Aérocampus met de l'ordre dans sa stratégie et se dote d'un pôle avionique

Moins de trois mois après son arrivée, Anne-Catherine Guitard, la nouvelle directrice générale d'Aérocampus Aquitaine, imprime sa marque en présentant un plan stratégique à cinq ans. Objectif : mettre en cohérence les différentes initiatives et canaliser les énergies. Doté d'un nouveau pôle avionique, ce centre de formation aux métiers de la maintenance aéronautique, spatiale et défense peut s'appuyer sur une excellente santé financière.
Denis Guignot, le président d'Aérocampus Aquitaine, Anne-Catherine Guitard, la nouvelle directrice générale, Alain Rousset, le président du conseil régional, et Ronan Fleho, le maire de Latresne, mardi 31 mai 2022 lors d'inauguration du pôle avionique.
Denis Guignot, le président d'Aérocampus Aquitaine, Anne-Catherine Guitard, la nouvelle directrice générale, Alain Rousset, le président du conseil régional, et Ronan Fleho, le maire de Latresne, mardi 31 mai 2022 lors d'inauguration du pôle avionique. (Crédits : PC / La Tribune)

"Accompagner et soutenir, par des formations et qualifications d'excellence, la filière aéronautique-spatial-défense sur trois enjeux socio-économiques : l'attractivité des métiers, l'employabilité et le rayonnement de la filière."

C'est la nouvelle raison d'être d'Aérocampus Aquitaine. Adoptée en assemblée générale ce mercredi 31 mai, sous la houlette d'Anne-Catherine Guitard, la directrice générale arrivée mi-mars, cette mission doit désormais encadrer toutes les actions de l'association créée en 2011 qui entend écrire une nouvelle page plus structurée. "Depuis dix ans, il y a eu énormément de créativité, de projets et d'inventivité. Nous entrons dans une deuxième phase de croissance où il faut savoir qui nous sommes et affirmer notre positionnement dans un environnement de plus en plus concurrentiel", explique la dirigeante de ce campus agréé Part 147 par l'Agence européenne de sécurité aérienne.

Lire aussi 4 mnPour ses dix ans, Aérocampus vise l'international et les métiers des jets privés

"Faire le tri dans les projets"

Le modèle d'Aérocampus, installée à Latresne, près de Bordeaux, a fait ses preuves et n'est plus financé qu'à environ 25 % par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, à l'origine de sa création. Il ne s'agit donc pas de faire table rase du passé mais plutôt de ranger la chambre :

"Il y a beaucoup de livres sur l'étagère, beaucoup de projets et une approche parfois kaléidoscopique. Il faut faire le tri dans tous ces projets, quitte à en abandonner certains s'ils ne correspondent pas à nos missions ou s'ils ne sont pas rentables, puis canaliser toutes ces énergies au service d'une stratégie claire", appuie la directrice générale qui revendique un management plus transversal et collaboratif que par le passé.

En l'occurrence, il s'agit, d'ici 2027 de faire d'Aérocampus Aquitaine "un campus connecté et durable pour le fédérer à l'écosystème et former les talents de demain au service de la filière ASD et du territoire". De multiples feuilles de routes seront ainsi élaborées d'ici début 2023 puis mises en œuvre dans la foulée pour sécuriser le modèle économique, notamment à l'international, nouer des liens avec davantage de partenaires et concurrents, déployer des innovations pédagogiques, revoir l'expérience utilisateur des évènements, viser l'autosuffisance énergétique d'ici dix ans et former davantage les 66 salariés.

Et si l'international brille par son absence dans ce plan stratégique, Anne-Catherine Guitard se défend de tout recentrage géographique : "Je connais l'importance de l'international mais je n'en fais pas une lecture géographique, j'ai une lecture produit. La question c'est de savoir si tel ou tel projet répond à notre stratégie qui est, fondamentalement, d'importer des étudiants pour les former ou d'exporter-notre savoir-faire de formation". Les projets de formation autour du Rafale avec Dassault sont, par exemple, toujours d'actualité que ce soit par l'accueil de personnels qataris, et potentiellement bientôt émiratis, ou par la formation de personnels indiens sur place comme à Nagpur.

Lire aussi 6 mnRafale : combien de créations d'emplois en Nouvelle-Aquitaine ?

Un nouveau pôle avionique

Pour porter ce plan, Aérocampus, qui est financé à 25 % par le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, peut s'appuyer sur un modèle économique robuste avec un chiffre d'affaires 2021 de cinq millions d'euros pour un résultat net de 226.000 euros (+33 % par rapport à 2020).

"L'activité d'Aérocampus est très profitable et notre capacité d'autofinancement se situe à un niveau historiquement haut. L'enjeu est plutôt de gérer notre croissance et notre trésorerie", résume ainsi François Courtot, trésorier de l'association, soulignant que "la formation représente 60 % des recettes".

Aérocampus pôle avionique

La tête d'un Airbus A320 au sein du pôle avionique d'Aérocampus Aquitaine (crédits : PC / La Tribune).

Dans l'immédiat, Aérocampus a inauguré officiellement hier un nouveau bâtiment dédié à l'avionique, c'est-à-dire l'ensemble des équipements électroniques, électriques et informatiques à bord des aéronefs. Ce bâtiment de 2.400 m2 et de 17 salles de formation permettra d'amplifier les formations au câblage aéronautique ou à l'entretien des batteries, etc. Baptisé Elisa Deroche, du nom de la première femme titulaire d'un brevet de pilote d'avion en 1910, le nouveau pôle accueille déjà une tête d' A320. Il a nécessité un investissement de 6,5 millions d'euros, auquel s'ajoutent 750.000 euros d'équipements pédagogiques.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.