Ils sont une trentaine, aux profils variés, à venir visiter les locaux de l'entreprise Otta pour découvrir les spécificités de ses différents métiers au cours de cette journée portes-ouvertes organisée il y a quelques semaines. Ces fameux métiers du web dont l'intitulé comme le vocabulaire sont bien souvent un peu abstraits et réservés aux initiés : community manager, conseil en stratégie, social media management, créateur de contenus, marketing d'influenceur, responsable de pub sur les réseaux sociaux, marketing numérique, etc.
Des journées comme celle-ci, Stéphanie Laporte prend le temps d'en organiser régulièrement tant pour identifier de potentiels candidats que pour permettre à des gens de tous horizons de découvrir cet univers professionnel en permanente évolution sur le fond comme sur la forme. "Ce sont des gens qui viennent se renseigner, parfois sans diplôme, sans réseau ni contacts dans ces métiers. Il y a des étudiants comme des gens en reconversion professionnelle", précise-t-elle à La Tribune.
"Pénurie de profils"
Que ce soit pour les métiers purement techniques ou plutôt créatifs, "ce sont des postes où il y a une pénurie de profils. On mobilise donc différents outils tels que l'apprentissage ou encore l'AFPR (action de formation préalable au recrutement) proposée par Pôle emploi qui permet la prise en charge de la formation des personnes avant une éventuelle embauche. C'est un outil méconnu mais très efficace", poursuit Stéphanie Laporte. Issue d'un milieu modeste, "rien ne prédestinait" la fondatrice et directrice générale d'Otta à ce parcours dans l'entrepreneuriat et elle entend bien donner sa chance au plus grand nombre. "Le diplôme est moins important à mes yeux que l'état d'esprit du candidat, son approche du web, son envie d'y aller et de travailler en équipe, de manière solidaire", assure la cheffe d'entreprise.
Neuf ans après sa création, l'agence compte une trentaine de CDI et douze alternants pour une moyenne d'âge de seulement 29 ans. Elle devrait boucler l'année 2022 autour de 2,2 millions d'euros, soit plus de 30 % de croissance par rapport à 2021 malgré la situation économique qui se tend ces derniers temps : "Beaucoup d'annonceurs réduisent leurs budgets ou ralentissent leurs investissements, il y a davantage d'attentisme faute de visibilité. On sent que ça commence à serrer les dents", juge la dirigeante. Mais depuis bientôt dix ans, l'agence OTTA réussit à grandir, client après client, sans aucune levée de fonds. Aujourd'hui, Otta crée et pilote des campagnes de pub et de marketing pour des comptes très variés : la Croix rouge, la SNSM (Société nationale de secours en mer), la Gironde, Bordeaux Culture, Easy Cash, Cuisinella, New Holland, Vinci, Thales, Orange, Geev, Ceva, Senioriales, Euralis, etc.
Diversité et représentativité
Et compte tenu de la grande diversité de ses clients, Stéphanie Laporte cultive avec soin la diversité au sein de ses effectifs :
"Si nous voulons être entendus par les cibles de nos clients, la représentativité des contenus et des messages que nous produisons est un enjeu fondamental. Et cette représentativité est directement liée à la diversité de notre équipe" en termes de mixité, d'âge, d'expertises, d'origines et de parcours. La dirigeante de 34 ans veille ainsi à "ne pas recruter des clones mais une grande diversité de profils qui ressemblent à des gens différents, cela garantit une réflexion plus riche et donc des contenus plus qualitatifs et représentatifs de la société".
Les savoir-faire littéraires et techniques se combinent ainsi pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux, dont Tik-Tok et Twitch, des créations avec des influenceurs, des films plus classiques ou encore de la publicité en ligne ultra-ciblée. "Le tout avec une spécialisation dans l'évaluation du retour sur investissement pour nos clients. C'est à dire qu'ils peuvent suivre facilement et concrètement l'efficacité de leur campagne publicitaire et marketing", précise Stéphanie Laporte.
Une recette qui permet à Otta de tourner une page en quittant ses locaux historiques situées dans la Coursive de la Chambre de commerce et d'industrie, place de la Bourse. L'agence qui fêtera ses dix ans l'an prochain a sauté le pas en faisant l'acquisition de ses futurs locaux à deux pas de là : 200 m2 sur deux niveaux situés dans un immeuble ancien rue Saint-Rémi, en plein centre-ville.
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