GPSO : l'Europe met 60 millions d'euros pour les LGV vers Toulouse et Dax

L'Union européenne annonce le déblocage de 60 millions d'euros pour financer le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) qui rassemble les nouvelles lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux vers Toulouse et Dax. Un premier pas de Bruxelles aussi attendu que salué par les partisans du projet, à commencer par l'Etat, Carole Delga et Alain Rousset.
Bruxelles débloque une enveloppe de 60 millions d'euros pour les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Bruxelles débloque une enveloppe de 60 millions d'euros pour les LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. (Crédits : Reuters)

La polémique avait fait long feu il y a tout juste un an. Le millésime 2022 du Mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), une enveloppe de 5,4 milliards d'euros pour 135 projets d'infrastructures européens, ne prévoyait pas un centime pour participer au projet de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Aussitôt, les opposants avaient assuré que cela démontrait la volonté de Bruxelles de ne pas financer ce chantier d'au moins 14 milliards d'euros, dont 20 % attendus de l'Europe. À l'inverse, les partisans expliquaient que le Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO) n'avait rien reçu car il n'avait rien demandé et que cela ne présageait en rien de la suite.

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GPSO Bordeaux Toulouse Dax LGV

Cliquez sur la carte pour l'agrandir. Le tracé indicatif des deux nouvelles LGV (crédits : GPSO).

60 millions d'euros en deux fois

Un an plus tard, le MIE vient de publier ses décisions de financement pour 2023 : une enveloppe de 6,2 milliards d'euros pour financer 107 projets sur le continent. Et, cette fois, il y figure bien deux lignes de financements pour le GPSO pour un total de 60 millions d'euros. Il s'agit d'une subvention de 32,5 millions d'euros pour les études sur les deux lignes nouvelles et d'une autre de 27,2 millions d'euros dédiée aux aménagements ferroviaires sur douze kilomètres au sud de Bordeaux. S'y ajoute une troisième enveloppe de 27,3 millions d'euros pour les études d'amélioration de la ligne existante entre Dax et Bayonne, notamment sur la régénération des caténaires. « Le principal bénéfice de ces projets est d'améliorer le transport ferroviaire de passagers et de marchandise vers l'Espagne », souligne Bruxelles.

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Les parties prenantes ont été notifiées au début du mois et ne cachent pas leur satisfaction dans un communiqué commun ce jeudi 22 juin : « L'État, la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO), les six collectivités membres de son bureau et les 17 autres collectivités qui la composent (1), ainsi que SNCF Réseau, se réjouissent vivement du financement obtenu de l'Europe. »

« L'Europe confirme aujourd'hui que le projet de ligne nouvelle est un programme stratégique pour les mobilités futures sur notre continent. [...] Désormais, ce projet est pleinement reconnu dans les priorités de l'Europe en matière de développement d'infrastructures sobres, résilientes et performantes. Cette annonce constitue une nouvelle étape déterminante dans la perspective d'engager les premiers travaux dès la fin 2023 », salue également Carole Delga, la présidente de la Société du GPSO et de la Région Occitanie.

« Chaînon manquant vers l'Espagne »

« Le plus important ce n'est pas le montant mais la confirmation de l'engagement de l'Union européenne sur ces LGV et donc sur ce chaînon manquant vers l'Espagne », réagit également Renaud Lagrave, le vice-président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine en charge des Transports. « Cette première enveloppe est à la hauteur de ce qu'on attendait et le reste viendra au fur et à mesure de l'avancement des dossiers ».

Sans céder au triomphalisme puisque cette première enveloppe ne préjuge pas de la suite, les soutiens du projets sont néanmoins soulagés. « C'est une bonne nouvelle et cela signifie que la France s'est formellement engagée à relier Dax à l'horizon 2040 puisque c'était l'une des conditions posées par Bruxelles pour financer le projet », salue également Christian Broucaret, le président de la Fnaut Nouvelle-Aquitaine. Renaud Lagrave évoquant même l'objectif de 2038 tandis que la liaison vers Toulouse est attendue pour 2032.

Ces premiers fonds devraient être versés à partir de la fin de l'année 2023 à la société de projet créée l'an dernier pour financer les différentes études préalables dans le cadre des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, au nord de Toulouse puis aux lignes nouvelles. Evalué à au moins 14 milliards d'euros, le projet GPSO couvre la construction de deux lignes nouvelles sur plus de 300 km, de trois nouvelles gares à Agen, Dax et Montauban et la réalisation des aménagements ferroviaires sur le réseau existant au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse. Le plan de financement prévoit une participation de l'Etat pour 40 %, des collectivités locales de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie pour 40 % et de Bruxelles pour 20 %, soit trois milliards d'euros. Avec cette première enveloppe européenne de 60 millions d'euros, on est donc encore loin du compte.

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Neuf millions d'euros pour Pau-Canfranc

Le MIE prévoit également une enveloppe de 9,1 millions d'euros pour la liaison transpyrénéenne entre Pau, en France, et Canfranc, en Espagne. L'objet est de financer les études techniques sur amélioration des voies existantes, sur le tunnel du Somport et la gare de Saragosse. Les perspectives de fret ferroviaire, vantées par les politiques des deux pays, seront en effet limitées par les capacités de cette infrastructure centenaire.

 (1) Les six membres du bureau sont : Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie ; Métropoles de Bordeaux et Toulouse, Départements de Haute-Garonne et des Landes. Les autres sont : Départements du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn, de Tarn-et-Garonne ; Communautés d'Agen, d'Albi, d'Auch, de Cahors, de Castres-Mazamet, de Dax, de Maremne-Adour-Côte-Sud, de Montauban, de Mont-de-Marsan, de Muret, de Tarbes-Lourdes-Pyrénées, du Sicoval.

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Commentaires 2
à écrit le 22/06/2023 à 18:49
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"L'Union européenne annonce le déblocage de 60 millions d'euros " Ils peuvent ....Le projet de loi de finances 2023 fixe à 24 586 milliards d'euros la contribution de la France au budget de l'Union européenne pour 2023.

à écrit le 22/06/2023 à 10:42
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La France est un pays contributeur net du budget de l'union europénne. L'union européenne nous fait PERDRE 10 MILLIARDS d'euros par an ! Donc, NON, ce n'est ni bruxelles ni l'europe qui paient ce projet, ce sont NOS IMPÔTS !

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