des risques et des bénéfices entre l'entreprise et ses partenaires.

« L'agriculteur se charge du terrassement, de l'accueil, de la gestion quotidienne et du ménage et nous prenons en charge l'installation de la maison, le marketing, la vente et les relations client. On a pensé ce modèle pour des agriculteurs qui veulent développer l'agritourisme mais qui n'ont pas les outils pour le faire. C'est ce que Parcel leur amène tout en portant le risque commercial », détaille à La Tribune Géraldine Boyer.

Quelques milliers d'euros de revenus annuels

Mais qu'en est-il du partage des bénéfices alors que la nuitée s'affiche entre 130 et 150 euros la nuit pour deux personnes ? Chez Parcel, comme chez la plupart des plateformes de locations, c'est le modèle de la commission qui est appliquée. Comprendre : pas d'activité, pas de revenus. Aucun loyer fixe n'est donc versé aux agriculteurs qui accueillent un hébergement sur leur terrain.

« Ils reçoivent en revanche une commission sur chaque nuitée ainsi que sur les commandes de restauration. Les revenus sont donc variables en fonction de la fréquentation. En 2022, ils ont représenté plusieurs milliers d'euros de ressources complémentaires permettant notamment de rémunérer le ou la conjointe de l'agriculteur, tout en développant la vente directe de leurs produits pour ceux qui le souhaitent », précise Géraldine Boyer.

De son coté, Parcel génère un chiffre d'affaires annuel, à ce stade, de quelques centaines de milliers d'euros pour plus de 2.000 nuitées en 2022.

Parcel

Cliquez sur l'image pour l'agrandir. Une maison Parcel dans le Lot, près de Cahors (crédits : Parcel).

40 nouveaux hébergements dès 2023

Autant d'arguments qui ont convaincu Bpifrance, via son fonds France investissement tourisme 2, et le fonds régional Naco (Nouvelle-Aquitaine co-investissement) de soutenir le développement de la startup bordelaise avec une augmentation de capital de 2,3 millions d'euros. Des business angels ont également participé au tour de table dont Francis Nappaz, cofondateur de Blablacar et directeur général d'Hectar, le campus agricole de Xavier Niel et Audrey Bourolleau, par lequel Parcel sera accompagnée en 2023.

De quoi viser l'implantation de 40 nouvelles « tiny houses » dès 2023 puis d'atteindre une centaine de maisons fin 2024. Trois recrutements sont prévus cette année pour porter l'effectif à dix personnes. Et s'il existe des concurrents directs en Allemagne (Raus) et au Royaume-Uni (Unplugged), le marché français est encore peu encombré malgré la présence d'acteurs régionaux (Joy Tiny House ou Agrivillage) ou similaires (Un lit au Pré) et, bien évidemment, la concurrence de l'ogre Airbnb qui fait aussi son miel de ce type d'hébergements insolites.

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