Enedis teste un brouillard anti-intrusion pour se protéger contre les vols

Face à la recrudescence des actes de malveillance en Gironde depuis le début de l’année, Enedis s’apprête à renforcer son dispositif de sécurité. Le distributeur d’électricité accueillait, ce mercredi 12 octobre à Bordeaux, une démonstration de la société Protect France pour tester ses solutions anti-intrusion sur l’un de ses sites d’ici à la fin de l’année. A la clé, brouillard et marquage codé.
Le générateur de brouillard est capable de produire 14.000 m3 d'un brouillard intense en quelques secondes.
Le générateur de brouillard est capable de produire 14.000 m3 d'un brouillard intense en quelques secondes. (Crédits : Hélène Lerivrain)

Effractions, vols de câbles et de matériels. Déjà sept actes de malveillance ont été commis cette année sur des sites d'Enedis en Gironde pour un préjudice de 330.000 euros. Face à cette recrudescence, le distributeur d'électricité a décidé de renforcer son dispositif de sécurité. "Les alarmes et la vidéo-surveillance ne suffisent pas. Il s'agit de monter d'un cran !", assure Laurent Bourreau, référent sureté de la direction Aquitaine Nord d'Enedis qui comprend la Gironde,  le Lot-et-Garonne et la Dordogne. C'est lui qui est à l'initiative d'une démonstration menée à Bordeaux Lac, ce mercredi 12 octobre, par la société Protect France, basée dans l'Oise.

La preuve irréfutable

Dans un hangar d'Enedis, Protect France a ainsi mis en route son générateur de brouillard capable de produire en quelques secondes 14.000 m3 d'un brouillard intense dès qu'une intrusion est détectée. L'effet est donc quasiment immédiat. "Le principe est le suivant : on ne vole pas ce que l'on ne voit pas", explique Mathilde Dessain, chef de projet chez Protect France. L'entreprise créé il y a vingt ans propose également des produits de marquage codés (PMC) : des dispositifs chimiques qui permettent un marquage des biens et des personnes indétectable à l'œil nu.

"Le gros avantage, c'est qu'ils permettent de fournir la preuve irréfutable que le vol a été commis", insiste Eric Van Der Vliet, directeur territorial d'Enedis Bordeaux Métropole.

Le cambrioleur est aspergé d'une brume et donc marqué d'un code unique qui le relie au lieu du cambriolage. Capable de tenir plusieurs semaines sur la peau, l'individu est ainsi identifiable. Sur les objets, le marquage tient plusieurs mois. Il permet de savoir qu'elle entreprise a été touchée et sur quel site.

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Expérimentation imminente

A ce stade, la collaboration entre Enedis et Protect France n'est pas encore actée, mais bien engagée.

"Une expérimentation sera lancée sur un site d'ici à la fin de l'année", annonce ainsi Laurent Bourreau.

Dans son esprit, le scénario est déjà bien rodé. Une pancarte, à l'entrée du site, annoncera la présence du dispositif :

"Celui qui voudra, malgré tout, tenter sa chance sera accueilli par un brouillard couplé à une alarme à 80 voire 120 décibels. S'il continue, il y aura de nouveau un brouillard et l'utilisation des produits de marquage codés. On met la totale, mais le jeu en vaut la chandelle. Le vol, ce n'est pas qu'un préjudice financier. Il s'agit de sécuriser nos outils de production mais aussi nos collègues qui travaillent de jour comme de nuit. Et il est arrivé que des collaborateurs se retrouvent nez à nez avec des cambrioleurs."

Laurent Bourreau explique avoir été en contact avec trois sociétés. "Il s'agissait de trouver la panoplie qui assure à la fois la protection du mobilier, de l'immobilier et des postes sources qui permettent de relier le réseau public de transport d'électricité au réseau public de distribution d'électricité. Sur l'un d'eux, c'est tout le grillage qui a été volé !"

A Bordeaux, des représentants d'Enedis d'autres régions étaient présents ainsi que les forces de l'ordre, police et gendarmerie. "Ils font partie du processus", insiste Laurent Bourreau. Les équipes d'Enedis testent aussi le robot de surveillance GR 100 de la société bordelaise Running Brains pour patrouiller de manière sur certains sites sensibles.

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